e dégel est arrivé. Dès ce premier août 2023, les taxes sur les boissons alcoolisées au Royaume-Uni vont connaître une nette hausse avec la suspension du gel de leurs droits d’accise (maintenues depuis 2020). « Les taxes sur tous les produits alcooliques produits ou importés dans le Royaume-Uni augmenteront conformément à l’Indice de Prix de Vente [NDLR : RPI, mesurant l’inflation] » annonce ce 15 mars le Chancelier de l'Échiquier, Jeremy Hunt, lors de la présentation du budget de printemps. Défendant une mesure de solidarité nationale, le gouvernement britannique annonce qu'il « légiférera pour modifier la structure des droits sur les produits alcoolisés, en créant des tranches d'imposition normalisées sur l'alcool en volume. Le gouvernement introduira également deux nouveaux allégements et régime transitoire pour certains produits vitivinicoles. »
D’après les premières estimations de l’Association Britannique du Commerce de Vins et Spiritueux (WSTA), « 90 % de tous les vins tranquilles devraient connaître une augmentation d'au moins 9 % des droits ». Prenant le cas d’une bouteille de 75 cL de vin tranquille à 12,5°.alc, la WSTA pointe une augmentation de 20 % de la taxe, prenant 44 centimes pour atteindre 2,67 livres (soit respectivement 50 centimes et 3,04 euros). Bonne nouvelle pour les champagnes et crémants, les taxes vont au contraire baisser pour les vins effervescents. Ainsi la bouteille effervescente à 12°.alc afficherait une baisse de 19 cents, pour arriver à 2,67 £ (-7 %).


Alors que l’inflation pèse sur les ménages, la WSTA regrette dans un communiqué ces hausses qui vont toucher 33 millions de buveurs de vin au Royaume-Uni et « punir les consommateurs britanniques à court d'argent. Toute augmentation des taxes sur l'alcool alimenterait l'inflation, que le gouvernement prétend vouloir réduire. »
« Il s'agit de la plus forte augmentation des droits sur le vin depuis 1975 » critique Miles Beale, le directeur général de la WSTA, renchérissant : « ce budget contredit directement ce à quoi ce gouvernement prétend tenter de s'attaquer. Cela alimentera davantage l'inflation. Cela apportera plus de misère aux consommateurs. Et cela nuira aux entreprises britanniques, en particulier celles de la chaîne d'approvisionnement hôtelière, qui tentent toujours de se remettre de la pandémie. »