t vous, quel diminutif aviez-vous l’habitude d’utiliser pour l’appellation Coteaux d’Aix-en-Provence : Coteaux d’Aix ou Aix-en-Provence ? Pour ne plus laisser de tels choix en suspens, l’assemblée générale du syndicat de l’AOC a voté la réduction de son nom ce 24 juillet au château de Vauclaire (Meyrargues, Bouches-du-Rhône). « Modification importante » pour Olivier Nasles, le président de l’Organisme de Défense et de gestion (ODG), « la suppression du mot "Coteaux" est une demande historique de notre AOP qui a été acceptée dans la quasi-totalité des AOP françaises (Luberon, Ventoux, Pierrevert, Languedoc, Duras …) ». Pour l’œnologue, « le problème est que tout le monde parle des Coteaux d’Aix et oublie le mot Provence car c’est trop long à dire ». Réduit, le nom de l’AOC est donc recentré sur le cœur de son identité provençale. Nécessitant une validation européenne, cette évolution du cahier des charges pourrait raisonnablement être opérationnelle pour le millésime 2026 espère Olivier Nasles.
Autres changements pour les vins AOC Coteaux d’Aix en Provence
Révisé plus largement, le cahier des charges de l’appellation va intégrer 10 Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation (VIFA) avec cinq cépages méridionaux (en rouge agrioritiko, calabrese, et xinomavro, en rosé moschofilero, en blanc verdejo) et trois cépages résistants au mildiou (floréal, souvignier gris et sauvignac qui sont des cépages blancs). Pour l’encépagement, l’AOC va supprimer le plafond des 10 % pour le caladoc, la catégorie des cépages accessoires (concernant les cépages blancs bourboulenc et sémillon) et le changement du mode de taille pour le vermentino (pouvant passer en taille longue, Guyot avec 8 yeux francs au plus par pied, et plus seulement limité à la taille courte, conduite en gobelet ou cordon de Royat avec 8 coursons à un ou 2 yeux francs). Deux mesures agroécologiques sont également intégrées : « le désherbage chimique des tournières est interdit. Le désherbage chimique total des parcelles est interdit. »
œnologiquement, il y a trois suppressions : celle de l’interdiction d’utiliser des copeaux de bois, celle de la dose maximale à 60 g/hl du charbon œnologique pour les moûts et vins rosés, celle de la vinification des rosés par saignée (suppression de la mention « la proportion de vins rosés issus de saignée ou de macération pelliculaire est supérieure ou égale à 30 % du volume total des vins rosés »). Administrativement, l’ODG propose également la suppression de la déclaration d’affectation parcellaire au 31 mars précédant la récolte. Évoquant « un toilettage », Olivier Nasles pointe que le cahier des charges n’avait pas bougé depuis 2008, il intègre désormais des innovations et « de la simplification pour rendre le cahier des charges plus lisible pour les opérateurs ».