n plus de l’exceptionnelle précocité du millésime, « à degré potentiel comparable et parcelles constantes sur la période, 2022 présente des poids de baies inférieurs à la moyenne des 10 dernières années » constate l’Institut Coopératif du Vin (ICV).
Pour les Chardonnay et Sauvignon, ce sont les deuxièmes poids de baies les plus faibles après 2019 et avant 2016. « Pour les Cabernets, le poids est inférieur de -26% par rapport à 2021 (et la moyenne décennale) et de -13,5% par rapport à 2019, l’année avec les plus faibles poids de baies jusqu’à présent » détaillent les consultants.
Même si les baies grossissent de semaine en semaine, les grappes paraissent peu compactes, et légères. Les premières dégustations montent une faible présence de jus, des signes de stress hydrique et une maturité phénolique en retard par rapport à la maturité technologique.
De petites baies à la véraison ne pourront pas donner de grosses baies à la récolte, prévient l’ICV, rappelant que le nombre définitif de cellules par baie est déjà fixé. Les cellules peuvent néanmoins se remplir pendant la maturation, en situation de confort hydrique. De la pluie serait donc plus que bienvenue.
Face à de petites baies aux vendanges et lors des vinifications, les consultants préconisent d’augmenter les doses d'enzymes et le choix de formulations adaptées. « Tous nos résultats montrent des augmentations de rendements en jus avec l'enzymage pour le travail en pressurage direct entre 5 et 15% suivant les cas et avec toujours plus de jus de goutte ou à basse pression (donc moins trituré et moins tannique, à pH plus bas) ».
A côté de l’enzymage, ils recommandent aux vignerons de resserrer le foulage, d’égoutter dès le remplissage des pressoirs axiaux, en ouvrant les drains, et de réaliser un maximum de six rotations pendant cette durée. Le programme du pressurage peut également être adapter en fonction du niveau d’écoulement de jus.