ue ce soit pour faire des effervescents, des blancs muscatés, ou obtenir des profils très thiolés, les vendanges des blancs démarrent un peu partout en Occitanie. « Dans le Minervois, le chardonnay d’un de nos clients affiche déjà 14 degrés de TAVP » indique Daniel Granès, directeur de l’Institut Coopératif du Vin (ICV).
Les raisins n’ont jamais été aussi en avance sur le réseau de parcelles d’observations du groupe, mis en place il y a 30 ans. « A côté de la concentration en sucres, le millésime se distingue par une grosse hétérogénéité intraparcellaire » reprend Daniel Granès.
Les images satellitaires Oenoview témoignent de grands écarts de vigueur d’une vigne à l’autre. Le phénomène est particulièrement visible dans les parcelles non irriguées. « Mais même dans les autres, le manque d’eau, le stress thermique, la chaleur, la luminosité, le peu de vent marin, et le faible renouvellement de l’air compliquent les vendanges ».
« Une cave qui a besoin de 2000 hl de vin haut de gamme mais qui n’en a que 1500 va devoir trancher entre aller chercher les 500 hl manquants quitte à baisser la qualité globale de la cuvée ou ne pas satisfaire tous ses marchés ».


Remarquable dans les niveaux de vigueur, l’hétérogénéité affecte également l’azote assimilable. « Sur un même merlot de la plaine de Narbonne, nous avons retrouvé entre 140 et 260 mg/l. Les niveaux d’acide malique sont faibles, mais ceux d’acide tartrique et de potassium semblent plutôt normaux. Les vins finis n’auront peut-être pas des pH si élevés » anticipe le directeur technique.
L’ICV a par ailleurs remarqué que certains cépages résistants murissaient encore plus vite que les cépages classiques. C’est par exemple le cas du merlot khorus ou du cabernet volos. « Si bien que nous modifions nos programmes de recherche pour nous intéresser davantage aux cépages venus d’Espagne, du Portugal, d’Italie ou de Grèce. Les blancs comme l’albarino ou l’assertyko semblent plus prometteurs que les rouges pour rééquilibrer les vins ».