menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / L’Alsace veut tester 16 nouveaux cépages : chenin, malbec, syrah, vermentino...
L’Alsace veut tester 16 nouveaux cépages : chenin, malbec, syrah, vermentino...
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

VIFA
L’Alsace veut tester 16 nouveaux cépages : chenin, malbec, syrah, vermentino...

L’assemblée générale de l’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava) du 20 juillet à Colmar a donné son feu vert à l’acquisition de références techniques avec des cépages capables d’aider le vignoble à s’adapter au changement climatique et à limiter les traitements.
Par Christophe Reibel Le 23 juillet 2023
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
L’Alsace veut tester 16 nouveaux cépages : chenin, malbec, syrah, vermentino...
Yvan Engel et Christian Kohser. « Avec la procédure VIFA et le programme Alsavine, le vignoble alsacien entend se doter de cépages résistants et mieux adaptés au changement climatique ». - crédit photo : Christophe Rebeil
L

’Alsace enclenchera dès cet automne auprès de l’Institut National de l'Origine et de la Qualité (Inao) la procédure VIFA (variétés d’intérêt à fin d’adaptation). L’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava) a créé sa commission VIFA fin 2022. Celle-ci a retenu dix cépages blancs (chenin, floréal, johanniter, petit manseng, opalor, petit courbu, selenor, souvignier gris, vermentino et voltis) et six rouges (calabrese/nero d’avola, colliris, malbec/côt, nebbiolo, sirano et syrah) en les sélectionnant sur leur résistance aux maladies, leur époque de maturité, leur facilité de conduite, la structure acide des vins (mais pas selon l'aspect emblématique de certaines variétés dans des bassins viticoles, ce qui pourrait avoir des conséquences : voir encadré).

Pour les cépages résistants au mildiou et à l'oïdium, « beaucoup de viticulteurs sont en délicatesse pour gérer des rangs de vignes proches des habitations. Il leur faut rapidement dans ces situations la solution d’expérimentation de cépages résistants qui leur permettra de respecter les Zones de Non-Traitement (ZNT) et de produire sans perdre l’appellation » justifie Christian Kohser, en charge du dossier VIFA à l’Ava. « Cette réponse vient en appui du programme Alsavine qui vise à sélectionner de nouvelles variétés dotées de résistances polygéniques à typicité riesling et gewurztraminer. Nous pouvons aussi réétudier le comportement de clones jugés trop acides et/ou trop tardifs par le passé » complète Yvan Engel, président de la commission technique de l’Ava. L’acquisition de références dans les différents types de sol est prévue sur une durée de dix ans. Dans la salle, Pierre Gassmann, vigneron indépendant à Rorschwihr, a regretté que les anciens cépages alsaciens à l’instar du knipperlé n’aient pas été jugés dignes de faire partie des variétés retenues. « Il fallait faire vite » a expliqué Christian Kohser…

Le millésime toujours doté d’un joli potentiel

L’assemblée a également approuvé le dépôt d’un dossier visant un dispositif d’évaluation innovation (DEI) concernant la gestion des adventices sur le cavaillon par un paillage perméable biodégradable. Un suivi de dix ans est programmé. La profession travaille enfin à la constitution, sans doute en 2024, d’un réseau de parcelles dont le profil hydrique va être suivi sur dix ans afin de préciser les modalités d’irrigation (éventuelle) des vignes.

L’eau justement, reste un élément crucial pour concrétiser le joli potentiel du millésime 2023 sur les 15 529 hectares du vignoble alsacien. La prévision porte sur 991 00 hl contre 849 00 hl effectivement produits en 2022. Mais pour atteindre ce niveau, il faudrait encore une bonne trentaine de millimètres en août, selon plusieurs viticulteurs présents à Colmar. Du côté des rendements autorisés en appellation Alsace, le vignoble reste globalement sur des valeurs entre 55 (gewurztraminer), 65, 70 et 75 hl/ha selon le cépage. Les raisins à crémant passent à 80 hl/ha. Ces différents niveaux sont assortis d’un VCI de 10 hl/ha. La réunion du CRINAO du 22 août décidera des dates d’ouverture des vendanges.

Cadre réglementaire

Lors de la création des VIFA, les bassins viticoles se sont entendus à l'INAO pour que les cépages dits emblématiques de certaines AOC ne puissent pas être intégrés dans les cahiers des charges d'autres régions. Par exemple pour que le riesling ne se retrouve pas en AOC Provence ou le gewurztraminer en AOC Monbazillac. Dans la sélection de 16 cépages de l'AVA, on retrouve pourtant des cépages emblématiques du Sud-Ouest (malbec et petit manseng), de la vallée de la Loire (chenin blanc), de la vallée du Rhône (syrah)... Ce qui n'est pas sans risque de refus. En 2020, l'INAO avait refusé à l'AOC Bordeaux l'usage à titre expérimental du petit manseng (pour des raisons techniques, mais avec une forte demande politique derrière).

Pour en finir sur la complexité de la réglementation concernant les cépages, on notera que l'INAO déconseille également l'étiquetage du vermentino, pour respecter la réglementation européenne et l'existence d'une appellation italienne.

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (4)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
Loic Breton Le 31 juillet 2023 à 12:34:58
Les alsaciens ont raison d essayer des nouveaux cépages mais ils ont oublié le Soreli 4 eme cépages résistants le plus planté en France et le Fleurtai cépage validé en RQD. Est-ce volontaire ? En plus ces 2 cépages sont tolérants à la flavescence dorée. Les alsaciens peuvent regarder du côté Belge, Suisse et anglais où le Pinot Kors variété résistante similaires au Pinot noir et Pinot Iskra similaire au Pinot Blanc car bientôt ils se feront doubler par ces nouveaux viticulteurs utilisant des variétés résistantes et correspondants aux nouvelles normes Européennes. On plante une vigne pour 25 ans et les réglementations environnementales n attendront pas
Signaler ce contenu comme inapproprié
Alexis Sabourin Le 27 juillet 2023 à 11:13:14
Nos amis alsaciens ont raison de demander de la souplesse, il faut être réalistes et pragmatiques. Avant le phylloxéra, le Bordelais dénombrait au moins 50 cépages originaires des 4 coins de la France, pour ne parler que des rouges - contre 6 autorisés en AOC de nos jours. Le phylloxéra a ainsi bouleversé les équilibres et les AOC semblent avoir figé cette évolution. Par exemple, le Malbec était majoritaire, le Merlot insignifiant. A présent, planter du Malbec à Bordeaux est innovant voire anticonformiste ! On assiste à la même chose un peu partout. La tradition a bon dos... il faut s'adapter.
Signaler ce contenu comme inapproprié
VignerondeRions Le 24 juillet 2023 à 18:30:36
Bien au delà du réchauffement climatique, il va falloir anticiper la suppression bon gré mal gré des produits phytosanitaires. Je ne comprends pas pourquoi nos gouvernements successifs qui siègent à l'INAO ne vont pas dans ce sens. On voit les limites des phytos restants aux doses homologuées actuellement, avec ce qui se trame (2.7 kg de cu métal par an, diminution de 50 % de l'utilisation des phytos horizon 2035) il faut planter des résistants en masse dans nos AOC et en autoriser bien plus de 10%, sinon les AOC sont mortes. Je ne comprends pas cet immobilisme, et surtout de la part de nos dirigeants ce grand écart mortifère. Soit tu autorise les phytos aux doses efficaces et tu arrêtes d'emmerder les agri soit tu changes le système. Aujourd'hui c'est n'importe quoi, on ne veut pas autoriser les cépages résistants en quantité, mais on supprime les produits et on diminue les doses. On voudrais couler la filière on ne s'y prendrait pas autrement.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Alain Le 23 juillet 2023 à 07:28:38
L'Alsace a toujours interdit aux autres régions viticoles d'utiliser leurs cépages maintenant elle les leurs prennent. Faites ce que je dis pas ce que je fais.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Saône-et-Loire - CDI SAS Maison LOUIS JADOT
Vaucluse - Alternance/Apprentissage Famille Petitjean
Hérault - CDI SAS CAVE DE L'ORMARINE
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé