menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Comment Univitis gère ses difficultés et la décroissance du vin de Bordeaux
Comment Univitis gère ses difficultés et la décroissance du vin de Bordeaux
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

"Pas toujours comme nous le voulons, mais un peu comme nous le pouvons"
Comment Univitis gère ses difficultés et la décroissance du vin de Bordeaux

Qui ne connaît pas aujourd’hui des difficultés économiques dans le vignoble bordelais ? Face aux défis financiers et aux périls humains, le groupe coopératif Univitis assume une stratégie industrielle de contraction de l’outil de production face à la déconsommation. Le point avec Mikaël Cousinet, le président de la cave.
Par Alexandre Abellan Le 08 décembre 2023
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Comment Univitis gère ses difficultés et la décroissance du vin de Bordeaux
Bruissant des échos les plus fous, et pessimistes, le vignoble bordelais ne sait plus où donner de la tête : une rumeur parle de centaines d’hectares en court d’arrachage ici, un autre bruissement parle d’arrêt d’activité là… Mikaël Cousinet fait le point pour son union coopérative sur les actions stratégiques menées pour faire front à la réalité de la déconsommation. - crédit photo : DR
O
n entend tout se dire dans le vignoble, sur Univitis au bord de la faillite, du redressement, voire de la liquidation

Mikaël Cousinet : Nous ne sommes pas dans ce cas de figure. Notre endettement est important, mais nous ne sommes pas à la dérive. Au niveau de l’activité, nous nous portons même plutôt bien. Nous vendons plus que nous ne produisons. Nous avons eu un gros retard chez un client et des erreurs financières, ce qui met à mal notre trésorerie. Avec des taux d’intérêt de 5,5 % il faut 10 % de croissance pour s’en sortir. Nous sommes en progression de 1 % à la fin du mois dernier.

 

Il semble contre-intuitif de vendre plus que l’on ne produit et d'avoir de gros soucis de trésoreries.

C’est un peu compliqué, je ne dirai pas que la situation va bien avec des cours à 700 euros le tonneau, des marchés qui se réduisent, un plan d’arrachage sanitaire… Nous avons vendu 80 000 hectolitres sur l’année et notre déclaration de récolte 2023 est de 65 000 hl. Nous avons une entité surdimensionnée. Historiquement, nous pouvions produire 100 000 hectolitres. Entre le gel, la grêle et le mildiou, nous tournons plutôt entre 60 et 70 000 hl actuellement. Avec trop de sites issus de fusions, les charges fixes sont importantes.

Nous allons sans doute nous recentrer sur un site unique de production. Ce n’est pas acté mais le site de Gensac fermerait, c’est notre site secondaire. Nous avons loué le site de Villefranche de Longchamp. Notre domaine en propre, le château Les Vergnes certifié en bio va être déconverti pour optimiser ses coûts de production et des parcelles seront sans doute arrachées ou affectées à d’autres productions. Notre ligne d’embouteillage a des taux de charge importants, grâce à la reprise depuis septembre des activités de production du négoce Maison Le Star (en procédure collective de sauvegarde). Nous cherchons la valeur partout où elle peut être. C’est une nécessité. Nous développons d’autres activités : prestations, fournitures de matières sèches…

 

Face à l’adversité, votre stratégie de gestion de la décroissance vous permet-elle d’être optimiste pour la résilience et la pérennité d’Univitis ?

Bien sûr que nous restons optimistes. Mais il est très dur de se projeter. L’avenir n’est pas à l’explosion des hectares. Nous assurons notre décroissance. Ce n’est pas le même monde, nous nous adaptons. Pas toujours comme nous le voulons, mais un peu comme nous le pouvons. Nous subissons beaucoup, en premier lieu les cours. Ça n’est pas bien vu dans le vignoble de le dire, mais nous réfléchissons en industriel. Nous produisions 8 000 hl de vins rosés, nous sommes passés à 15 000 hl. Nous avons aussi fait un peu de blancs de noirs et pas mal de blancs. Habituellement, nous produisions 70 % de vins rouges et 30 % de blancs et rosés. En 2023 nous serons à 50/50. Avec la moitié de nos vins à rotation rapide qui sont contractualisés pour 95 % à l’avance afin d’accélérer la trésorerie, ce ne seront pas des contrats spots d’entrée de gamme.

 

Quel est l’impact concret des difficultés d’Univitis pour vos adhérents : on parle dans certains caves de délais, de reports de paiements…

Disons que nos adhérents ne sont pas totalement payés. Sur les 12 répartitions prévues sur l’année, nous en avons réglé 10. Il faut tenir. J’ai l’impression que c’est dans les crises que l’on se réinvente. On constatait tous que ça allait mal, mais ça ne réagissait pas. Maintenant, il y a de nombreuses initiatives que je trouve très intéressantes. Nous avons des travaux et projets (sur les cépages résistants, sur des cuvées évènementielles…). Nous nous mettons en place pour la transition. Perdre des hectares, ça fait peur à tout le monde. Mais il vaut mieux perdre des hectares quand on distille 50 000 hl en deux campagnes (nous avions beaucoup de blancs il y a 3 ans, comme tout le monde).

 

Combien d’adhérents recense Univitis aujourd’hui ?

Nous avons 130 adhérents vins et 20 viticulteurs dont on vinifie et stocke les vins. Cette activité est en développement.

 

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (3)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
VignerondeRions Le 08 décembre 2023 à 17:55:47
Globalement les caves souffrent, mais ceux qui sont en quasi faillite ce sont les apporteurs. Déjà que ce qu'on leur reverse est très très largement en dessous des prix de revient, en plus certaines répartitions sont purement et simplement supprimés. Comment gérer une entreprise dans de telles conditions ? Une page nouvelle va s'écrire, il va assurément falloir être novateur.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Renaud Le 08 décembre 2023 à 13:59:48
Félicitations M Cousinet d?avoir repris le flambeau il y a deux ans malgré la tempête annoncée. Se réinventer dites vous. Que l?ensemble de la coopération vous entende et change de paradigme ou les vignerons sont les variables d?ajustement de leur propre machine. Ce qui vous arrive arrive à toutes les caves en Gironde. Il faut enfin s?organiser pour sauver plus que le territoire?.. ses acteurs.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Ouiouiisnotdead Le 08 décembre 2023 à 12:36:58
Aïe on n?est sorti de la m?e Petite structure petits problèmes, grosses structures GROSSES EMM?.
Signaler ce contenu comme inapproprié

vitijob.com, emploi vigne et vin
Haute-Corse - CDI LE CLOS DE CAVEAU
Maine-et-Loire - CDI Les Grands Chais de France
Loire-Atlantique - CDI Les Grands Chais de France
Maine-et-Loire - CDI Les Grands Chais de France
Gironde - CDI Château RAUZAN SEGLA
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé