is en cause par des vignerons bio de son appellation, le syndicat des vins de l’AOC Côtes de Bourg réagit. Face au mécontentement exprimé par ces viticulteurs vis-à-vis de l’obligation de certification haute valeur environnementale (HVE) pour prétendre à l’appellation à l’horizon 2025, un conseil d’administration vient de se tenir ce début de semaine pour préciser les faits.
« Fin 2018, la loi Egalim et les orientations gouvernementales ont imposé l’inscription dans le cahier des charges des appellations, à l'horizon 2030, d’une seule certification. Puis, le 07/08/2019 un guide de certification environnementale HVE approuvé par le Ministère de l'Agriculture et l'INAO a été adressé aux Organismes de Défense et de Gestion (ODG). L'ODG Côtes de Bourg a alors souhaité être dans les premiers, sur les recommandations des organismes précités, à intégrer un socle environnemental tel que demandé et accompagner les viticulteurs dans une démarche vertueuse pour l'environnement en 2025... Cette démarche a été proposée en assemblée générale des viticulteurs de l'appellation le 06/02/2020, au cours de laquelle la valeur HVE3, à l’horizon 2025, a été validée à 82% », précise ainsi le syndicat des côtes de Bourg par communiqué.
Dans une volonté manifeste de rassemblement, le syndicat se veut soucieux des règles et souligne qu’il a toujours respecté « le sens de la collectivité et la démocratie ». Il explique donc que ce n’est qu’en début d’année 2021, que « l'INAO modifie la doctrine environnementale avec l’introduction d’une ou plusieurs certifications possibles. Ce qui ne nous a été officiellement confirmé que mi-décembre 2021, presque deux ans après le vote de l’ODG ».
Suite à ce changement de règles, l’Inao a intimé à l’ODG de représenter sa demande une fois les directives gouvernementales actées et confirmées. « A ce jour, la certification HVE ne peut donc être intégrée dans le cahier des charges de l’ODG. Il est dommage que certains contestataires d'une décision collective et démocratique n’aient pas cherché à connaître le fond et la réalité de ce dossier, ainsi que sa situation actuelle. Contrairement à l'idée véhiculée par certains qui instrumentalisent une opposition HVE - Bio, notre appellation respecte les choix de chaque viticulteur en matière de certification environnementale », appuie donc le syndicat dans son communiqué.
Avant de souligner que les vignerons de l’appellation pourront donc se prononcer sur ces mesures lorsque les textes réglementaires et décrets d’application seront publiés.


Le syndicat insiste également sur les chiffres de la transition environnementale largement entamée au sein des Côtes de Bourg. « Lors de la récolte 2020, près de 90 % de la superficie de l’appellation est engagée (certifiée ou en conversion) dans une démarche environnementale : 79% en HVE, 23% en bio. Cela représente 82% de nos exploitations », appuie le syndicat de l’AOC Côtes de Bourg.
Pour les vignerons bio, cette communication pousse à l'apaisement, "pour un sujet qui se veut avant tout très réglementaire", valide Pierre-Henri Cosyns, vigneron du château Grand Launay, en côtes de Bourg, et vice-président des vignerons bios de Nouvelle-Aquitaine. "C'est une bonne chose d'avoir clarifié la situation sur notre accord commun contre une opposition des certifications bio et HVE. Il faut laisser le choix à chaque opérateur. Le collectif des côtes de Bourg est très dynamique, d'où son positionnement précurseur sur le sujet. Il n'ont peut-être pas mesuré les conséquences de ce vote précoce et de la communication qui a suivi sur la perception extérieure, alors que nous les avions alertés à de multiples reprises", appuie-t-il. Les vignerons bio resteront donc attentifs aux évolutions de ce dossier du cahier des charges de l'appellation. Un nouveau vote de celui-ci semble incontournable au plus tard en 2024.