’est l’une des questions qui revient lors des dégustations de cette semaine des primeurs 2023 : avez-vous reconduit votre candidature au classement des Crus Bourgeois du Médoc pour 2025 ? La réponse est non pour le château Lilian Ladouys (Vignobles Cruse-Lorenzetti). Devenu rien de moins que cru bourgeois exceptionnel lors du classement 2020 (à partir du millésime 2018), la propriété de Saint-Estèphe tire un bilan plus que mitigé de cette haute distinction (14 crus sur 250 bourgeois) : « malheureusement, le nouveau classement est arrivé dans un contexte pré covid qui a complétement annihilé tous les efforts. Nous avons été un déçu par le peu d’impact de cette nouvelle classification. C’était une grande reconnaissance pour nous, mais il n’y a pas eu de validation par les marchés » résume Vincent Bache-Gabrielsen, le directeur général du château Lilian Ladouys (75 hectares, en fin de conversion bio pour 2024).
Face à l’énergie et au budget mobilisés pour participer aux évènements de l’Alliance des Crus Bourgeois, la propriété « quitte les crus bourgeois sans acrimonie. Nous sommes très reconnaissants pour le chemin parcouru » précise Vincent Bache-Gabrielsen. Qui note que la présence du château dans la liste des 100 vins du Wine Spectator en 2014 (à la soixante-douzième place) aura créé plus de curiosité et d’attractivité (les États-Unis représentent désormais 20 % des ventes du château). Première propriété achetée par la famille Lorenzetti, il y a 15 ans, le château Lilian Ladouys compte mettre à profit son appartenance à la gamme Cruse-Lorenzetti (châteaux Issan, Pédesclaux et Lafon-Rochet, trois grands crus classés en 1855 de Margaux, Pauillac et Saint-Estèphe).
Travaillant actuellement son nouveau classement quinquennal, pour 2025, l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc évoque « 20 % des surfaces qui ne se sont pas réinscrites, c’est très loin de l’érosion que l’on craignait » indiquait récemment Franck Bijon, son président.