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i la période des vœux de nouvelle année est largement passée (sauf pour le nouvel an chinois, débuté ce samedi 10 février), Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, lance de son inauguration du salon Wine Paris & Vinexpo Paris un souhait : « que l’année 2024 soit l’année de la restructuration et de l’ambition retrouvée pour la viticulture ». À la tribune, l’élu ligérien appelle à voir le verre à moitié plein, présentant le plan d’arrachage temporaire/définitif de 100 à 150 000 hectares comme un outil « pour redonner des capacités d’agir et des marges de manœuvre. Ce n’est pas un repli sur soi, c’est retirer des surfaces pour avoir l’idée au bout d’une filière plus forte. »
Rappelant que « ce sont des montants importants qui sont mis sur la table : 150 millions € pour restructurer, parfois de différer la replantation, parfois d’arracher, mais avec une logique pour moi : que ça serve la puissance des vins et spiritueux français. […] Il ne faut pas avoir peur des évolutions de la consommation, il faut les saisir et les accompagner. » Avec le fonds d’urgence de « 80 millions € pour couvrir aléas climatiques (sécheresse, maladies…) et économiques (déconsommation domestique, ralentissement export…) », le ministre de l’Agriculture ajoute à la boîte à outils une « solution à la main des préfets pour des réponses différenciées selon les vignobles et leurs spécificités ».
« L’ensemble du gouvernement a tout à fait conscience de tout ce que représente [la filière vin] en termes de réalité territoriale, d’emploi, de savoir-faire à préserver » déclare à la tribune Thomas Cazenave, le ministre délégué chargé des comptes publics, qui confirme le besoin d’« une réponse massive et à la hauteur », indiquant que « c’était le cas l’année dernière [NDLR : avec une distillation de crise à 200 millions € et un arrachage sanitaire à Bordeaux pouvant actionner 38 millions €], c’est encore le cas cette année avec des engagements financiers importants ».
Alors que la filière vin lui a présenté son plan stratégique il y a une semaine, Marc Fesneau appelle à l’optimisme et à « pour restructurer la viticulture et se réengager à l’export ». Sur ce dernier point, l’exposition croissante aux risques géopolitques peut inquiéter, que ce soit dans le rétroviseur (le ministre évoque des « épisodes redoutables : Brexit, taxes trump, la covid, crise mondiale liée à la guerre en Ukraine… ») ou juste devant le capot reconnaît Marc Fesneau : « on va travailler ardemment pour essayer de trouver une solution à des conflictualités qui semblent naître » en Chine avec le lancement d’une enquête antidumping ciblant les armagnacs, brandies et cognacs : « le gouvernement est à la tâche pour essayer de trouver un élément important de réponse ».
Autre élément de prospective, pour le ministre, et la filière : anticiper les aléas climatiques (avec protection contre gel/grêle, accès à l’eau pour irriguer…) et économiques (notamment ceux géopolitiques). Sachant que pour conquérir des marchés export, mieux vaut être fort sur celui domestique : « je dis toujours pour convaincre les autres de la qualité de nos flacons et de nos mets, il faut nous être les promoteurs de notre viticulture et de nos savoir-faire ». Marc Fesneau voit deux occasions d’assurer cette promotion avec le 80ème anniversaire de la libération de la France (les débarquements de Normandie et de Provence) et les Jeux Olympiques et Paralympiques : « les projecteurs seront beaucoup mis sur la France, j’invite à les détourner sur une partie de la France : les vins et spiritueux. » Il n’y a plus qu’à...
Lors de son discours d’inauguration, Thomas Cazenave a annoncé un travail de simplification « au plus vite » sur les formalités administratives des Douanes et de la Répression des Fraudes, dont il a la responsabiltié.
« C’est un peu masculin comme tribune » glisse Marc Fesneau avant de couper le ruban d’inauguration.
Le cortège de l’inauguration est passée par les stands des vins de Loire, de Champagne, du Roussillon, du Languedoc…
Une haie d’honneur attendait les ministres sur le stand collectif des vins de Bordeaux, pour le lancement de la nouvelle campagne unitaire « tous singuliers »/« join the Bordeaux crew ».
