ancées le 4 septembre par Lidl et s’achevant le 20 octobre chez Carrefour Market, les Foires Aux Vins d’automne 2024 affichent un bilan « en demi-teinte au sein d’un univers en recul » résument les panels Nielsen. Avec 168,5 millions d’unités commercialisées pour 1,08 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour les vins tranquilles et effervescents (dont champagnes), l’évènement commercial de la Grande Distribution affiche des baisses de 3 % en volume et valeur par rapport à l’édition 2023 déjà considérée comme maussade. Une contre-performance par rapport aux produits de grande consommation qui, sur ce même pas de temps en 2024, ont maintenu leurs ventes en volume et réduit de 1 % leurs commercialisations en valeur. Les raisons de ce décrochage des FAV sont multifactoriels, entre inflation, nouvelles consommations et cession des points de vente Géant Casino.
10 € barrière psychologique
De nouveau marquée par l’inflation, la foire aux vins 2024 a vu les bouteilles à moins de 10 € être plus demandées, représentant 84 % des achats (+0,6 point en un an), quand ceux au-dessus de cette barrière psychologique sont très pénalisés (-10 % pour les flacons à 12 € par exemple). Concentrant 92 % des chutes de vente de la FAV 2024 comparée à 2024, les vins tranquilles présentent des dynamiques diamétralement opposées selon les couleurs : fortes baisses pour les vins rouges (-4 % en volume et -4 % en valeur) et rosés (-8 % en volume et -0 % en valeur), mais croissance nette pour les vins blancs (+2 %). Alors que la belle météo de l’automne 2023 avait dopé les ventes de rosés en FAV, les précipitations de la rentrée 2024 ont vu la tendance s’inverser.
« Le blanc séduit de plus en plus, contrairement aux rosés et rouges qui sont moins plébiscités » résume Nielsen, soulignant que lors de la FAV 2024 le nombre d’acheteurs de vins blancs (17 millions d’acheteurs, +2 %) dépasse celui de rosés (11 millions, -2 %) et rouges (14 millions, -2 %). Des bassins viticoles réussissent à gagner de nouveaux acheteurs, comme les blancs du Languedoc-Roussillon (+21 % à 912 000 consommateurs) et de Bourgogne (+20 % à 365 000 clients), les rosés de Provence (+6 % à 248 000 acheteurs) et les rouges du Rhône (+5 % à 246 000 acheteurs). Au contraire, les rouges du Beaujolais en perdent (-18 %), comme les blancs d’Alsace (-8 %) et de Bordeaux (-7 %), les rosés et rouges de Loire (-11 et -10 %) ou les rouges du Languedoc-Roussillon (-4 %).


Les champagnes représentent 9 % des baisses de ventes totales de la FAV 2024 par rapport à 2023, avec un forte baisse d’achats sur les blancs secs et demi-secs (-14 % en volume, contribuant à 59 % de la baisse des ventes champenoises). Soit « des champagnes beaucoup moins plébiscités en raison d’une demande [-10 % en volumes achetés] et d’une activation promo à la baisse [-3 % de références], contrairement aux mousseux [+1 % de ventes] qui bénéficient d’un prix attractif [en moyenne l’unité est 79 % moins chère qu’un champagne] et d’une offre en croissance [+4 % de références] » analyse Nielsen.
Le panelliste note également que cette foire aux vins est marquée par « un démarrage difficile lié à l’absence de Géant Casino cette année [commençant par le passé ses opérations fin août] qui n’est pas compensé par les gains réalisés » ensuite.
Pic FAV
Si la consommation de vin ne cesse de baisser structurellement en France, « malgré ce recul, deux périodes restent importantes pour les vin : la fin d’année et la foire aux vins d’automne » pointe Nielsen, avec des récents pics en septembre-octobre 2024 et en novembre-décembre 2023 (surtout pour les vins rouges et blancs, les rosés ayant plutôt une croissance sur l’année 2024 de janvier à juillet qui marque un sommet).