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La simplification avance pour les vignerons !
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La simplification avance pour les vignerons !

Sans interruption ! Les travaux de simplification entre administration et profession n’ont pas cessé depuis le début d’année sur le guichet unique des accises, la suppression des formulaires redondants, la surface harmonisée du CVI… Sachant que la filière n’est parfois pas étrangère à la complexification des cahiers des charges ou dispositifs expérimentaux. Le point avec Raphaël Fattier, le directeur de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC).
Par Alexandre Abellan Le 20 octobre 2024
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La simplification avance pour les vignerons !
'Il n’est pas normal que des contrôles se passent mal sur le terrain avec un vigneron poussé dans ses retranchements car présumé coupable' alerte Raphaël Fattier, notant que 'bien heureusement, et nous partageons cette analyse avec l’administration, ces cas sont très marginaux et il faut rappeler que la grande majorité des contrôles se passent très bien, en bonne intelligence'. - crédit photo : CNAOC
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e 21 octobre vous avez un nouveau point avec les administrations pour travailler sur la simplification administrative : alors que l’impatience reste vive dans le vignoble, le flottement gouvernemental n’a donc pas empêché d’avancer depuis février ?

Raphaël Fattier : Non, au contraire, la continuité du service publique a bien fonctionné ! Une fois la partie "politique" évacuée, [ce 26 février au Salon International de l’Agriculture lors de la signature de la lettre d’engagement avec le ministre délégué Thomas Cazenave], les services de l’État ont pris la main pour travailler sur le fond.

En termes de collaboration avec l’administration, il faut dire que le dossier agroforesterie avait déjà marqué un tournant méthodologique dans le travail réalisé avec l’administration. La collaboration est facile, notre travail national et en réseau prend tout son sens lorsque nous faisons remonter des problématiques très concrètes et que nous trouvons en face une écoute et surtout des réponses ! En somme, même si on ne va pas s’avancer sur les conclusions, on se félicite déjà du travail réalisé en commun avec l’administration, avec une philosophie payante : faire ensemble.

 

Après l’évolution cet été sur le calcul des surfaces viticoles en fonction de l’agroforesterie que vous évoquez, quelles sont les avancées concrètes attendues par la CNAOC dès ces nouveaux échanges ? Peut-on espérer rapidement une surface harmonisée pour le Casier Viticole Informatisé (CVI), la déclaration unique "dîtes-le nous une fois" ou un guichet unique des droits d’accises ?

On va attendre le point d’étape du 21 octobre mais on devrait évidemment avancer sur l’ensemble des chantiers comme le "dîtes-le nous une fois" ou le guichet unique des droits d’accises, qui sont des demandes portées par l’ensemble de la filière. Nous avons néanmoins de bonnes raisons de voir rapidement aboutir le dossier du mesurage des surfaces, qui a été travaillé en étroite collaboration CNAOC/DGDDI (Direction Générale des Douanes et Droits indirects). L’objectif est de définir une doctrine stable et harmonisée afin de déterminer les éléments qui doivent être inclus dans la surface du CVI en rappelant leur rôle dans la bonne exploitation du parcellaire comme les tournières (mono ou multi-propriétaires), les fossés, les talus, les bosquets ou encore les taillis.

Sur ce dossier par exemple, nous avons compilé les points de blocages sur le terrain en rappelant l’objectif initial et l’esprit des textes mais aussi les points à clarifier. Nous avons travaillé dans le but d’avoir une interprétation claire à destination des services locaux des douanes, de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) et bien sûr du vigneron afin que les contrôles se passent au mieux, sans zèle et en toute sécurité juridique.

 

Quels sont les autres chantiers en cours et pouvant changer la vie quotidienne des domaines ?

Six autres points de clarification du droit sont aussi à l’étude - avec la même méthodologie employée par les organisations nationales avec la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes), la DGDDI et l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité). L’idée est toujours la même : avoir une interprétation claire et harmonisée au niveau national. Et la plupart du temps, tout est écrit dans le Code Rural. Par exemple, la renonciation à produire n’est pas une obligation à produire du VSIG sur une superficie apte à faire de l’AOC. Elle est un outil permettant à l’opérateur de ne pas être contrôlé suivant les conditions d’une AOP à laquelle il pourrait prétendre et ainsi échapper aux coûts de contrôle. Idem concernant l’affectation parcellaire, qui est une sorte de "maximum revendicable" en AOC, mais qui n’implique pas forcément de revendiquer toutes les parcelles affectées. Enfin, nous avons insisté sur le fait que le contrôle du rendement se fait à partir des surfaces et volumes de la déclaration de récolte ; en conséquence aucune remontée parcellaire ou globalisation par couleur tous segments confondus ne doit être pratiquée dans les contrôles.

De manière générale, nous avons demandé la mise en place d’un "droit à l’erreur" valable aussi en viticulture. Il n’est pas normal que des contrôles se passent mal sur le terrain avec un vigneron poussé dans ses retranchements car présumé coupable. Bien heureusement, et nous partageons cette analyse avec l’administration, ces cas sont très marginaux et il faut rappeler que la grande majorité des contrôles se passent très bien, en bonne intelligence.

Pour aboutir sur ces sujets, nous avons des calendriers qui concordent presque avec la DGDDI et la DGCCRF. Nous n’en dirons pas plus mais nous espérons aboutir très rapidement.

 

La simplification administrative pourrait-elle également passer par les cahiers des charges AOC, dont la complexité et l’enchevêtrement est aussi critiqué par les vignerons ?

Il faut parfois savoir balayer devant notre porte. La complexité administrative, c’est parfois nous-même qui nous la sommes infligée ! La filière viticole est une filière d’AOP et d’IGP dont la base commune est le cahier des charges et le plan de contrôle. Un important chantier est en cours au niveau de la CNAOC ; nous avons une commission qui traite exclusivement de simplification des cahiers des charges et des contrôles, de transparence et de communication sur les procédures avec l’INAO, de simplification des Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation (VIFA) et Dispositifs d'Évaluation des Innovations (DEI) et de manière plus globale, d’optimisation des relations avec l’institut. L’objectif est de se concentrer sur l’essentiel : nos AOC sont des garanties de l’origine et de la qualité et non des contraintes administratives anxiogènes pour nos vignerons.

 

On entend des regrets sur le poids du suivi des VIFA, poussant des vignerons à passer par l’IGP ou le vin de France pour tester ces cépages sans contraintes.

Le dispositif VIFA est très intéressant, je tiens à la souligner. Il est le pont parfait entre la tradition de nos AOC et la modernité qu’implique les attentes sociétales et le dérèglement climatique. C’est pour cette raison qu’il y a de nombreuses expérimentations en cours, que nous suivons avec attention. C’est vrai, par contre, qu’il y a une marge de simplification importante pour rendre le dispositif plus facile à mettre en œuvre. La taille des exploitations peut être un frein dans certaines régions, de même que la taille des ODG, qui ne peuvent répondre à la lourdeur administrative du dispositif. Il faut aussi mettre les pépiniéristes dans la boucle, pour qu’il y ait suffisamment de matériel végétal derrière. Sur ce dossier, je suis plutôt confiant car nous travaillons en ce moment-même avec l’INAO avec un maître-mot : simplifier pour en encourager le développement

 

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Tous les commentaires (5)
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Domino Le 21 octobre 2024 à 18:45:11
Simplifier certainement mais surtout à condition que les formulaires deviennent compréhensibles Pour ma part, il ne s'agit pas tant de réduire le nombre de formulaires mais de passer beaucoup moins de temps pour remplir ceux-ci. Qui demandent finalement chacun assez peu de renseignements ? Et ce n'est d'ailleurs pas que le fait de notre agriculture. La lecture d'un texte qu'il soit formulaire ou autre doit être compréhensible par tous, quels que soient notre culture et notre niveau d'instruction. Quelques exemples issus de mon expérience de 20 ans en communication : employer uniquement des mots concrêts et robustes, éviter les négations et les phrases trop longues, etc. Une expression américaine résume parfaitement mon opinion : "idiot proof" (comme water proof résistant à l'eau mais à l'épreuve des idiots, enfin de ceux qui ne sont pas familiers avec la langue des technocrates et autres administratifs) Pour revenir à la simplification, j'ai peur que ce chantier soit un trompe-l'oeil politique et peut-être syndical qui risque à ce rythme de durer des années, voire davantage. Si l'on ne change pas la base, l'itinéraire de création d'un formulaire ou d'un texte, je suis sûr d'avoir toujours les mêmes difficultés pour remplir mes obligations. Apparemment, entre les technocrates et moi, nous ne parlons pas la même langue : pour avancer, il faut se mettre dans la tête du concepteur du formulaire, que signifie tel ou tel mot ou encore qu'est-ce que l'administration attend de moi ? Vous savez que les formulaires, tout comme les textes règlementaires et législatifs, sont discutés avec ceux qu'on nomme nos responsables professionnels, lesquels sont représentés par des technocrates issus des mêmes études que les représentants de l'administration. Imaginez, non voyez les résultats ! Pour finir, me permettez-vous de proposer deux mesures correctrices : 1 exiger que tout nouveau texte et formulaire soit étudié et mis en forme par un technocrate assisté d'un professionnel de la communication écrite expérimenté 2 exiger que tout nouveau texte et formulaire soit testé par plusieurs de mes voisins concernés qui n'ont pas la chance de savoir s'exprimer facilement mais dont j'envie l'incomparable expérience professionnelle.
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Vigneron Le 20 octobre 2024 à 21:22:34
Pour mesurer les parcelles, la chambre d'agriculture fournit un logiciel fiable: mes parcelles. La simplification pourrait porter aussi sur le fait d'être négociant plus facilement, sans devoir changer d'étiquette, isoler des cuves, ouvrir une deuxième DRM etc... Un outil de traçabilité de permettrait de simplifier les contrôles des ODG et autres organismes sur ce sujet. Pour les taxes de douane, ne serait il pas plus simple de les payer a l'achat des capsules ? Et supprimer ainsi les 12 DRM. Pour la DAE, un seul papier plutôt qu'une page a chaque vin différent. Est ce normal également que pour intégrer des nouveaux cépages plus adaptés au climat, ce soit un branlement de combat avec l'INAO et les ministères, qui plus est en tant de crise ! Cela montrerait que nos appellations se modernisent plutôt qu'elles ne s'encroutent, et répondent aux enjeux de société, a l'environnement, bref a ce que tout le monde attend mais qui est bloqué administrativement.
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Renaud Le 20 octobre 2024 à 21:02:52
Heureux de voir ( si cela se vérifie) que la doctrine de l'Administration comme quoi le vigneron est avant tout un délinquant serait du passé. Nous sommes trop nombreux à avoir due régler des amendes ou pire sur des interprétations réglementaires des agents. Si la simplification empêche d'avoir des avis différents d'administration différentes sur le même sujet ce sera en effet une belle avancée. Si l'arbitraire est une histoire ancienne ce sera le progrès en marche. Encore beaucoup de « si » dans mon propos donc à voir.
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bill et boule Le 20 octobre 2024 à 08:14:26
Il ne s agit pas seulement de préconiser la simplification, il faut également en finir avec la mentalité de certains fonctionnaires à l encontre des petits patrons. À titre d exemple es viticulteurs sont aussi des employeurs. Et des lors qu ils ont recours à vendanges manuelles, ils sont souvent éligibles, par obligation, à l élection d un délégué du personnel et son suppléant. On constate sur le terrain que ces derniers jouissent d une protection inouïe aussi bien de la part de l inspection du travail , souvent endoctrinée, que de la part des prud hommes très remontés contre l employeur , au point de rendre ce type de salariés intouchable, meme en cas de faute lourde. En pareil cas la mise à pied et le licenciement semblent être la solution mais alors, gare au suppose délit d entrave qui potentiellement vous est immédiatement reproché puis retenu et enfin très lourdement puni ! Et pendant ce temps là des voisins fortunes ont largement recours à la sous traitante traitance via des prestataires quasi esclavagistes sans que quiconque y trouve à redire. En résumé, la simplification des processus c est bien, le changement des mentalités de certains fonctionnaires cow boys c est mieux, y compris l'arrêt des descentes fracassantes, musclées et non motivées en petite propriété, que ce soit de la part des douanes et de la répressions des fraudes, sans oublier la msa. La haine et la défiance à l encontre du petit patron n ont pas leur place ni dans les rangs de vignes ni ailleurs. Le service public est au service du public et ne doit pas devenir, du moins pour certains, un moyen de régler leurs comptes au gré de leurs engagements politiques personnels. Et rares seront les avocats acceptant de prendre le dossier si vous êtes employeur, tant la probabilité de voir votre cause prospérer est infime. "Houston, we have à problem !"
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Miu Le 20 octobre 2024 à 06:48:24
Nous croyons rêver... A quand la simplification des procédures BIo qui au fil des années deviennent si complexes qu'elles s'apparentent à un harcèlement.
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