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Raimonds Tomsons remporte la coupe du monde de sommellerie 2023 🍷🏆🍾

Arrivé troisième lors du dernier concours mondial (2019 à Anvers), Raimonds Tomsons gagne le trophée 2023 du Meilleur Sommelier du Monde, remis par le précédent vainqueur, le sommelier allemand Marc Almert (dont l'empreinte de la main moule le trophée spécial de cette année). Dix-septième lauréat de ce prix international, le sommelier balte reconnait « ne pas y croire », remerciant ses camarades et proches pour le soutien pour préparer cette épreuve particulièrement difficile. Comme en 2019, la sommelière danoise Nina Jensen arrive à la deuxième place. Le sommelier chinois Reeze Choi est quant à lui troisième.

Les trois finalistes. Photo : ASI & HRVPROD.

Le temps d’achever les délibérations, les meilleurs sommeliers du monde déjà primés sont réunis sur scène :

Le pack des meilleurs sommeliers du monde. Photo : ASI (direct YouTube)

En attendant les résultats, les sommeliers Andreas Larsson et Jon Arvid Rosengren font le point sur les cuvées présentées et leurs multiples pièges lors de la demi-finale et de la finale : allant d'un même vin aux élevages différents au service d'un vin à une température trop élevée, et à la proposition d'un vin à l'acidité volatile marquée (1,2 g/l). Et des boissons sans alcool. Lors de la finale, les deux vins rouges présentés à l'aveugle étaient des cuvées 2012 et 2003 du château Petrus (Pomerol).

La dernière épreuve se déroule de concert, avec les trois candidats réunis sur scène. « Il est temps de jouer. Votre tâche va être simple, mais pas aisée. On va vous montrer une série de cinq images : chacune va vous donner un indice sur l’origine du vin. Plus il y a d’images, plus la réponse est simple, mais moins vous gagnez de points. Mais vous ne pouvez pas revenir en arrière une fois la réponse écrite » indique Jon Arvid Rosengren, meilleur sommelier 2016. Quel est le vin représenté par des coquelicots, une ville en bord de fleuve, un côteau de vignes en échalas, un aperçu de la colline de l’Hermitage, un label avec un dauphin… La réponse étant pour Reeze Choi et Nina JensenJean-Louis Chave, vigneron à l’Hermitage. Le deuxième vin à devnier est Opus One. Le troisième est la cuvée Winston Churchill de Pol Roger. Le quatrième vin est la cuvée Columella de Sadie Family. Le cinquième est le Brunello di Montalcino de Case Basse di G. Soldera.

Le sommelier letton se lance dans la finale ! Très à l’aise, Raimonds Tomsons enchaîne les épreuves de service déjà expérimentés par ses deux prédécesseurs. Professionnel, il range tout le matériel et le mobilier utilisés lors de sa première épreuve. S'il est soutenu pas la salle, on ne peut s'empêcher de constater un relâchement dans l'attention des spectateurs, alors que les épreuves se répètent pour la troisième fois. Prenant le temps de poser ses réponses, le compétiteur réussit à finir ses examens avant la fin du chronomètre.

Semblant confiant, le sommelier domine l'espace et le temps de l'épreuve. Photo : ASI (direct YouTube)

Déjà arrivée en finale en 2019 (atteignant la deuxième place), la sommelière danoise semble particulièrement à l'aise sur scène. Elle commence son épreuve par la commande d’apéritifs et de champagnes. Présentant d'elle-même l'histoire de Dom Pérignon, avec un millésime 2012, Nina Jensen est coupée par le gong après le service de la première table. Passant à la deuxième, elle doit décanter et servir un magnum du château d'Issan 2019 (grand cru classé de Margaux), tout en gérant d'autres tables. Manquant de perdre son souffle, elle ne perd pas le fil et explique le classement de 1855 du Médoc en décrivant la bouteille servie. Et en s'excusant auprès du public n'ayant pas la chance de déguster ces vins d'exception, comme un vin du Beaujolais qui marque le tournant actuelle de l'appellation.

Sourire aux lèvres, Nina Jansen attaque son épreuve. Photo : ASI (direct YouTube)

Identifiant rapidement, quasiment à l'instant, les vins blancs proposés à l'aveugle, la sommelière revient en arrière pour corriger ses premières impressions. Photo : ASI (direct YouTube)

Les choses sérieuses commencent ! Le candidat de Hong Kong commence l’épreuve en salle qui est particulièrement retorse, avec un enchaînement ininterrompue de demandes particulièrement difficiles : en tant que sommelier, il doit remplacer le manager absent d’un restaurant pour accueillir et servir des clients en un temps chronométré. Soit servir un champagne, répondre aux questions sur un vin inconnu et le servir, identifier quatre vins blancs en quatre minutes (origine, cépage, millésime...), associer deux morceaux de roche avec les terroirs de deux vins précédents, à associer avec des plats de la cheffe Anne-Sophie Pic (présentant la carte de son restaurant de Valence), trouver des erreurs sur une liste de bouteilles sur le marché secondaire (prix, millésimes...), réaliser une dégustation organoletique complète d'un vin rouge inconnu, faire la promotion du même vin rouge provenant d'un autre millésime… De quoi parfaire la réputation de difficulté du concours, toujours plus exigeant et éprouvant pour ses candidats.

Assurant le service, sous les applaudissements à la fin de son épreuve, Reeze Choi veille à ne laisser aucun blanc pendant l'épreuve. Donnant même sa carte au terme de la séquence à Paola Basso, meilleur sommelier du monde 2013. Photo : ASI (direct YouTube)

N'ayant pas le temps d'achever l'examen de cette liste de vins fins, le sommelier relève le prix étrange du château Margaux 1983, évoquant probablement une copie venant de Chine... Photo : ASI (direct YouTube)

Enchaînant dans un souffle sa description complète du vin rouge inconnu, Reeze Choi estime qu'il s'agit d'un vin 100 % cabernet sauvignon de la Napa Valley, du millésime 2016. Photo : ASI (direct YouTube)

Déception pour les, nombreux, supporters de la candidate française, Pascaline Lepeltier, dont l’élimination a été annoncée au terme d’un, long décompte des 14 demi-finalistes éliminés par ordre inverse de leurs notations. Dernière éliminée sur scène, Pascaline Lepeltier arrive au pied du podium de sélection pour la finale. La France n’a pas été championne depuis l’an 2000 (et le titre d’Olivier Poussier) et accueille le concours après 34 années (et le titre de Serge Dubs en 1989).

Les trois finalistes sont Reeze Choi (Hong Kong, Chine), Nina Jensen (Danemark) et Raimonds Tomsons (Lettonie).

Déception dans la salle avec le départ sous les applaudissements de la sommelière angevine. Photo : Alexandre Abellan.

« Degustari te salutant » : ceux qui vont déguster te saluent… Les 17 demi-finalistes avant leur descente de scène. Photo : Alexandre Abellan.

Rappelant que Gérard Basset a été six fois candidat avant d’être vainqueur, William Wouters, le président de l’ASI met en avant un proverbe japonais face aux candidats sur le point d’être éliminés : « tomber 7 fois, se relever 8 ». Le sommelier belge demande une minute silence pour les sommeliers et leurs proches qui sont partis dans l’année, à cause de maladies, séismes, guerres…

Président de l'UDSF, Philippe Faure-Brac souligne la réalisation d'un rêve avec la tenue de cette compétition en France « après des années de préparation et un report à cause de la pandémie ». Le sommelier français souligne la portée de cet évènement, qui est l'occasion de valoriser le métier de sommelier et d'en transmettre la culture. Concluant son propos, le sommelier parisien ajoute que « quelle que soit l'issue du concours, les vainqueurs seront la vie, la paix et la sommellerie ».

Photo : Alexandre Abellan.

Vous n’êtes pas en train de vous installer dans la salle de spectacle ? Pas de souci ! Comme par le passé, l’Association de Sommellerie Internationale (ASI) retransmet en direct la compétition sur sa chaîne Youtube.

Cette diffusion réunissant « des dizaines de milliers de téléspectateurs dans le monde entier » selon l’organisation (l'édition 2019 a été vue par 179 000 personnes).

Professionnels et amateurs, les premiers spectateurs arrivent à la salle de spectacle. 4 000 personnes sont attendues selon les organisateurs (dont 500 étudiants en sommellerie venus de toute la France), dans un équipement d’une capacité de 40 000 places pour un concert et de 30 000 places pour un match.

Pour accéder à l’Arena, suivre les costumes noirs et pins dorés des sommeliers. Photos : Alexandre Abellan.

Ils partirent 68, ils arrivèrent 3. Sur les candidats venus du monde entier (65 pays représentés) pour concourir au titre de Meilleur Sommelier du Monde (compétition triennale), il n’y aura plus qu’un trio de finalistes cet après-midi pour la finale. Après une semaine d’épreuves, ces sommeliers du dernier carré seront dévoilés à 14 heures ce dimanche 12 février sur la scène de la salle Paris la Défense Arena (Nanterre). Tenue ce vendredi 10 février, la demi-finale départageait 17 candidats. Dont la détentrice du titre de meilleur sommelier de France 2018 : Pascaline Lepeltier, qui œuvre à New-York et représente une chance de titre pour la sommellerie française, après que David Biraud soit arrivé deuxième à la finale de 2016 et que le dernier titre français remonte à l’an 2000 avec Olivier Poussier (celui obtenu en 2010 par le défunt Gérard Basset l’ayant été sous le drapeau de la Grande Bretagne).

Témoignant du développement international de la sommellerie, ces demi-finalistes viennent du monde entier : Chuan Ann Tan (Malaisie), Reeze Choi (Chine), Valeria Gamper (Argentine), Mark Guillaudeau (États-Unis), Tom Ieven (Belgique), Wataru Iwata (Japon), Nina Jensen (Danemark), Pascaline Lepeltier (France), Kai-Wen Lu (Taïwan), Sotiris Neofytidis (Chypre), Andrea Martinisi (Nouvelle-Zélande), Francesco Marzola (Norvège), Reza Nahaboo (Suisse), Manuel Schembri (Islande), Raimonds Tomsons (Lettonie), Jo Wessels (Afrique du Sud) et Suvad Zlatic (Autriche).

Les 17 demi-finalistes réunis ce jeudi 9 février à Paris. Crédit ASI & HRVPROD

Les 68 candidats présents au lancement du concours 2023. Crédit ASI & HRVPROD