u jeudi 27 au dimanche 30 juin, les quais de la capitale girondine accueilleront Bordeaux Fête le Vin pour la troisième année consécutive*. Soit 1 200 vignerons et négociants se succédant pour faire découvrir aux visiteurs locaux et de passage la diversité des vins bordelais (avec des passes de dégustation à 23€ sur site pour 11 dégustations). L’ensemble de la pyramide étant présente, des 80 appellations de Gironde sur 9 pavillons** aux grands crus classés en 1855, qui reviennent en 2024 au palais de la bourse proposer des dégustations (les dernières masterclasses remontant à 2016). Un retour à la fête du vin qui témoigne d’un désir d’unité dans la filière des vin bordelais.
Un retour apprécié par tous, comme le souligne Christophe Chateau, le responsable de la communication du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), qui pointe le succès de cette nouveauté à l’occasion d’une conférence de presse ce mercredi 15 mai. Ont déjà été vendu les deux tiers des passes à 65 € pour la soirée de dégustation du 27 juin (3 millésimes de 7 châteaux). En allant au contact des consommateurs, « on est intégrés à la fête du vin comme tout le monde » réagit Sylvain Boivert, le directeur du conseil des grands crus classés en 1855. De quoi raccrocher les wagons bordelais à la locomotive des grands crus ? « Bordeaux, c’est une grande famille, avec une diversité de couleurs (des rouges, des blancs, des rosés, des blancs, des liquoreux et des crémants), une diversité de gamme (de l’appellation régionale Bordeaux aux plus grands vins du monde que sont les grands crus classés) » confirme Christophe Château.


Un message d’unité dans la diversité d’autant plus visible que la fête du vin sera aux couleurs de « la nouvelle campagne de communication du CIVB qui porte sur notre nouveau slogan : Bordeaux ensemble/Join the Bordeaux crew » martèle Allan Sichel, le président de l’interprofession, notant que l’« on veut vraiment déployer cette image d’intégrer tout le monde dans l’équipe Bordeaux. Le crew de Bordeaux, c’est certes les viticulteurs, les négociants, les professionnels de la filière, mais c’est aussi à l’aval les someliers, les restaurateurs, les cavistes, c’est l’amateur des vins de Bordeaux. Tout le monde a vocation à devenir un membre du Bordeaux crew. C’est l’esprit de la communication qui circule sur les réseaux sociaux et a énormément de succès auprès de la clientèle que l’on veut sensibiliser à découvrir des produits nouveaux. »
Ayant signifié son retrait institutionnel des vins de Bordeaux suite à son attaque en justice à 100 528 € des trois syndicats agricoles ayant manifesté ce 28 février devant les grilles de son siège à Blanquefort, le négociant Castel sera-t-il de la fête ? Alors que des discussions d’apaisement entre les parties ont lieu, Christophe Chateau semble confiant dans la capacité de la filière à sortir par le haut de ce sujet sensible : « à ce jour, il n’est pas prévu que des gens de Castel ne soient pas présents ». Ils le seront par le truchement de la chaîne de caviste Nicolas (propriété de Castel depuis 1988), les boutiques des Grands Hommes et de Portal participant à la déclinaison chez les cavistes de la fête du vin (20-30 juin).
* : Avec le passage à un rythme annuel depuis 2022, « on recrée un rendez-vous important, qui permet de rentrer l’habitude dans les esprits » souligne Brigitte Bloch, la vice-présidente du tourisme de Bordeaux Métropole, pour qui « cette fête du vin, c’est un marqueur essentiel de notre territoire. Parce que quand on porte le nom d’un vignoble, avoir une fête du vin que l’on réalise tous les ans, c’est essentiel. » Comme le précise Allan Sichel, le soutien financier des partenaires de l’évènement est crucial, car « en passant à l’annualisation cela veut dire deux fois plus de budget, dans un contexte où ces budgets sont de plus en plus difficiles à mobiliser ».
** : Un nouveau stand sera déployé en 2024, avec le dédoublement sur deux pavillons de l’offre des vins blancs secs/rosés et des liquoreux/crémants. Une façon de s’adapter aux modifications de consommation (moins de vins rouges et plus de vins frais) et de changement climatique (fin juin étant de plus en plus chaud) explique Christophe Château.