La France est complexe. Parfois l’Union européenne aussi. » En déplacement dans le vignoble de Fitou ce samedi 6 mai, Marc Fesneau ne peut faire aucune annonce officielle sur la distillation.
« Nous nous sommes mis d’accord avec la profession viticole sur les volumes à distiller, les rémunérations _ 75€/hl pour les vins AOC, à 65€/hl pour les IGP, et à 45€/hl pour les vins sans IG _ et la procédure à suivre. Nous attendons désormais la validation de la Commission, qui nous assure qu’il n’y a pas de difficultés mais nous demande sans cesse des pièces supplémentaires » s’impatiente le ministre de l’Agriculture.
L’Europe doit également se prononcer sur la rallonge de 40 millions d’euros de l’enveloppe pour l’instant fixée à 160 millions d’euros, permettant de distiller 3 millions d’hectolitres.
Au-delà de ces mesures conjoncturelles, le ministre souhaite que la filière engage une vraie réflexion sur son positionnement. Sans vouloir faire de grief à personne ni se poser en donner de leçons, Marc Fesneau estime que « certains vignobles ont moins bien anticipé que d’autres l’évolution de la consommation ». « Ce n’est pas parce que la France est reconnue pour la qualité de ses vins que les vignerons n’ont pas besoin de se battre pour les vendre » martèle-t-il.
Le ministre voit par exemple dans les prochains Jeux Olympiques l’occasion rêvée pour la viticulture française de s’exposer au monde entier. « Près de 2 milliards de gens vont avoir les yeux sur la France. Il ne faut pas se gêner et faire de l’évènement une occasion de regagner des marchés » insiste-t-il.
« Sachant qu’une coupe du monde de football nous permet d’écouler 1 million d’hectolitres de rosé, nous devrions effectivement faire une bonne année » espère le président des vignerons de l’Aude Frédéric Rouanet. « Vous devez faire plus qu’une bonne année. Vous devez faire de l’évènement votre nouvelle rampe de lancement » réplique Marc Fesneau.
Frédéric Rouanet espère que le gouvernement l’aidera plus qu’il ne le fait actuellement. « Lors de la dernière campagne de promotion du « Dry january » je n’ai vu que du vin. Pas un verre de pastis, ni une bouteille de whisky. Idem en matière de lutte contre le cancer. Faites-en sorte que le vin ne soit pas la seule boisson mise en avant ».
« Ne pourrait-on pas faire du vin une grande cause nationale, comme les Argentins ? Et le retirer de la loi Evin » tente un autre représentant. « Si vous voulez plonger dans une tranchée parlementaire et ne jamais en sortir, c’est le meilleur moyen » regrette l’ancien ministre chargé des relations avec le Parlement.