uelles pratiques viticoles et œnologiques pour limiter les teneurs finales en résidus de produits phytosanitaires dans les vins ? Responsable contaminants à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), Magali Grinbaum a donné plusieurs pistes aux vignerons lors d’un webinaire organisé ce 13 septembre.
« D’après nos nombreuses expérimentations, le plus efficace est de bien choisir et positionner les molécules utilisées contre le mildiou, le botrytis, ou l’oïdium. Mieux vaut ainsi appliquer les plus traçantes avant la floraison ».
Viennent ensuite la date de la dernière application de produit avant la récolte, et l’utilisation d’adsorbants en filtration ou en collage, « notamment de fibres végétales sélectives ou de charbon ».
En rouge comme en blanc, la vinification en phase liquide donne aussi de bons résultats. Le lavage des raisins permet quant à lui de réduire jusqu’à moitié les résidus de pesticides.
« Contrairement à ce que nous imaginions, le nombre de traitements et leur dose ont peu d’effets, de même que la clarification ou l’élevage sur lies. »
Ces résultats donnent une tendance, mais peuvent changer selon la molécule étudiée. « Il n’y a dans tous les cas aucune recette miracle, la démarche de réduction des résidus est à adapter au millésime et à l’échelle de chaque cave » a conclu Magali Grinbaum.
C’est ce qu’a confirmé Vanessa Riou, responsable QSE et des 900 hectares du Vignoble à la Cave de Tavel et Lirac. 40 % de sa récolté est analysée. « Et 90 % sort sans résidus, sous le seuil de minimis ».


Les techniques d’analyse se sont perfectionnées depuis que la cave s’est penchée sur le sujet en 2014. « Le piège, c’est que de plus en plus de molécules ressortent alors que nos pratiques ne cessent de s’améliorer. Sans compter l’apparition de nouveaux ravageurs, tels que Cryptoblabès gnidiella, et le manque de recul sur les produits qui pourraient les éliminer ».
Entre produits CMR, souvent peu traçants, zones de non traitement, et zones végétalisées, les viticulteurs ont de moins en moins de solutions pour sauver leur récolte.
« Plutôt que de leur imposer des listes négatives de produits, comme je le faisais auparavant, j’ai désormais plus tendance à les inciter à utiliser les produits traçants avant fleur et à alterner les molécules. Cela évite aussi le risque de résistances aux maladies » a illustré Vanessa Riou.
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