Je reste convaincu que le levier de performance de l’ensemble de nos crus passe par une vraie politique de développement durable » pose Franck Bijon, le président Alliance des Crus Bourgeois du Médoc. Réunie ce 2 juin, son assemblée générale confirme l’obligation pour tous les candidats au prochain classement quinquennal, dévoilé en 2025, de se doter de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE). Il ne s’agit pas d’une surprise, l’idée étant déjà actée dans le cahier des charges prévu en 2017-2018 pour le classement 2025 précise Franck Bijon. L’Alliance prend le parti de n’accepter que la certification HVE et de ne pas donner d’équivalence pour les certifiés bio (un sujet ayant causé le débat en Côtes de Bourg).
« Aujourd’hui plusieurs modes de cultures sont vertueux : bio, biodynamie, conventionnel avec des biocontrôles… » explique Franck Bijon. Qui défend une vision écosystémique globale, en étant attentif par exemple « à l’empreinte carbone : le bilan carbone est compliqué pour le bio qui doit passer et repasser des traitements. Il faut de la prendre hauteur et amener toute la famille de crus vers une démarche vertueuse globale. » Cette certification reste une première étape, car la « HVE, on le voit bien par rapport au système de certification, c’est loin d’être suffisant » souligne Franck Bijon. D’autres mesures agroenvironnementales seront étudiées pour le classement suivant, de 2030. Des réflexions doivent commencer fin 2023/début 2024 pour aboutir à des propositions de modification courant 2025.


« Il faut être confiant dans le collectif » souligne Franck Bijon, qui en fait une clé de son mandat : « le rôle du collectif est de faire en sorte que le marché comprenne à moyen terme ce que nous représentons en termes de valeur et d’engagement, pour créer de la proximité avec le consommateur dans un premier temps et avec les distributeurs ensuite. » Signe positif de la dernière AG, quatre nouveaux administrateurs ont été accueillis : « malgré les difficultés commerciales du moment, on a des gens qui ont envie de s’engager » souligne le président de l’Alliance.
Autre sujet de l’AG, les récents jugements du tribunal administratif de Bordeaux concernant trois châteaux médocains attaquant le classement. Avec deux confirmations et une annulation de disqualification, « le plus important c’est qu’il n’y a pas de remise en cause du classement, mais des différence de point de vue sur les mesures transitoires » analyse Franck Bijon, qui se laisse le temps d’analyser la décision pour faire, ou non, appel du jugement défavorable au classement 2020. « Je cherche l’apaisement pour se concentrer sur les exigences à venir » conclut-il.