i des enseignes s’enorgueillissent d’avoir réussi leur foire aux vins 2023, le bilan global est plus que maussade en France. D’après les panels Nielsen, les ventes de l’évènement automnal en grande distribution sont tombées en dessous du milliard d’euros, à 988,3 millions € (-2 % par rapport à 2022, représentant 17 % des ventes sur une année glissante) pour 133,5 millions d’unités de vin vendues (-5 % par rapport 2022, pour 16 % des volumes annuels). « Une Foire aux Vins d’Automne 2023 moins performante que l’édition 2022 et loin du cru 2021 » analyse Nielsen, évoquant une baisse de 8 % des ventes en volume par rapport à 2021. Seule hausse globale, celle du prix moyen : s’élevant à 7,4 € l’unité, soit +4 % en un an.
Pesant pour 83 % des ventes totales en volume (-0,4 point en un an), les vins tranquilles encaissent 86 % de la baisse volumique de la foire aux vin (avec une baisse de 5 % des unités commercialisées). Représentant 3 % des ventes 2023 (-0,6 point), les champagnes contribuent à 14 % de la baisse des ventes en volumes de la FAV (avec -19 % des unités commercialisées). Avec 13,4 % des ventes globales (+1 point), les vins mousseux contribuent au contraire à 100 % des hausses de l’année (avec +2,8 % de ventes). Une progression « démontrant une nouvelle fois la descente en gamme de la consommation des Français, même à l'approche des fêtes de fin d'année » note Sabrina Kadi, consultante chez NielsenIQ.E
Restant dominée par les vins rouges, 50 % des ventes en volume et 46 % du chiffre d’affaires (respectivement -4 et -3 points en un an), la FAV 2023 voit ce poids s’éroder avec la baisse de 10 % des ventes de vins rouges en un an (dans la continuité des dernières années). Les vins blancs pèsent désormais pour 26 % des volumes et 28 % de la valeur de la FAV 2023 (+3 points dans les deux cas), les vins blancs prennent davantage de place par défaut, leurs ventes jusqu’ici stables reculant de 6 %. Les vins rosés montent à 26 % des volumes et de la valeur de la FAV (+1 point et stable), avec la croissance de 3 % de leurs ventes (ce qui est moins performant que précédemment).
Sortent ainsi gagnants de cette foire aux vins les vignobles spécialisés dans le rosé (+7 % pour la Provence et +4 % pour la Corse), des replis pour ceux orientés vers les rouges et/ou blancs (Loire -3 %, Rhône -4 %, Languedoc-Roussillon -5 %, Sud-Ouest -6 %, VSIG -7 %, Bourgogne -8 %, Bordeaux -9 %, Alsace -15 %, Jura -16 %, Beaujolais -16 % et Savoie -26 %). Pour Sabrina Kadi, « ce sont les vins de Provence et par conséquent les rosés qui tirent leur épingle du jeu, et amène à se poser une question : les rosés doivent-ils être davantage mis en avant sur les prochaines foires aux vins, temps fort historique des vignobles de rouge en France ? »
La consommation de vins rosés restant météodépendante, on peut aussi se poser la question de l’impact d’un mois de septembre « le plus chaud jamais mesuré en France métropolitaine » et un début de mois d'octobre marqué par « un pic de chaleur record » comme le rapporte Météo France. Ce qui relativiserait la performance des vins rosés, soutenus par une demande ponctuelle pour des boissons rafraîchissante, sauvant la performance d’une opération continuant de s’essouffler globalement.