a devise « Bourgeois et fier de l’être » et la revendication « cru Bourgeois depuis la création du classement, en 1932 » du château Pomeys peuvent de nouveau être clamés haut et fort par la propriété de 8 hectares en appellation Moulis. Ayant remporté en mai son procès contre son déclassement devant le Tribunal Administratif de Bordeaux (pour rupture d’égalité dans les mesures transitoires), le château est réintégré au classement 2020 des crus bourgeois du Médoc (pour les millésimes 2018 à 2022). « Ce n’est que justice » pour Patrick Meynard, le propriétaire du château Pomeys, qui estime que le déclassement « était tellement aberrant comme cahier des charges que ça ne pouvait pas passer. On ne pouvait pas décemment présenter 5 millésimes de crus bourgeois qui étaient déjugés, alors que d’autres n’étaient même pas goûtés*. »
« L’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc s’est rangée aux décisions du Tribunal Administratif et a donc intégré le château Pomeys dans le classement des Crus Bourgeois du Médoc 2020 » indique Franck Bijon, le président de l’Allliance des Crus Bourgeois du Médoc, ajoutant ne pas faire appel « dans un souci d’apaisement ». Le château Pomeys apparaît désormais dans la liste révisée des crus bourgeois de 2020, en devenant le deux cent-cinquantième domaine.
Parmi les cinq attaques du nouveau classement quinquennal des Crus Bourgois, il s’agissait de la seule jugée favorablement par le tribunal administratif. Le greffe de la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux indique ne pas avoir reçu d’appel du château La Grave. La SAS la Haute Couture de Jean Guyon a fait appel début juillet (pour les châteaux La Clare, Tour Seran et Greysac).
Allant préparer son nouveau classement quinquennal pour 2025, l’Alliance des Crus Bourgeois estime que sa structure de classement a prouvé sa rigueur face aux attaques judiciaires. Comme l’indique Franck Bijon, « l’Alliance note qu’à aucun moment les fondements du classement n’ont été remis en cause et que dans la décision du tribunal administratif en faveur du Château Pomeys, seule a été traité une mesure transitoire uniquement applicable sur le premier classement 2020-2025. »
* : Ayant reçu la mention de cru bourgeois de 2008 à 2016, le château Pomeys (société Vignobles Lalaudeys et Pomeys) aurait dû automatiquement bénéficier de la mention cru bourgeois en 2020. Mais en souhaitant obtenir la mention de cru bourgeois supérieur (réintroduite en 2020), la propriété a fermé cette option de repli pour passer par une dégustation de 5 millésimes en vertu des mesures transitoires aboutissant au nouveau classement. Dénonçant dans ses conclusions devant la justice « une rupture d’égalité de traitement entre les candidats », la propriété médocaine estime que « ce régime incite les candidats à ne pas prendre le risque de demander de mention complémentaire mais plutôt à demander le renouvellement automatique de leur mention cru bourgeois ». Une interprétation confirmée par les juges administratifs : « cette différence, qui n’est pas justifiée pour des raisons d’intérêt général ni davantage en rapport direct avec l’objet de la norme qui l’établit, institue, comme le soutient la SCEA Vignobles Lalaudeys et Pomeys, une rupture d’égalité de traitement entre les candidats. »