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Le mildiou joue les prolongations sans gâcher les espoirs de bonne vendange
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Hérault
Le mildiou joue les prolongations sans gâcher les espoirs de bonne vendange

Encore un petit effort pour éviter un cycle supplémentaire de mildiou pour certains vignerons héraultais qui pourront ensuite prendre quelques jours de repos avant de préparer la vendange d’un bon millésime.
Par Marion Bazireau Le 19 juillet 2024
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Le mildiou joue les prolongations sans gâcher les espoirs de bonne vendange
Au 17 juillet, la véraison était en cours dans 30% du vignoble. - crédit photo : Adobe Stock
L

e début de la véraison n’a pas sifflé la fin du match contre le mildiou dans l’Hérault. « Les pluies intervenues à partir de la mi-juin ont fait remonter la pression après un début de campagne plutôt calme » témoigne Thomas Gautier, conseiller viticole sur le bitterois pour l’Institut coopératif du vin (ICV).

Dans le bulletin de santé du végétal de la Chambre d’agriculture d’Occitanie du 16 juillet, 88 % des parcelles observées présentent des taches, essentiellement sur jeunes feuilles, et de nouveaux symptômes de rot brun sont notés dans les secteurs où la maladie s’est le plus développée au printemps, comme dans la vallée de l’Orb et le Montpelliérais.

Du rot brun dans 5 à 10% des parcelles

« Le rot brun est apparu cette semaine. Il y en a dans 5 à 10 % des parcelles, principalement chez les vignerons qui ont relâché la pression lors des pluies du mois de juin, confirme Thomas Gautier. Mieux vaut qu’ils retournent traiter avant de partir en congés pour ne pas subir un cycle supplémentaire de mildiou qui pourrait affecter leur récolte ou abîmer les feuilles et perturber la maturation. »

« Malgré tous leurs efforts, des viticulteurs n'ont pas pu empêcher des dégâts sur grappes de merlot en plaine, et ponctuellement sur colombard. C'est dommage car jusqu'au mois de juin nous avions un super millésime », indique Elsa Nebot, technicienne vignoble pour les 480 hectares de la cave Florès (ex-Vignerons de Florensac). Le temps ayant encore été brumeux ce lundi 15, la moitié des adhérents de la coopérative ont repassé de la bouillie bordelaise. « Sauf cas exceptionnels, un produit de contact suffisait. » 

Alors que le vignoble a atteint la fermeture de la grappe, les jeux sont presque faits pour l’oïdium. La maladie était encore en progression au 16 juillet, avec 62 % des parcelles du réseau suivi par la Chambre présentant des symptômes sur grappes, mais les fructifications commencent à sécher.

« Cette année la pression a été assez forte, surtout sur les cépages sensibles, le chardonnay, le carignan, ou le piquepoul » décrit Thomas Gautier, qui émet l’hypothèse que, si elles ont eu le mérite de retarder les premiers repiquages de mildiou, les températures fraîches d’avril et de mai ont sûrement favorisé l’oïdium en réduisant l’efficacité du soufre.

Ayant de moins en moins de produits systémiques à disposition, les vignerons doivent absolument être attentifs à la qualité de leur pulvérisation pour couvrir chaque cm² du feuillage. « En complément du soufre, ils peuvent utiliser de l’huile d’orange douce ou du bicarbonate de potassium » continue le conseiller.

Du botrytis avant la véraison

Thomas Gautier pointe aussi l’apparition très précoce de foyers de botrytis. « Nous en avons même vu avant la véraison dans des parcelles de plaine qui y sont souvent sujettes. Pour l’instant c’est très ponctuel mais ça pourrait être le signal d’un millésime à risque. C’est certainement lié à l’humidité qui a libéré de l’azote et favorisé la vigueur edes vignes » explique-t-il, notant en plus que la charge est bonne et que les grappes sont assez compactes cette année. « Si la météo reste au beau, le botrytis ne fera pas de dégâts, mais nous ne sommes pas à l’abri d’orages » prévient-il.

D’ici les vendanges, le conseiller recommande enfin aux vignerons de surveiller les vers de la grappe. « Nous commençons à voir des chenilles d’eudémis alors qu’en G2 les piégeages étaient si faibles que nous avions conseillé de ne pas traiter, relate-t-il. Nous verrons en fonction des prochaines observations s’il faut intervenir fin juillet. Même chose pour Cryptoblabes gnidiella ».

Dans le vignoble de la cave Florès, 85 % des parcelles sont protégées d'eudémis par confusion sexuelle. « A partir de mi-août, nous allons tester les trichogrammes contre cryptoblabes sur 8 hectares d'un seul tenant en AOC Picpoul de Pinet grâce au financement du département » annonce Elsa Nebot, en espèrant qu'ailleurs les quelques baies abîmées ne constitueront pas un appel au sucre pour le ravageur.

Pas de stress hydrique

Globalement, Thomas Gautier est optimiste. « Nous n’avions pas vu de vignes aussi vigoureuses depuis un moment. Elles sont encore poussantes dans la plupart du département, c’est très inhabituel, même en mettant de côté l’année 2023 de grande sécheresse » se réjouit-il. Si l’ICV a commencé à préconiser de petites irrigations dans les coteaux asséchants, « c’est simplement pour que les vignes ne se retrouvent pas du jour au lendemain en stress hydrique, indique-t-il. Aujourd’hui les vignobles sont soit en situation de confort soit en contrainte modérée » termine le conseiller, préparant justement un bulletin d’information sur le sujet.

Même dans les parcelles de chardonnay, les robinets d'irrigation ne sont pas encore ouverts Florensac. Considérant la situation hydrique, Elsa Nebot pense que 2024 sera l'année du sauvignon. « Les viticulteurs ont réalisé des apports d'azote foliaire pour maximiser les teneurs en thiols et le feuillage très développé devrait protéger le cépage jusqu'aux vendanges. Je m'avance peut-être un peu mais pour l'instant tout se présente très bien. »

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