00 à 950 000 hectolitres de vins de Bourgogne en 2021, soit « environ 50 % d’une année normale », et « 2/3 de la moyenne des dernières années ». Ce sont les chiffres annoncés par le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) ce dimanche 21 novembre, en préambule à la 161e vente aux enchères des Hospices de Beaune. Cette fourchette, résultat d’une enquête auprès des vignerons, cache « une très grande hétérogénéité dans le vignoble», précise Frédéric Drouhin, président du BIVB.
« D’une manière générale, les blancs de la Côte d’Or et de la Côte chalonnaise ont été particulièrement affectés. Les rouges s’en sortent un peu mieux. » En termes de rendements, le millésime se situe entre 30 et 31 hl/ha. « En Côte de Nuits c’est plutôt bien. Mais à Chablis, c’est la moitié d’une récolte. »
Les plus petits volumes depuis 1981
En cause : les gelées d’avril bien sûr, mais aussi la grêle par secteurs, et « beaucoup de tri » en période de vendanges.
Ces chiffres dépassent la fourchette haute des estimations post-vendanges. Mais restent particulièrement préoccupants pour la filière. «Il faut remonter à 1985 pour trouver un volume inférieur à 1 million d’hectolitres en Bourgogne. Et à 1981 pour trouver des rendements inférieurs», relève Frédéric Drouhin.
D’autant plus que les « petits » millésimes se sont enchaînés dans la région ces dix dernières années, seuls 2017 et 2018 étant considérés comme « normaux ». Conséquence : des stocks qui s’amenuisent. « À date, la Bourgogne a 18 mois de stocks en cave, également répartis entre négoce et propriété. Avec la récolte 2021 assez faible, il va falloir un pilotage des marchés intelligent», anticipe Frédéric Drouhin.
Face à ces constats, l’interprofession réaffirme son virage vers l’adaptation technique, et en particulier l’adaptation au dérèglement climatique. Le BIVB vient d’augmenter son budget technique « de près de 600 000 euros », dévoile Frédéric Drouhin, promettant de «continuer à monter en puissance ». Thiébault Huber, président de la CAVB (Confédération de Vignerons de Bourgogne), donne quelques précisions quant au fléchage, citant notamment « la recherche de nouvelles lignées de chardonnay et de pinot noir », et de « cépages adaptés, destinés aux zones de non traitement ».