uand les histoires (avec un grand H et un plus petit) se télescopent. Alors que le Royaume-Uni accompagnait sa défunte souveraine vers sa dernière demeure, ce lundi 19 septembre, au cœur des caves troglodytiques saumuroises de la maison Ackerman, on célébrait les 140 ans de la cuvée Royal. “Un vin créé par le fils du fondateur de l’entreprise Louis-Ferdinand Ackerman et dont il disait, qu’il devait accompagner les plus grandes tables du monde. Ce fut le cas, puisque, précisément, la couronne d’Angleterre est devenue l’un de ses clients”, a rappelé le tout nouveau directeur général de l’entreprise Laurent Reinteau.
Cette histoire de bulles saumuroises vient de faire l’objet d’un travail de recherche de 4 années débouchant sur une thèse de 800 pages, réalisé par Valentin Taveau historien- chercheur à l’université d’Angers. Il a rappelé que Jean-Baptiste Ackerman a été le premier à “champagniser ” un vin de Loire dans les caves de tuffeau du Saumurois dans les années 1840. Son fils lancement la cuvée Royal, toujours commercialisée par le groupe, désormais renommé, Orchidées Maisons de vin. A la fin du XIXè, elle représente 70 % du volume de l’entreprise et 9 bouteilles sur 10 de cette cuvée sont expédiées au Royaume-Uni.


Arrivé à la tête du groupe ligérien en mai dernier, après l’éviction de Bernard Jacob pour insuffisance de résultats, Laurent Reinteau revient sur ce marché anglais : “On doit être fort sur ces marchés historiques, que sont l’Angleterre, mais aussi la Belgique, l’Allemagne… bref l’Europe”. Le nouveau DG a une mission claire : valoriser. “On a un portefeuille de maisons, de marques, qu’on doit valoriser. Il y a eu un long chantier de restructuration suite à des opérations de croissance externe sur 20 ans. Désormais, l’équipe est en place. Il faut faire fructifier toute cette offre Loire, qui a de nombreux atouts : les blancs sont tendance avec le chenin et le sauvignon ; les rosés, j’y crois beaucoup, à condition de ne pas copier la Provence, les bulles, le Crémant en particulier fonctionne bien et les rouges de cabernet franc bien travaillés ont de l’avenir”. Outre l’Europe, Laurent Reinteau entend développer les USA, “où nous sommes faibles, alors que nous sommes forts au Canada”.
Parallèlement, l’entreprise va lancer un chantier d’analyse sur son empreinte carbone dans trois domaines : le verre, la consommation d’énergie et les transports. “On peut quand même s’interroger s’il est raisonnable d’envoyer des vins à l’autre bout de la planète, en Australie, en Asie… quand on n’a pas encore fini d’explorer l’Europe à fond. C’est un vrai sujet pour la filière viticole dans son ensemble”, estime le DG, à la tête de 4 maisons et 6 domaines (500 ha) qui a réalisé en 2021 un CA de 60 M€.