omme beaucoup, depuis mercredi 8 septembre, le président de la Fédération Viticole Anjou Saumur est en pleines vendanges de chenin et de pinot noir pour les bases de ses effervescents.
« On est plus tardifs qu’en 2020, mais cela reste une année précoce » rapporte Laurent Ménestreau. « Avant 2015, on avait plutôt l’habitude de commencer autour du 20 ».
A cette date, cette année, ce sera déjà au tour des premiers raisins destinés aux vins blancs secs et rosés. Le démarrage des vins rouges est quant à lui indéfini, les souches de cabernet franc présentant de grands écarts de maturités.
Alors que ses confrères du Muscadet savent déjà qu’ils ont perdu 75 % de leur récolte, Laurent Ménestreau table plutôt sur une baisse de 30 % par rapport au millésime dernier. « C’est assez difficile à estimer. Moi-même j’ai été surpris. Les parcelles que je trouvais belles sont encore plus belles, et celles touchées par le gel l’ont été plus que je ne l’imaginais » témoigne-t-il.
Si l’état sanitaire est à ce jour satisfaisant, Laurent Ménestreau craint de futures pluies. « Le botrytis a séché, mais le champignon est déjà bien présent ». Toute la saison, les vignerons ont lutté contre le mildiou.
Le vignoble AOC « compte 20 000 hectares et certaines zones ont été très arrosées jusqu’à la fin juin » se rappelle le vigneron. « J’ai des vignes sur trois communes. J’ai réalisé les mêmes traitements phytosanitaires partout, avec des résultats variables selon les cumuls de précipitations ». D’autres ont en plus été touchés par l’oïdium.
Malgré tout, Laurent Ménestreau tient à rappeler que la situation commerciale du vignoble est saine et que les vignerons ont bien géré leurs stocks l’an passé.


Le manque de main d’œuvre l’inquiète davantage. Les vignerons qui veulent passer plusieurs fois dans leurs parcelles très hétérogènes peinent à trouver des vendangeurs. Et la pénurie est encore accentuée par l’augmentation de la production de crémant. « Comme la région compte assez peu de groupements d’employeurs, ils tentent tout : Pôle Emploi, Facebook, le bouche à oreilles, les annonces dans les clubs de football, les boulangeries… »
La Fédération Viticole espère avoir résolu la crise pour le démarrage des travaux en verts l’an prochain. Elle a déjà prévu de rencontrer le préfet, et de collaborer avec d’autres filières agricoles.