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Le consultant et l'économiste remettant en cause l’arrachage du vignoble
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Grand entretien avec
Le consultant et l'économiste remettant en cause l’arrachage du vignoble

Micro ouvert à deux empêcheurs de penser en rond, le consultant Fabrice Chaudier (formation et accompagnement à la commercialisation) et l’économiste Jean-Marie Cardebat (professeur d’économie à l’université de Bordeaux et professeur affilié à l’INSEEC Grande Ecole). Ayant défrayé la chronique viticole avec leurs prises de parole devant les Pays d’Oc fin février, ils rebattent les discours établis de la filière (voir encadré).
Par Alexandre Abellan Le 19 février 2024
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Le consultant et l'économiste remettant en cause l’arrachage du vignoble
'Dans l'urgence, prenons des mesures pour éviter la misère et le désespoir, puis soutenons la sauvegarde qualitative de leurs parcelles, de leur identité unique donc de leur origine, la transformation agro environnementale propre à faire face aux catastrophes climatiques et la mise en marché' défend Fabrice Chaudier. 'Est-ce qu’arracher fera mieux vendre les vins rouges de certaines régions françaises aux consommateurs mondiaux ? Poser la question c’est déjà y répondre' déclare Jean-Marie Cardebat. - crédit photo : DR
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’après vos analyses, on ne surproduit pas de vin en France, mais on le sous-commercialise, comme le répète depuis des années le négociant Michel Chapoutier : n’est-ce pas jouer sur les mots ? Que l’on voie le verre à moitié vide ou à moitié plein, son fond reste troué ?

Jean-Marie Cardebat : Je crois que les mots ont leur importance au contraire. La sémantique sous-tend une philosophie d’action. Or ces actions peuvent être adaptées ou pas à l’identification d’un problème. Ici quel est le problème : une baisse des ventes qui s’accélèrent depuis le Covid et qui fait gonfler les stocks dans beaucoup de régions productrices. Le raisonnement implicite qui est fait est donc que l’offre est trop élevée au regard de la demande. Ce constat, basique, mérite cependant d’être étayé. Car il faut poser le bon diagnostic pour mobiliser les bons instruments d’action.

Fabrice Chaudier : L'analyse de la sous production mondiale se base sur les données chiffrées de l'Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV). Il ne s'agit pas de jouer sur les mots, mais bien de tenir compte de cette réalité macro-économique même si, et c'est une évidence, le producteur ne la perçoit pas.

Pour la France et en simplifiant, elle produit 45 à 50 millions d'hectolitres de vin par an, en consomme 25 millions hl et en exporte moins de 14 millions hl. Cet écart lui pose un problème, mais si elle avait maintenu sa part de marché à l'international du début des années 2000, elle devrait en exporter 7 millions hl de plus. N'est-ce pas là le problème prioritaire, cette sous-vente, bien plus qu'une discutable et supposée surproduction ?

Jean-Marie Cardebat : Il y a dans le décalage actuel entre l’offre et la demande une composante conjoncturelle et une composante structurelle. La baisse de la demande s’explique en effet en partie par des facteurs économiques conjoncturels. L’inflation récente et la dégradation de la situation économique dans la plupart des grandes régions consommatrices pèsent négativement sur la consommation de vin qui est très sensible aux revenus des consommateurs et aux prix des vins. De nombreux travaux économiques documentent ces élasticités prix et revenu de la demande de vin. On oublie trop souvent que le marché du vin est très sensible aux conditions macroéconomiques mondiales. Et je pense que du coup on minimise la part de la conjoncture sur la baisse actuelle de la consommation. On peut espérer que la fin 2024 et l’année 2025 marquent une certaine reprise économique et un tassement de l’inflation propice à une reprise des ventes. Mais de ce point de vue la situation chinoise reste préoccupante et un rebond chinois me semble très incertain.

Cependant, les facteurs structurels de la crise actuelle sont vraisemblablement profonds aussi. Ils tiennent pour l’essentiel aux changements de préférences des consommateurs entamés depuis une dizaine d’année. En substance, ils veulent moins de vin rouge, plus de blanc, de bulles et de rosé (particulièrement en France et aux Etats-Unis). Ces évolutions sont bien connues et documentées, elles ne prennent personne en traître au dernier moment. Une partie de l’offre se trouve donc inadaptée par rapport à cette nouvelle demande. L’autre grand élément structurel qui justifie une baisse généralisée de la consommation est sans doute plus pernicieux. Il s’agit du nouveau paradigme de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) disant que l’alcool tue dès la première goutte. Et donc que le vin tue dès le premier verre. Ce discours abondamment relayé par les agences nationales arrive dans une période post covid où les préoccupations de santé sont fortes. Il trouve un écho important dans les populations. Ce n’est pas que la consommation de vin qui est en cause, mais celle d’alcool en général. La conjonction de ces deux facteurs structurels et de la conjoncture économique explique pour l’essentiel la crise actuelle.

 

Si le négoce peut décider de ne plus acheter faute de marché, le vignoble ne peut produire indéfiniment à découvert faute de rémunération suffisante : comment cette réalité économique basique s’inscrit-elle dans votre vision macroéconomique d’un monde manquant de vin et ne devant pas arracher de la vigne ?

Fabrice Chaudier : Admettons donc que le négoce n'achète plus, ce qui est encore loin d'être le cas. Si un opérateur (intermédiaire ou distributeur) n'est plus en capacité de vous permettre d'écouler vos produits, que vous êtes dans un contexte potentiellement porteur, il convient d'en changer, de faire les efforts commerciaux pour trouver où sont et qui sont ceux qui approvisionnent le marché et revendent les vins aux consommateurs. 

Il ne s'agit pas d'opposer qui que ce soit, tous peuvent trouver leur place ; il ne s'agit pas non plus d'opposer macro et micro-économie. De façon claire, chaque décisionnaire, chaque chef d'entreprise peut agir plus efficacement en connaissance de son environnement économique, pas à contre cycle. Et au final, chacun reste libre de ses choix et de sa stratégie.

Nous ne sommes là que pour générer un débat trop souvent occulté et l'alimenter sur la base de faits et de données objectives.

Jean-Marie Cardebat : L’arrachage définitif est-il vraiment une solution à la baisse de la demande d’alcool ? Ce n’est pas si sûr. Déjà c’est une réponse très défaitiste et de dernier recours. Ne faut-il pas d’abord, avant de détruire le potentiel productif, explorer les pistes du vin sans alcool ? Vaste débat qui mérite d’être posé et analysé avec des arguments techniques mais aussi commerciaux. Au regard des tendances sociétales actuelles, ce marché a un énorme potentiel. Un parallèle peut être fait avec le café décaféiné, qui représente selon les sources entre 15 et 20 % du marché mondial du café.

Le maître mot à l’échelle collective est donc l’adaptation à la demande car les changements actuels sont profonds, comme dans bien d’autres secteurs. À une échelle macroéconomique, les aides publiques doivent donc être orientées vers cette adaptation, plus que vers la destruction du potentiel productif. Les aides sont à mon sens trop concentrées vers l’amont de la filière (la production) alors qu’une partie de la solution concerne l’aval (la commercialisation et le marketing).

A une échelle micro, celle de l’exploitation, les choses sont différentes. L’arrachage est parfois une solution de sortie nécessaire et la politique actuelle permet d’offrir cette solution. C’est utile quand une exploitation n’a plus les moyens humains et financiers de se lancer dans une stratégie d’adaptation. L’arrachage prend ici une dimension plus sociale qu’économique. Il est en cela légitime.

 

Concrètement, les vignobles qui veulent arracher ont souvent bénéficié d’aides au stockage privé ou de distillation pour préserver l’outil de production. Faudrait-il continuer à rémunérer le stock ou le passage en chaudière pour préserver le potentiel viticole ?

 Fabrice Chaudier : Préserver le potentiel de production (aide au stockage ou distillation) ne constitue pas une politique, mais des mesures sociales de court-terme. Elles sont ou ont pu être indispensables, mais si elles s'accompagnent d'une démarche de reconquête des parts de marché perdues. Je rappelle que la France est le seul des principaux pays producteurs exportateurs à ne jamais avoir adopté de stratégie nationale commune : combien doit-on produire, exporter, avec quelle identité commune, etc.

Surtout, pourquoi ne pas mettre en œuvre des mesures pour favoriser la transmission des terres (vers les jeunes, par rachat par des fonds d'investissement, etc.), pour réguler le vrac (par une place de marché dédiée)... Je ne suis pas économiste mais Jean-Marie Cardebat qui préside l'Association des Économistes du vin au niveau européen peut déployer et expliciter toutes leurs pistes alternatives.

Jean-Marie Cardebat : La question est alors de savoir comment lutter contre cette crise. Arracher des vignes est un instrument parmi d’autres. Comme indiqué avant, il répond à un seul des facteurs de crise : la baisse généralisée de consommation d’alcool. Pour le reste, l’arrachage définitif n’est pas une réponse adaptée aux variations de conjonctures, par nature volatiles. Si la conjoncture se retourne en 2025, aura-t-on assez de vin dans les prochaines années ? Nul ne peut répondre, mais souvenons-nous qu’en 2013 et 2017, années de faibles récoltes liées au climat, plusieurs médias anglo-saxons avaient titré sur la pénurie de vin.

L’arrachage définitif n’est pas non plus une réponse adaptée aux changements de préférences. L’enjeu est ici de faire des vins qui plaisent aux consommateurs, pas de faire moins de vin. Il faut adapter l’outil de production, pas le détruire. Est-ce qu’arracher fera mieux vendre les vins rouges de certaines régions françaises aux consommateurs mondiaux ? Poser la question c’est déjà y répondre. Il ne faut donc pas attendre de miracle économique lié à l’arrachage. Tout au plus une pause sur la baisse des prix au producteur, salutaire à court terme, mais éphémère. Surtout, il ne faudrait pas qu’une telle mesure empêche de s’attaquer au problème plus crucial de la commercialisation.

 

L’adaptation du vignoble à la demande des marchés en vins plus légers/frais impose des investissements dans le vignoble et les caves qui semblent difficilement envisageables dans la conjoncture actuelle : comment adapter l’offre avec peu de moyens ?

Jean-Marie Cardebat : Le problème vient de l’inertie des décisions. La plupart des politiques stratégiques, à l’échelle collective comme individuelle, se prennent dans l’urgence, pendant une crise. La vision stratégique consiste justement à identifier les tendances naissantes, les signaux faibles comme l’on dit en prospective, pour articuler une stratégie dont la pertinence se révèlera cinq ans plus tard. C’est notamment ce que nous cherchons à faire dans la Chaire d’économie du vin de l’INSEEC.

Aujourd’hui, il est en effet plus difficile d’agir. Pour autant cette adaptation doit être faite. Il faut donc demander des aides financières allant dans le sens de cette nécessaire adaptation, il faut imaginer des regroupements, de la coopération, du collectif pour amortir ces coûts d’adaptation. Mais il faut aussi envisager des actions purement marketing pour commercialiser différemment des vins existants. Peut-être que dans un packaging traditionnel certains vins ont du mal à se vendre, essayons un conditionnement différent, plus moderne, avec un plus faible volume (15 cl, 20 cl, 25 cl, on parle de cannettes bien entendu) pour accompagner la tendance à la modération et le fait que certains consommateurs, vivant seuls, peuvent être rebutés par l’achat de 75 cl alors qu’ils souhaitent un verre. Les recettes marketing existent. Réduire le volume, c’est baisser le prix facial pour le consommateur qui achète du vin, mieux répondre à son besoin de modération, et c’est aussi augmenter le prix au litre. Ce dernier point est crucial.

Dans l’urgence, il y a donc des actions pas si coûteuses et rapides à mettre en place sur le plan marketing. Sans oublier de changer sur le fond bien entendu, mais cela prend un peu plus de temps.

Fabrice Chaudier :  Qu'est-ce qu'adapter l'offre ? Existe-t-il une recette produit qui induise une réussite commerciale ? Je ne l'ai jamais constaté. Un vigneron vend ce qu'il produit et il est responsable de la qualité de ses vins. Faisons-lui confiance au lieu de commencer par le culpabiliser, "si vous n'y arrivez pas c'est parce que vos vins ne sont plus en phase avec les attentes des consommateurs". S'il doit mieux les connaître, les prendre à témoin, repartir de leur vision du vin, aidons-le plutôt à mieux gagner sa vie pour qu'il puisse maintenir son niveau d'exigence amont, ne pas céder à la moyennisation ou à l'uniformisation.

D'autre part, la filière française dispose de moyens considérables au travers des enveloppes de l'Organisation Commune du Marché vitivinicole (OCM vin) ou des Cotisations Volontaires Obligatoires (CVO). Pourquoi ne pas réorienter cet argent, dont une bonne part vient de la poche des vignerons, vers l'aval, vers l'innovation et son transfert ? Là encore il s'agit de faire des choix, sans toujours reproduire les mêmes.

 

Si vous pouviez piloter la stratégie de la filière vin, quelle serait-elle ? Quelles seraient vos demandes de soutien au gouvernement ?

Jean-Marie Cardebat : La réorientation des aides vers l’adaptation, l’accompagnement de la filière par les pouvoirs publics pour investir dans des outils qui peuvent aussi être collectifs (pour le sans alcool par exemple, etc.). Car l’atomicité du secteur peut poser des problèmes en termes de réaction stratégique.

La filière répond aux urgences des viticulteurs en difficulté, en cela elle est efficace car les résultats sont là à travers les aides (distillation, arrachage). Au-delà, Les pouvoirs publics doivent aussi sacraliser un secteur constitutif de notre culture, de nos territoires et de notre économie. Or ce secteur est attaqué de toute part, il me paraît nécessaire d’en faire une exception culturelle. Il faut en finir avec l’immense hypocrisie qui consiste à vouloir interdire tout ce qui, dans certains cas d’usage, peut générer des externalités négatives. Car c’est une croisade sans fin ouvrant la porte à tous les extrémismes et qui se révèlera à terme assurément contreproductive.

Fabrice Chaudier : Je ne suis pas un politique ni un syndicaliste. Par-là, je veux dire que je ne prétends pas en avoir les compétences. Au travers de ce que je viens de vous dire, je peux juste énoncer ce qui me paraît prioritaire : dans l'urgence, prenons des mesures pour éviter la misère et le désespoir ; puis, pour comme je l'ai évoqué, permettre aux vignerons de bien vivre de leur travail, soutenons la sauvegarde qualitative de leurs parcelles, de leur identité unique donc de leur origine, la transformation agro environnementale propre à faire face aux catastrophes climatiques et la mise en marché. Allons chercher des jeunes dans les collèges et lycées pour leur faire connaître les métiers de la vigne.

Bâtissons une stratégie collective.

 

Comment réagissez-vous aux vignerons qui estiment que vos analyses sont provocatrices et possibles parce que « les conseilleurs ne sont pas les payeurs » ?

Fabrice Chaudier : En remarque préalable, je n'ai pas croisé de producteur qui m'ai fait ce reproche. Je suis ouvert à la discussion, la polémique me semble stérile et de toute façon, je ne suis pas un conseilleur. Au terme de consultant, ce qui n'est déjà pas la même chose, je préfère celui d'accompagnateur. Je m'implique dans un temps long. J'aide et je soutiens.

Pourquoi montrer des études, statistiques ou analyses publiées par les organismes internationaux reconnus et en discuter, paraît provocateur ? Pourquoi, pour ne citer qu'un exemple, découvrir que la grande distribution ne pèse plus qu'un tiers de la consommation de vin en France alors même que toutes nos décisions collectives se basent sur ses panels, est aussi choquant ?

Voilà ce qui devrait plutôt nous interroger.

Jean-Marie Cardebat : J’entends le désarroi dans ces critiques. Mais elles me font réfléchir aussi. On ne peut parler dans le vague face à des situations de détresse économique. Ce serait en outre manquer de déontologie pour un universitaire. Donc mon raisonnement est construit. Il repose sur des mécanismes économiques reconnus et des travaux de recherche publiés dans des revues sélectives sur le plan académique. Ce ne sont pas des paroles en l’air. Mon métier m’incite cependant à avoir du recul, une focale ouverte. C’est la situation générale et les mécanismes globaux de marché que j’étudie, pas les mécanismes micros et opérationnels à l’échelle de l’exploitation. C’est cela qui peut donner une impression de cynisme et être vécu comme une provocation. Ce n’est en aucun cas une action délibérée de ma part, bien au contraire.

Mes travaux sont positifs pour aider la filière à réfléchir à sa stratégie globale. Ils n’ont pas d’autres buts que d’aider. J’ai souvent écrit pour défendre la filière. Je vous renvoie notamment à un article que j’ai publié dans Le Monde pour défendre la filière face à la montée de l’hygiénisme en 2018, justement au moment où l’OMS changeait de paradigme. Je pense enfin que le dialogue et que les regards différents permettent d’évoluer dans sa pensée et de l’enrichir. J’essaie justement d’apporter un regard différent en tant qu’économiste. La filière en fera ce qu’elle voudra ensuite. 

 

Dans le VIF du sujet

Après avoir marqué les esprits lors de l’assemblée générale du syndicat des vins IGP Pays d’Oc le 19 janvier dernier, les deux experts ont déjà inspiré des représentants de la filière. « Les Français consomment de moins en moins de vin ? Faux ! » lance un communiqué de presse du 8 février par les Vignerons Indépendants de France, indiquant que « les statistiques traditionnelles se basent sur la seule consommation en Grande Distribution et occultent le fait que 2,1 millions d'hectolitres supplémentaires ont été consommés en France entre 2020 et 2022 (source OIV et FranceAgrimer), avec une prédominance des circuits traditionnels tels que les cavistes, les restaurants et les ventes directes qui représentant deux tiers des ventes de vin. »

 

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Tous les commentaires (18)
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Albert Le 21 février 2024 à 08:10:19
Un modèle économique rémunérateur ? .. j'entends bien mais n'y aurait-il pas nécessairement à poser en condition préalable de redonner - voire de reinsuffler - vertu et rigueur au système d'approbation de tous ces volumes AOP et IGP ? .. je considère qu'il n'est pas ou plus possible de s'appuyer sur un dispositif conférant aux ODG ce pouvoir de décider (contrôle interne !!) pour SES adhérents opérateurs habilités et financeurs (cotisations) de la "conformité" des lots à leur CDC (cahier des charges). J'aimerais tant que la question des taux de rejet ou de refus soit examinée, chiffres à l'appui. Il devrait y avoir une vraie garantie de "plaisir" à l'achat d'une bouteille dont l'étiquette met en avant AOP ou IGP, non ? .. Qu'en pensez-vous .. sincèrement et objectivement ?
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Olivier Metzinger Le 20 février 2024 à 20:02:14
Le fait que 40.000 Ha de production vendent à pertes depuis 15 ans ne justifie en rien l'idée saugrenue de stopper l'hémorragie... Quelque soit le volume vendu, il faut une rémunération et l'incapacité d'en fournir une durant tant d'année, justifie l'inadaptation de ces vignes. Ça ne veut pas dire qu'il ne faudra pas en replanter, mais avec un modèle économique rémunérateur.
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EGL Le 20 février 2024 à 12:33:51
Les petits contenants pour les consommateurs occasionnels, c'est peut-être bien, mais une bonne idée serait de faire la promotion massive des Vacuvins, ces bouchons qui permettent de faire le vide d'air dans la bouteille et ainsi de la garder pendant 1, 2 ou 3 semaines en prenant un verre à chaque fois. Les bars à vins l'utilisent depuis 20 ans, le grand public n'a pas compris le message malheureusement...C'est la meilleure solution, avec les bibs.
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DARIUS Le 20 février 2024 à 08:42:53
Pourquoi le groupe Ricard a investi dans des vignobles étrangers mais jamais en France? La réponse est simple : parce que les coûts de production français sont trop élevés. Seul un écart important entre coût de production et prix de vente permet de dégager les budgets marketing et publicitaires nécessaires pour mettre en place une marque. On le voit bien par exemple avec Baron de Lestac dont les budgets marketing sont misérables vis à vis de Yellow Tail en Australie ou Marques de Caceres en Espagne. L'Euro a occulté ce problème que nous avons à l'intérieur de l'UE vis à vis de nos principaux concurrents: les vins italiens et espagnols. L'industrie française a résolu l'affaire en délocalisant ses usines hors de France, notre secteur ne pouvait pas le faire et la délocalisation s'est traduite par la capture de nos parts de marché par nos concurrents étrangers mieux armés.
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renaud Le 19 février 2024 à 18:07:52
pour faire court. rien de nouveau. s'amputer est une nécessité aujourd'hui puisque à son habitude nos machine trop lourdes n'anticipent jamais. la reconquête des marchés est un travail qui reste perpétuel. donc rien de nouveau.
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Dominique Le 19 février 2024 à 10:40:28
Beaucoup de sujets sont abordés. Je retiens ces mots de M. Cardebat : « La baisse de la demande s'explique en effet en partie par des facteurs économiques conjoncturels. » Le terme « en partie » permet de se couvrir. Cependant, ce qui ressort de la situation mondiale ( puisque le marché du vin est mondialisé ) c'est le caractère structurel du désordre. Emmanuel Todd parle de « grand basculement » dans son dernier ouvrage. En agriculture, nous voyons les régularités saisonnières être totalement bouleversées et imprévisibles. Et, dans un monde de plus en plus chaotique, sujet dans son fonctionnement courant, aux sautes d'humeur de quelques Houthis ayant abusé du khât, il paraît difficile de rester scotché dans logique de « mondialisation heureuse » faite d'acteurs rationnels, de flux commerciaux et financiers fluides, de concurrence libre et loyale, etc. L'export majoritaire est source de secousses meurtrières. Et ça, ce n'est pas du conjoncturel. Deuxième point, la chose la plus partagée au niveau mondial c'est la dépression économique historique dans laquelle nous sommes, masquée par le chiffrage des PIB, en monnaie et pas en volume. Et nous qui vendons notre vin, nous le voyons en vrai. Bordeaux demande l'arrachage de 30 000 ha, en Californie certains demandent l'arrachage de 20 000 ha etc. Et on nous dit qu'il n'y a pas trop de vin ? On nie l'effondrement général de la demande ? Pour finir, je suis étonné que pas un mot ne soit consacré au chaos climatique en cours, qui est en train de bouleverser les ordonnancements traditionnels. Comme si tout se passait « toutes choses égales par ailleurs »...
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Albert Le 19 février 2024 à 10:33:08
Le commentaire de Laurent m'interpelle car j'espère qu'on finira un jour par tous se poser la question du sens que ça peut avoir une société, notre société, dans laquelle on consomme (?) tel ou tel produit parce qu'on y est amené, invité ! .. Quant à la "promotion", la "communication" sur le produit, ça se conçoit qu'à la condition qu'on puisse vanter telle ou telle caractéristique, voire le caractère indispensable ! .. S'agissant du vin, je ne vois pas. Chacun.e a un rapport personnel au vin. J'aime le vin (pas tous, loin de là .. à me demander si dans le monde viticole il y a une capacité à l'auto-critique ?)) mais je me contrefiche bien de ce pourrait donner le message porté par le jus de cervelle des publicitaires.
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André Baniol Le 19 février 2024 à 10:24:10
Excusez moi j'étais habitué à des temps de publication plus brefs . Je comprend mieux le délai en voyant la totalité des messages
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Laurent Le 19 février 2024 à 09:36:12
Un produit (le vin) dont on ne peut faire la promotion au grand public, dont on critique la consommation, à cause de l'alcool, a par conséquent un avenir obscur, menant à la déconsommation. Dans les modes de consommation des sociétés d'aujourd'hui, un produit dont on ne fait pas la promotion est voué à disparaitre... Bientôt pour les jeunes générations le vin ne sera plus présent sur les tables des fêtes.
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Grami Le 19 février 2024 à 09:34:18
Ce que ces messieurs ont oublié c'est l'urgence de la situation avec des exploitations en cessation de paiement et des drames à venir, on peut jouer les précepteurs lorsqu'on a un minimum d'expérience en la matière, mais combien de millions de cols ces deux personnes ont elles déjà vendu et sur quels marchés ? Je leur propose de racheter tous les stocks (à des prix rémunérateurs) aux pauvres idiots qui n'ont pas de vision commerciale, selon leur théorie ils vont se faire une petite fortune ! En attendant qu'ils créent une société de négoce je ne vois qu'une solution pour assainir le marché et recréer un équilibre offre/ demande (comme c'est le cas pour toute matière première au monde) ,c'est enlever ce qui ne trouve plus preneurs...
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La rédaction Le 19 février 2024 à 09:03:27
Bonjour M. BANIOL Pas de censure, mais un temps de relecture pour valider les commentaires et éviter les dérapages, ce qui implique un délai. Bonne journée
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pascal Le 19 février 2024 à 09:00:38
Rien contre l avis de ces grands Sachants , ce qui est sur ,à mes yeux , c est plutôt qu' en France , il y a une trop grande partie de la production qui n est pas dans le marché , ni vice ni vertus et de fait bousculer par la production de pays plus "exotiques".Après leur analyses est toujours la même depuis des années et je dis ca pour nous s'y être heurter dans notre vignoble ou l on vous explique de ne pas distiller quand les chais sont plein , ou qu il faut vendre des bouteilles à 4? , alors que le marché est plus prés de 2?.Une fois de plus leur analyses ne représente qu'eux , tout comme la mienne .Mais pas un parle de déficit de qualité, alors je le dis et le redis , si on etait bon ca se saurait ! Bpnne journée.
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nsg117 Le 19 février 2024 à 08:36:00
Les viticulteurs sont dépendants des AOC, des banques, de la météo, des courtiers, du négoce, de la grande distribution, de la consommation, des aides de l'Etat, et maintenant de l'évolution climatique (remise en question des cépages). Ils sont aussi mis à mal par ceux qui ont transmis leurs connaissances de la viticulture et de la viniculture en allant à l'étranger. (Chine, Amérique du Sud etc?)
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ALAIN Le 19 février 2024 à 08:32:35
cette analyse mérite tous les intérêts.
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André Baniol Le 19 février 2024 à 08:08:18
Je ne comprend pas votre censure non justifiée si vous avez des choses à reprocher à mon message dites le moi par mail
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André Baniol Le 19 février 2024 à 08:02:42
Pourquoi vous publiez pas mon commentaire ?
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André Baniol Le 19 février 2024 à 06:52:37
Il manque deux éléments fondamentaux dans les analyses de ces messieurs. D'abord que la déconsommation de vin et d'alcool en général est un phénomène très lourd accentué par l'idéologie de l'agriculture bio qui nie le fait que c'est la dose qui fait le poison ce qui revient à approuver la position de l'OMS sur le zéro alcool. Ensuite que les perspectives de redéploiement à l'export pour la France viticole sont mort-nées à cause de la non compétitivité chronique de notre pays à laquelle s'ajoute le boulet de l'idéologie écolo.
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augustin Le 19 février 2024 à 06:16:00
La majorité des courtiers et négociants actuellement en activité à Bordeaux jouaient aux billes ensemble il y a quelques années dans la cour de récréation de grand lebrun ou de st Joseph de tivoli , sans compter quelques petits campagnards en pension dont j étais. Innocemment nous échangions des histoires drôles dont celle de la puce, à laquelle le savant arrache progressivement toutes les pattes pour en déduire ensuite que , invalide , elle est devenue sourde puisque n obéissant plus aux injonctions de sauter... C est probablement cette histoire, racontée autrement , que nous vivons ensemble a Bordeaux , avec des courtiers et negociants cosinus , facheusement aujourd hui aux manettes du civb qui , après avoir recommandé distillation des cuves et arrachage des vignes , déplorent simultanément l inadaptation des petits châteaux à la demande domestique et à fortiori mondiale ... Si Bordeaux avait gardé sa part de marché brillament confortée par la crique anglo saxonne il y a 40 ans , nous serions en sous production par rapport à la demande, c est ce que confirme l interview de ce jour . Donc , posons nous plutôt , entre autres, la question collective du reméde à cette perte progressive de part de marchecette fois au niveau de la generation de la demande, plutôt que de se complaire dans la douteuse auto flagellation de la limitation très douloureuse de l offre proposée actuellement.L hyperpremumisation de l offre des grands bordeaux n aurait elle pas nuit à l ensemble de la filière ? C est une première piste. La nouvelle campagne du civb constitue ( selon beaucoup un bien médiocre ) démarre ce re positionnement , vinexpo paris à bien marché et les nombreux projets de déplacements à l étranger 2024 du conseil du vin du medoc , de l alliance des crus bourgeois ou encore du grand cercle des vins de Bordeaux prouvent , s il en était besoin, que certaines puces ont échappé au massacre et continueront donc, malgré tout , à sauter :^). Mais pour combien de temps en auront elles encore la force à partir de cet hiver 2024 ? C est que nous ne sommes plus dans la cour de récréation et que l enjeu n est plus simplement un sac de billes fait de calots ,berlons ou agates (sic)... mais d emplois , de revenus et de destins individuels risquant de courir à leur perte ... Continuer à faire bon, organiser l envoi d échantillons toujours plus séduisants à des prix compétitifs sous des packagings attrayants, répondant aux normes hve ou rse , publions a nouveau les cours , recréons la confiance mutuelle , ce plan d action là est autrement plus mobilisateur que la pauvre feuille de route 2023 qui n à convaincu personne. Gardons nos pattes et rebondissons avec messieurs Chaudier et Cardebat !
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