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Six nouveautés en oenologie vues au Sitevi

i le raisin de cuve est encore l’un des rares fruits non lavés, cela ne devrait pas durer à en croire Laurent Chancholle. Cet œnologue-consultant a travaillé avec Socma sur une laveuse de raisins dont la présérie est prévue pour 2024. « Nous avons beaucoup de demandes », assure-t-il. La vendange entière circule sur une bande de convoyage où elle est arrosée par un flux important d’eau qui entraîne poussières et débris végétaux. Cette eau est recyclée afin qu’un même volume serve toute une journée. En sortie, une table vibrante et l’égrappoir Cube de Socma débarrassent le raisin de son eau. « Après le lavage des grappes, les jus sont bien plus propres », explique Laurent Chancholle. Cette laveuse monte jusqu’à 5 tonnes/heure et peut être couplée à un trieur optique. Une sécheuse est à l’étude.

S’il doit faire chaud lors des prochaines vendanges, les petites exploitations pourront compter sur la C3R pour Cellule de refroidissement rapide des raisins, proposée par Axima Réfrigération en partenariat avec les Vignerons Indépendants. À la clé, la promesse de baisser d’un degré une tonne de vendange en moins de 5 minutes. « Et pas de perte d’eau grâce au refroidissement rapide », garantit Bernard Gros, chargé de projets chez Axima Réfrigération. Seule contrainte : vendanger à la main dans des caissettes ajourées sur les côtés pour laisser passer l’air froid. Deux modules sont prévus l’un pour 600 kg et l’autre 1 200 kg.

Quercy Réfrigération présentait une autre solution dans le même registre. « Nous avons équipé un conteneur maritime de notre technologie HD Cold, expose Mathieu Diez, chargé de développement commercial. On refroidit très rapidement les raisins puis on maintient 98 % d’humidité dans le conteneur sans humidifier l’air et sans que les fruits perdent de l’eau. On augmente ainsi leur durée de conservation. Nous avons vinifié des raisins après 44 heures de conservation : aucune différence avec le témoin. Les vignerons peuvent travailler plus sereinement. » Deux conteneurs sont disponibles de 20 (33 m3) et 40 (67 m3) pieds, pour un prix de moins de 50 000 € pour le 20 pieds.

De son côté, CO2 Winery consolide son offre avec la CO2 Box qui permet de stocker automatiquement le CO2 fermentaire. Fabriquée sur mesure, elle analyse la qualité du CO2, le purifie et le comprime entre 20 et 200 bars selon l’usage souhaité. « Cette box mesure la pureté du CO2. S’il contient trop d’oxygène, on le rejette », précise Matthieu Planté.

Et s’il ne valait pas mieux laisser s’échapper le CO2 afin de récupérer les arômes qu’il entraîne avec lui ? C’est le pari de la société Ju. Cla. S qui a développé l’Aromaloc, un boîtier de 30 cm par 30 cm, que l’on fixe au plus près de l’évent. La membrane hydrophobe sélective d’Aromaloc retient les arômes et les renvoie dans l’espace de tête de la cuve tout en laissant s’échapper le CO2 fermentaire. Une fois la fermentation terminée, le dispositif peut être adapté sur une nouvelle cuve. « L’objectif, c’est d’obtenir des vins plus aromatiques à des fins d’assemblage. Et on peut faire des économies : plus besoin de vinifier à basse température pour conserver les arômes », explique Alessandro Angilella, directeur général de Ju. Cla.S.

Dans la même allée, Sentia présentait le premier analyseur de vins de poche. Pour connaître la teneur en acide acétique, SO2 libre, glucose, fructose, acide malique ou acidité totale, on insère une bandelette ad hoc dans l’analyseur, on dépose une goutte d’échantillon dessus et on laisse agir. Le résultat – fiable à 90 % — apparaît sur l’écran en une vingtaine de secondes pour les tests les plus rapides et jusqu’à 2 minutes pour les autres. L’indépendance a un prix : 2 200 € HT l’analyseur. Sans compter les consommables qui portent à 2,50 € le test glucose et 4 € le dosage de l’acidité volatile.