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Univitis ferme un site et sort de l’embouteillage des vins de Bordeaux
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Surdimensionnement
Univitis ferme un site et sort de l’embouteillage des vins de Bordeaux

Coupant dans son outil industriel de vinification et d’embouteillage en plein plan de redressement, l’union coopérative du bordelais et du bergeracois veut réduire ses coûts de production pour investir dans la commercialisation, réduire les surcapacités et gagner en rentabilité.
Par Alexandre Abellan Le 02 octobre 2024
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Univitis ferme un site et sort de l’embouteillage des vins de Bordeaux
Romain Villard et Vincent Menheere ce 27 septembre sur le site unique de production d'Univitis. - crédit photo : Alexandre Abellan
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ni(s )vitis. Placé en redressement judiciaire cet été (pour une période de 6 mois validée ce premier octobre par la tribunal), le groupe coopératif de 1 277 hectares de vignes (essentiellement à Bordeaux, mais aussi 230 ha en Bergerac et 50 ha en Duras) met déjà en œuvre son plan de relance en regroupant ses forces à l’heure des vendanges. À l’étude avant la procédure collective, la fermeture du site de Gensac (Gironde) est désormais actée : ce millésime 2024, toute la production de l’union coopérative se concentre sur un site unique, celui de Lèves-et-Thoumeyrargues (Gironde) doté de trois quais de réception, de six pressoirs pneumatiques, de 135 000 hectolitres de capacité de cuverie, un pipeline reliant l’outil de vinification à l’usine d’embouteillage de l’autre côté de la route…

En quête d’économies d’échelle, « le site unique permet de concentrer les apports » résume Mickaël Cousinet, le président de la cave coopérative, évoquant de nouvelles habitudes logistiques et de premières réussites techniques : la production de 15 000 hectolitres de vins rosés, quasiment autant que les vins rouges, « c’est un vrai tournant ». Sachant que rosés pâles ont tous un marché : « ça ne sert à rien de produire des rosés qui ne sont pas vendus » pointe Vincent Menheere, le responsable technique d’Univitis, qui multiplie les diversifications de sa production : moins d’AOP Bordeaux et plus d’IGP Atlantique, développement de vins blancs de noir, nouvelles gammes de vin casher…

Se recentrer et rationnaliser

En pleine phase de réinvention, Univitis « bouscule les schémas » pour Romain Villard, son directeur général, qui évoque « une vision globale » pour « se recentrer et rationnaliser ». En réduisant l’outil de production et en lui trouvant d’autres usages. Les 51 000 hl de cuverie inox du site de Gensac sont désormais loués à un négociant qui y vinifiera ses moûts. « Avec moins de volumes apportés à cause des arrachages et des arrêts d’activité, on se concentre sur un site unique. Cette massification sur un site permet de diversifier les revenus avec l’utilisation des autres sites. Ce qui permet de retrouver de la trésorerie » poursuite Romain Villard. Déjà fermées, les caves de Flaujagues (Gironde) et Villefranche-de-Lonchat (Dorgogne) sont respectivement louées à un tiers stockant ses vins (dans les 4 000 hl de cuverie) et à un fournisseur agricole (dont le site voisin a brulé).

Externalisation du conditionnement

Autre évolution cruciale pour Univitis : « nous allons céder tout ou partie de notre ligne d’embouteillage » annonce Mickaël Cousinet, constatant que l’«on est en surcapacité pour la Gironde et alentour. Notre outil demande des volumes et on en arrive à une guerre de prix » destructrice de valeur entre outils de conditionnement. Un appel d’offre va prochainement paraître et les offres de reprise dessineront l’avenir du site : d’une cession totale du site de 97 000 m² (avec laboratoire, 15 000 hl de cuves, lignes d’embouteillage et de reprise, entrepôt de 55 000 m²…) aux partages avec d’autres opérateurs (coopératives voisines comme groupes de négoce).

Tournant entre 10 et 12 millions cols/an, le site d’embouteillage de Lèves-et-Thoumeyrargues alimente de la concurrence entre sites pour la prestation note Romain Villard, qui appelle de ses vœux une massification des outils pour créer des pôles d’excellence partagés pour optimiser les coûts et regagner en compétitivité. Un partage des moyens pouvant aller de la production (outils industriels, mais aussi conseillers viticoles entre coopératives…) à la commercialisation (pour constituer des gammes complètes, y compris entre régions différentes), car « le nerf de la guerre, c’est trouver des solutions pour réduire les charges au niveau le plus faible possible et redonner de la compétitivité aux structures » souligne Romain Villard, relevant que « les caves sont dimensionnées selon les besoins de l’époque » passée et révolue, les amenant à se redimensionner : « on n’a plus le choix », notamment avec un plan de redressement.

Vendre en bouteille

Qui ressemble beaucoup à un plan de redimensionnement. En attendant de céder l’intégralité ou la totalité de son site d’embouteillage, Univitis vient déjà de vendre à un négociant sa ligne de conditionnement en BIB (500 000 unités/an) et espère valider la vente de son château Les Vergnes (en cours). De quoi espérer renforcer l’union coopérative, fragilisée depuis des années. « On déstocke depuis quatre ans » rapporte Mickaël Cousinet, notant que « depuis on vend plus qu’on ne produit », mais avec la problématique « des cours du vrac. La situation est difficile quand on est obligé d’aller sur le marché spot, on perd de l’argent. C’est pour ça que l’on pousse à vendre en bouteilles (actuellement 25 à 30 000 hl conditionnés/an, plus 50 % des ventes d’Univitis). » Souhaitant d’abord stabiliser la situation économique de la coopérative, son président espère ensuite pouvoir investir sur la commercialisation. Pourquoi pas en unissant les forces.

La ligne de mise en bouteille a été modernisée en 2019, avec un investissement de 2 millions € sur pour un outil fiable (certifié IFS et BRC) et modulable (26 formats possibles).

Le site historique des Lèves-et-Thoumeyragues a été fondé en 1935, avant de s’étendre progressivement.

 

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