eader en valeur, notamment grâce aux offres haut de gamme de champagne, bordeaux ou bourgogne, la France est fortement concurrencée par les vins d’autres origines au Royaume-Uni. Plus que mature, ce marché britannique est très ouvert à l’ensemble des productions viticoles mondiales et les vins italiens dominent les volumes de vins importés. Sans oublier que le pays est également producteur de vins, bien que très centré autour des effervescents (71% des volumes produits), et dans des quantités encore très faibles, qui font que le Royaume-Uni importe 100% de sa consommation en vins.
« Le vin est la deuxième boisson alcoolisée consommée dans le royaume, derrière la bière qui implique 62% des volumes d’alcool », situe Claire Prothon, chargée d’affaires vins et spiritueux pour Business France à Londres. S’il n’est plus rattaché à l’Union Européenne, le marché britannique des vins reste incontournable, « 3ème importateur mondial de vin en volume et en valeur, et 3ème débouché des exportations françaises de vins et spiritueux en volume », rappelle Business France dans ses fondamentaux. Cependant, le Brexit n’a pas entraîné un renversement de table des approvisionnements en vins, et le marché reste polarisé sur les origines européennes. « L’Italie progresse ces dernières années, grâce aux dynamiques du Prosecco et du pinot grigio qui ont un grand succès auprès des consommateurs », abonde Pandora Mistry, également en charge des vins et spiritueux pour Business France au Royaume-Uni.


Les vins australiens devancent également les français en volume, mais la France reste loin devant au jeu lucratif de la valorisation, en particulier par ses exportations de champagne qui dominent légèrement en volume et très largement en valeur. Aimanté par la ville-monde que constitue Londres et sa proche région (et son très fort pouvoir d’achat), le marché britannique doit justement être fragmenté entre cette composante londonienne et le reste du royaume. « Le sud-est de l’Angleterre autour de Londres draine à lui seul 40% des volumes du marché du vin », précise Pandora Mistry. De même, Claire Prothon souligne que cette zone géographique concentre les consommateurs les plus éduqués au vin et les connaisseurs les plus pointus, « mieux informés sur les spécificités et appellations françaises, quand le consommateur moyen va plus se fier au cépage et au prix », analyse Claire Prothon.
Au rayon des tendances remarquables, les deux chargées de mission de Business France soulignent les vins rosés comme le segment présentant le plus d’opportunités de développement des prochaines années, en volume comme en valeur. « Il y a une success story inspirante pour le consommateur britannique autour des rosés de Provence, doublée d’une imagerie très positive du ‘lifestyle’ lié à la consommation de ces vins rosés. La France est très bien positionnée sur ce segment », abonde Pandora Mistry. D’autant qu’outre-Manche, la consommation des vins rosés s’est maintenant largement affranchie de sa saisonnalité liée aux beaux jours. Business France indique des opportunités sur cette catégorie pour des rosés français « offrant un bon rapport qualité/prix, un bon storytelling et ayant une approche marketing adaptée au marché britannique ». Les vins blancs se portent également très bien et les vins sans alcool s’affichent en croissance, bien que la catégorie reste peu développée.
Une chose est sûre, la consommation de vins rouges suit la baisse enregistrée sur la plupart des marchés mondiaux. « Les étés plus chauds, le taux d’alcool… les facteurs sont multiples qui mènent le consommateur britannique à délaisser des vins rouges moins faciles à boire, alors que les vins sont globalement consommés hors repas », explique Pandora Mistry. A contrario, la préoccupation environnementale est devenue une clé d’entrée non-négligeable, en particulier dans les grandes villes britanniques. « Le label bio organic est le mieux reconnu, mais les démarches éco-responsables sont très bien perçues, la grande distribution attendant notamment des engagements vis-à-vis du bilan carbone », place Claire Prothon.
S’il est ouvert, le marché est pourtant difficile d’accès, le Brexit ayant encore renforcé l’importance des importateurs. « La plupart des opérateurs s’approvisionnent pour au moins une partie de leur gamme, auprès d’un importateur. La grande distribution (GD) est ainsi très difficile d’accès car s’appuyant sur peu de fournisseurs, plutôt des gros faiseurs », abonde Claire Prothon. Business France estime deux ans de travail pour décrocher un premier contrat dans le pays. La GD est un poids lourd du marché et, combinée à la vente en ligne très développée au Royaume-Uni, distribue 80% des volumes de vins du marché britannique. Néanmoins, les cavistes sont restés ouverts pendant l’épisode Covid, renforçant leur place dans la distribution de vins, « une habitude qui est restée avec le retour à la vie normale », valide Claire Prothon.
Côté spiritueux, Londres reste une scène internationale de la mixologie, où barmen et mixologistes ont un fort pouvoir de prescription. La France y est leader en valeur et 2ème en volume mais là encore, la concurrence mondiale et locale y est sévère. « Un positionnement différenciant et une stratégie sont indispensables pour aborder ce marché », termine Pandora Mistry.
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