e verre est à moitié vide. Si l’expression peut faire sourire, elle est néanmoins le reflet de la consommation de vin qui ne cesse de chuter. En France, alors que nous buvions en moyenne 120 litres de vin dans les années 1960, en 2022, la consommation atteignait 40 litres. Cette tendance du moins (mais mieux) alimentée par des changements de paradigmes, la loi Evin et des habitudes de consommation modifiées, permet au sans alcool de prendre sa place au soleil.
Dans le sillage de cette détox, un collectif du vin No/Low fera officiellement sa rentrée ce 11 septembre, à Paris. À l’initiative de B&S Tech, spécialiste du développement et de la mise en production de boissons No/Low, et de Moderato, un des pionniers des vins réduits et sans alcool en France, le collectif du vin No/Low compte déjà une dizaine de membres.
Parmi ces membres, des experts, des oenologues, des cavistes mais aussi des vigneron-nes et même un cardiologue. « On travaille depuis un moment sur ce projet, il n’y a pas beaucoup d’acteurs ou alors c’est très disparate, en créant ce collectif, l’idée c’est de fédérer mais aussi de challenger les préjugés », explique Sébastien Thomas, co-fondateur de Moderato, petit fils de vigneron à Cognac.


« L’idée n’est pas de casser du sucre sur la filière, encore moins sur les vigneron-nes qui voudraient se lancer », lance Sébastien Thomas. Alors pour ouvrir le champ et convaincre peut-être les plus réticents, ce néo-collectif compte développer un écosystème solide en s’attaquant à de nombreux sujets inhérents à la production de vins désalcoolisés : production, qualité, réglementation… « On remarque que la production des vins désalcoolisés est encore floue, et c’est encore plus le cas sur les boissons peu alcoolisées, souvent les consommateurs ne savent pas trop vers qui ils s’orientent, notre rôle est aussi d’éduquer, il y a beaucoup de pédagogie dans notre démarche », continue Sébastien Thomas.
Si le collectif n’en n’est encore qu’à ses prémices, il se promet de grandir en investissant les salons, et notamment, Wine Paris qui aura lieu du 12 au 14 février 2024 au Paris Expo Porte de Versailles mais aussi en animant des tables rondes, des conférences, en mobilisant les instances.
De quoi appuyer des chiffres particulièrement flatteurs et encourageants. En France, en 2022, 56% des consommateurs adultes déclaraient souhaiter boire moins d’alcool. Même si il est encore considéré comme une niche, le marché du vin sans alcool a connu une progression de 7% et représentait cette même année plus de 3,8 milliards de dollars en valeur au niveau mondial. En 2032, selon des experts, soutenu par le développement des méthodes de désalcoolisation, le marché pourrait atteindre une progression de 11%.