« C’est du jamais vu. Quand on croise des anciens, ils nous disent qu’ils ont connu des millésimes difficiles, mais jamais autant de problèmes coup sur coup » confie Olivier Badoureaux, directeur du comité interprofessionnel des vins du Jura (CIVJ). En cause : les gelées de début avril bien sûr, mais aussi la grêle dans la partie nord, particulièrement dans la zone d’Arbois fin juin, suivie d’une pluviométrie hors normes en juillet 2021 (230mm, dix fois plus qu’en juillet 2020), entraînant une forte pression du mildiou voire, par endroits, des glissements de terrain.
La variété la plus touchée, de par son stade végétatif et sa sensibilité, reste le chardonnay, cépage le plus cultivé dans ce vignoble et majoritaire dans l’élaboration des crémants du Jura. « On sait déjà qu’on ne fera pas beaucoup de réserves cette année » déplore Olivier Badoureaux. La situation est « un peu meilleure pour les savagnins ».
À environ deux semaines des vendanges, le millésime 2021 serait ainsi amputé d’environ 70 %. « Tout le monde est touché d’une manière ou d’une autre. Si on arrive à 20-25 000 hectolitres, c’est déjà bien ». En 2020, millésime aux quantités « correctes », 89 500 hl avaient été déclarés dans le Jura.
Les viticulteurs commenceraient à récolter entre le 15 et le 20 septembre. Des dates à prendre avec des pincettes : les aléas climatiques ont rendu les maturités très disparates, souvent au sein des mêmes parcelles, voire « sur une même grappe ». Si les pinots noirs « ont commencé à s’emballer », il faudra attendre un peu plus pour les autres cépages. Un casse tête qui amènera à une récolte « assez étalée ».
En attendant, la surveillance est de mise, avec des retours de pluies annoncés.