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À "40 % mélangé", le vin de Bordeaux reprend un petit coup de j'arnaque
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Recueil d'affaires
À "40 % mélangé", le vin de Bordeaux reprend un petit coup de j'arnaque

Le mensuel Que Choisir consacre un long dossier aux fraudes entachant la réputation du vignoble français. Un best-of d'affaires judiciaires qui se concentre essentiellement sur la Gironde, une cible assez habituelle, en ajoutant le soupçon de "l’arbre qui cache une forêt de trafics".
Par Alexandre Abellan Le 26 septembre 2022
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Le dossier est autant illustré qu’illuminé par les compositions de Loustal, en encre de Chine et aquarelles. - crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)
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UFC Que Choisir souhaite une bonne foire aux vins d’automne à tous les producteurs de Bordeaux. Daté d’octobre, son dernier numéro consacre 8 pages à « la grande foire des fraudes », avec une enquête « dans les coulisses de la filière viticole. Un monde opaque qui cache de lourds secrets. » Mouillages, coupages et autres falsifications sont passés en revue avec l'évocation d'affaires venant de Bourgogne (deux sont citées) et, surtout, de Bordeaux (dix dossiers évoqués). Parmi les affaires judiciaires ayant animé les tribunaux de Bordeaux et de Libourne ces dernières années, que choisir ?

L’UFC opte pour une liste à la Prévert, de l’attaque pour dénigrement remportée par le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) contre les commentaires d’analyses de résidus phytos de la figure antipesticides Valérie Murat (qui doit régler 125 000 € pour se porter en appel) aux condamnations du vigneron Hervé Grandeau (l'amenant à quitter la présidence de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, FGVB), en passant par les arrêts contre les Grands Vins de Gironde (GVG) et contre Vincent Lataste (allant en cassation). Sans oublier le dossier, à l’arrêt, des fraudes de la négociante Yanka Ferrer (révélé par Vitisphere et non la Confédération Paysanne comme le rapporte l’UFC Que Choisir*), mais aussi un récent démantèlement de fraudes aux vins d'Espagne dans le Médoc et même l’historique affaire à chausse-trappe Robert Geens… S’il manque les tribulations judiciaires du classement 2012 des grands crus de Saint-Émilion ou les rebondissements des Crus Bourgeois du Médoc, les marques domaniales sont bien citées avec l'exemple du Bordeaux de Maucaillou. Un vrai menu maxi best of...

Focale bordelaise

Copieux, ce recueil d'affaires connues décape le lustre des vins de Bordeaux. Ce qui n'est pas une première pour Que choisir. De quoi alimenter les récriminations des opérateurs bordelais, qui se plaignent souvent d'être le centre de toutes les mauvaises intentions médiatico-judiciaires. Ces dernières se focalisant rapidement sur le premier département viticole national, quand les autres vins français seraient moins souvent visés. Ayant défrayé la chronique, les affaires Raphaël Michel en vallée du Rhône ou Jean Albrecht en Alsace dissipent cependant cette odeur de souffre-douleur. Pour Bordeaux, ces « procès à répétition [sont] relatés fidèlement par le journal Sud-Ouest – alors que dans d’autres régions la presse est moins attentive » juge pour sa part le consultant Franck Dubourdieu dans une récente tribune. De son côté, le service bordelais de la Répression des Fraudes a toujours indiqué ne pas être plus intransigeant en Gironde qu'ailleurs.

40 % du vin de Bordeaux est mélangé

S’il n’y a pas de grandes révélations dans le dossier Que choisir, des allusions lui donnent une autre dimension. « Les fraudes dévoilées ces dernières années sont-elles l’arbre qui cache une forêt de trafics ? » posent les journalistes Arnaud de Blauwe et Pascale Barlet, qui s’appuient sur des échanges avec l’ancienne présidente de la quatrième chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Bordeaux, Caroline Baret, qui est désormais retraitée et estime, sans doute d’après l’ampleur des dossiers qu’elle a vu passer, qu'« à [son] avis, environ 40 % du vin de Bordeaux est mélangé ». Autre sous-entendu sans fondement, celui de conflits d’intérêts dans la filière vins. Dans une pirouette, les journalistes rapportent qu’« après plusieurs mois d’enquête, nous avons le sentiment d’avoir seulement effleuré le sujet. Il mériterait que l’on noue d’autres contacts, que l’on approfondisse les recherches… Et que l’on vérifie, aussi, ces affirmations selon lesquelles certaines personnes haut placées se trouveraient en plein conflit d’intérêts. »

Déconstruisant l’image d’Épinal de la filière vin, le dossier conclut que « cette opacité du secteur reste ignorée du consommateur. Dans les rayons, le prix n’étant pas un indicateur de qualité fiable, le client ne se fie qu’à l’étiquette collée sur la bouteille pour faire son choix. Or, tout comme l’habit ne fait pas le moine, l’étiquette ne fait pas le vin. » L’UFC Que Choisir souhaite une bonne foire aux vins d’automne à tous les producteurs de Bordeaux.

 

 

* : Autre approximation, le millésime 2022 aurait subi de « fortes pluies abattues sur les exploitations pendant l’été, favorisant des maladies comme le mildiou ». Alors que l’été aura été particulièrement sec, réduisant à portion congrue la pression sanitaire, mais accentuant le stress hydrique du printemps (avec des pertes de rendements pouvant être conséquentes à Bordeaux, dans le Midi, en Vallée du Rhône...).

 

 

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Tous les commentaires (24)
lepaleocapridé Le 09 février 2023 à 01:12:17
Je relis cet article. Bordeaux se distingue des autres régions viticoles par des comportements particuliers. Où voit on ailleurs des parties civiles se constituer pour un euro, des jugements non exécutés sans aucun réaction du Parquet, des absences de confiscation des vins, des commercialisations trompeuses qui continuent, du Le bordeaux de Maucaillou 2016 ouvertement commercialisé en grande surface, encore ce jour.
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Raphael ERNST Le 31 octobre 2022 à 08:43:08
Le tricheur belge s'appelle ROGER GEENS ! Son père était déjà bien connu des services belges adéquats.
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Lolo-Ito Le 24 octobre 2022 à 10:22:27
"environ 40 % du vin de Bordeaux est mélangé" : vu le goût, on s'en doutait un peu
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Ronan Raffray Le 11 octobre 2022 à 08:42:39
C'est un mauvais article, c'est tout. La réalité c'est que la connaissance de la filière vin implique beaucoup de travail et qu'elle est trop complexe pour permettre les généralités. Je crois qu'il faut accompagner les viticulteurs qui épousent un changement d'époque et accompagner la filière vers une vraie durabilité, ce à quoi les institutions doivent contribuer.
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Maxime Le 05 octobre 2022 à 11:18:23
Vous demandez à l'enquête de ne pas mettre tout le monde dans le même sac (ce qu'elle ne fait pas d'ailleurs si vous l'avez lu) mais vous même vous mettez toute l'enquête à la poubelle au prétexte d'une inversion de la météo 2021 et 2022 par les journalistes, qui n'a aucun impact sur le fond du problème. Quant au prétendu acharnement des journalistes, je n'ai pas l'impression de voir tous les jours la presse dénigrer le Bordelais...
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Latreille Le 05 octobre 2022 à 09:33:53
Cette Valérie Murat, au pas de charge racoleur, est une honte. Lesjournalistes sérieux -il y en a Madame, ne vous en déplaise- ne se reconnaissent absolument pas dans une telle enquête, ou prétendue telle. Je ne suis pas prêt d'acheter les prochains "Que Choisir", surtout si des gens comme vous y prêtent une plume qui ne cherche qu'à faire "le buzz".
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baret caroline Le 29 septembre 2022 à 09:19:04
Ce ratio est cohérent, au vu des chiffres des douanes, de la dreets ( dont la plupart de l'activité se termine par des observations, celles ci n'étant pas portées sur la place publique) et de la lecture de vitisphère, sans même parler des quelques procès arrivés à terme, fondé sur des chiffres et des références précises. On parle ici de vins mélangés, et non uniquement coupés. Ceci concerne les excédents non partis à la distillerie, les vins de négoce improprement rattachés à un nom de propriété,les hectos "francisés", d'autres pratiques ("Combien de producteurs ne font pas le rendement mais bizarrement y arrivent sur leurs déclarations de recolte" commentaire 21 avril 2021 de l'un des critiquants....) C'est la raison pour laquelle il faudrait mettre en valeur les autres, ceux qui réussissent à rester dans les normes, mas qui ne semblent pas assez "people" pour faire l'objet de campagnes de pub.
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tchoo Le 28 septembre 2022 à 14:00:04
40 % de BOrdeaux coupé, soit sur une production de 4 500 000hl 1 800 000 hl de vins provenant d'ailleurs qui entrerait en Gironde Ce phantasme, à longtemps été entendus dans les rangs des vignerons du Languedoc qui voyait des camions citernes d'un célèbre transporteur bordelais faire la navette, sur l'autoroute entre Béziers, Narbonne et Bordeaux. ils avaient oublié que pendant de nombreuses années les négociants bordelais vendaient aussi beaucoup de vin de table provenant des ces régions. Il est piquant qu'une magistrate retraitée nous ressorte ce phantasme bien éculé
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Valérie Murat Le 28 septembre 2022 à 13:35:45
@julien : vous vous trompez de cible. c'est bien maheureux
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Julien Le 28 septembre 2022 à 11:51:09
@Valérie Murat: Vous pensez réellement que traiter mes vignes est un plaisir! C?est beaucoup de temps et d?argent? quel est l?intérêt de traiter pour rien! J?utilise des produits de bio contrôles, travaille avec des oad, j?ai installé des panneaux photovoltaïques sur mon chai, je n?utilise pas d?anti botrytis, ni d?herbicides pour l?épamprage, j?ai diminuer le glyphosate par trois depuis 15 ans, les sulfites par deux dans mes vins! Je réalise des actes concrets madame, vous non! Vous arriverez à ce qu?il n?y ai plus de d?agriculteurs, je valide mon propos! Vous viendrez alors vous plaindre quand des fonds d?investissements chinois rachèterons nos entreprises souffrantes!
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Valérie Murat Le 28 septembre 2022 à 10:05:05
@julien : les actions que je mène depuis plus de 10 ans vont justement dans le sens de la protection de la santé des agriculteurs qui travaillent avec de la chimie de synthèse, comme vous. Aussi, il est très malvenu de votre part de m'accuser d'une responsabilité dans la mort des agriculteurs.
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Julien Le 27 septembre 2022 à 19:28:05
@ Valérie Murat: Madame, vous passez votre temps à dénigrer l?agriculture et plus particulièrement l?agriculture. Vous n?avez jamais rien cultivée, vos parents oui! Vous pensez que tout les viticulteurs sont les mêmes, sans même savoir qu?il y a des jeunes agriculteurs comme moi qui font des efforts au quotidien pour faire évoluer les pratiques. J?ai moi même planter des cépages résistants pour diminuer considérablement les traitements phytosanitaires. Vous n?en parlait jamais! Vous n?apportez aucunes solutions! Vous êtes uniquement là pour faire du buzz! Quand il n?y aura plus d?agriculteurs en France, ce sera sûrement à cause de gens comme vous!
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Mélanie Le 27 septembre 2022 à 16:37:49
Toujours les mêmes qui en prennent plein la gueule...! En quoi c'est une bonne nouvelle que Caroline baret soit retraitée ?
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Alexis SABOURIN Le 27 septembre 2022 à 16:07:55
@ Valérie Murat : Il ne devrait pas y avoir d'anonymat sur internet. Mais ce n'est pas trop amusant en réalité car on peut faire de l'investigation mais pas à charge quand on est journaliste puisque le fondement de ce métier repose sur l'objectivité. Ce n'est pas le cas ici et l'article révèle surtout le dilettantisme de cette enquête : partir de quelques cas particuliers pour faire une généralité... affirmer des choses sans preuve ou erronées... jusqu'à se tromper sur la météo "pluvieuse" d'un été historiquement sec ! Tant d'approximations et de contre-vérités sont des allégations et cela ressemble fort à du dénigrement... On pouvait attendre mieux d'UFC Que Choisir et de ses enquêteurs qui ont visiblement besoin de faire du sensationnel pour vendre. Les fraudeurs ternissent l'image de la filière donc tant mieux s'ils sont pris mais par respect pour la grande majorité qui travaille dur sans contourner les règles svp évitons de mettre tout le monde dans le même sac.
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Valérie Murat Le 27 septembre 2022 à 11:03:44
C'est amusant ! Lorsqu'il ne s'agit pas de publireportage à la gloire du vin, les grands courageux anonymes habituels qui commentent les articles à Vitisphère crient au scandale et mettent en doute l'éthique de journalistes qui font de l'investigation.
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Bruno marret Le 27 septembre 2022 à 07:32:38
Concernant ces "journalistes" ,je reste persuadé que leurs études et investigeations de journalisme de bas étages ont été financé non pas pas leur talent mais par un joli chèque, résultat de la sécrétion de leur plumé malodorante... tel la bretocethamyne.
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Julien Le 26 septembre 2022 à 19:57:02
Putain de journalistes! Ils racontent que des conneries sans vérifier leurs sources?
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Jack Le 26 septembre 2022 à 18:07:21
Dans les banlieues, le sport est de casser du flic, chez les journalistes on casse du Bordelais. Pourquoi tant de haine? C'est l'arrogance supposée du vigneron Bordelais ? Le fait de ne plus pouvoir se payer des grands crus ? Allons messieurs les journalistes un peu de discernement, c'est comme si on vous comparait aux pisse copie des journaux collabos pendant l occupation. En fait de chevaliers blancs, vous n etes que les fossoyeurs d un métier qui a force de dénigrement et de raccourcis voire de désinformation ne fait plus rêver les jeunes. Dommage car le métier de vigneron est un beau métier, comme celui de journaliste quand il est pratiqué avec éthique et honnêteté...
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Michel Bettane Le 26 septembre 2022 à 17:42:00
Du folklore journalistique! L'info aussi peut être " mélangée " et à plus de 40%... et même trafiquée. Ces enquêteurs déshonorent leur profession ( les pluies de 2022...!!!! ).
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armandix Le 26 septembre 2022 à 15:30:03
Si il n'y avait que dans le Bordelais. Une grande majorité des négoces ou/et pseudo vignerons pratique le coupage . Pas un seul vignoble n'est épargnié .
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Lolo Le 26 septembre 2022 à 14:37:40
Autre nouvelle : Il a beaucoup plus a Bordeaux cet été ... Ah bon ...: 7 mm en 4 mois d'été c'est beaucoup ? Messieurs Arnaud de Blauwe et Pascale Barlet verifiez vos sources , vous n'etes pas dignes de porter le nom de journalistes ... Vous aussis partez a la retraite ...
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Lolo Le 26 septembre 2022 à 14:29:42
Bonne nouvelle : Caroline Baret, est désormais retraitée .
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Jipe Le 26 septembre 2022 à 13:20:36
Rol tu dois être bisounours, j'ai vendu du vin pendant 15ans et le coupage et la fraude sont récurrents chez beaucoup de pseudo viticulteurs
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Rol Le 26 septembre 2022 à 08:23:36
Quelle honte !!des avis personnels rapportés sans aucun fondement,des rumeurs totalement inventées par des personnes totalement incompétentes pour avoir la moindre idée du métier de vigneron. Mon éc?urement est tél qu?il est plus sage de m?arrêter là.
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