our Jérôme Bauer, le président de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC), la priorité politique de ce début d’année 2023 « est la gestion du potentiel de production, par la distillation ou l’arrachage, y compris l’arrachage différé. Même si l’on sent que cela devient de plus en plus compliqué. »
Portée depuis le printemps 2022 par Bordeaux, la demande d’un dispositif d’arrachage primé se heurte en effet à des difficultés réglementaires, l’Union Européenne n’autorisant plus d’aides à l’arrachage définitif, et l’alternative d’aides régionales ne résolvant qu’une partie des demandes (avec des arrachages pour reconversion à d’autres cultures). Fixé ce 26 janvier, « on attend le prochain rendez-vous [des représentants de la filière] avec le ministre de l’Agriculture pour voir ses propositions » espère Jérôme Bauer, pour qui « il ne faut pas se résigner. On a vraiment des appellations dans la tourmente, où il y a des problèmes humains gravissimes. On ne peut pas rester dans le flottement. Cela fait des mois que ça n’avance pas d’un iota. »


Portée depuis l’automne dernier par les Côtes-du-Rhône, la demande de réexaminer le dispositif d’arrachage temporaire est soutenue par la CNAOC. « Nous nous sommes penchés dessus il y a quelques années, mais avons eu un refus pour impossibilité réglementaire européenne. Ça vaut le coup de s’y repencher » explique Jérôme Bauer. Alors que les marchés se développent sur les vins blancs, la demande de l’AOP Côtes du Rhône de replantation différée pour blanchir sa production « serait un outil permettant d’avancer à petits pas sans déstabiliser les marchés existants. Bénéficier de l’arrachage temporaire permettrait de fluidifier la situation » pointe le président de la CNAOC. « Il faut remettre le dossier sur la table. Même quand il y a une impossibilité réglementaire, on peut modifier un acte délégué. La Commission Européenne doit répondre par un dispositif exceptionnel à ces problématiques structurelles » déclare le vigneron alsacien.
Autres sujets de mobilisation pour la CNAOC en 2023 : le suivi attentif de la réforme européenne des Indications Géographiques (IG), l’implication sur la future loi d’orientation et d’avenir agricole (pour les enjeux de transmission et d’installation) et la gestion de l’emploi viticole sur les volets du recrutement (problématique dans de plus en plus de régions) et de la prestation de services (pour clarifier la réglementation et son interprétation).