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Objectif 200 restaurants servant 50 % de vins bordelais à Bordeaux

endez-vous au printemps 2025 pour la première opération "vins de Bordeaux au verre à Bordeaux" dans les restaurants, bars et hôtels de l’agglomération girondine : une offre de trois vins d’appellations bordelaises en rouge, blanc et rosé avec « un tarif accessible » et « notamment un vin bio parmi les trois » annonce la délibération n°424 du conseil municipal de la ville de Bordeaux ayant adopté ce mardi 17 décembre une subvention de 30 000 € en soutien.

Orchestrée par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) pour faire de l’agglomération bordelaise une vitrine de ses AOC (en difficulté commerciale, du vin en vrac générique aux grands crus classés), cette initiative à 70 000 € TTC est soutenue par la mairie de Bordeaux (déboursant donc 30 000 €), la Chambre de Commerce et d’Industrie de Gironde (CCI, y consacrant 10 000 €) et l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH). L’objectif de l’opération étant de passer de 50 à 200 le nombre d’établissements bordelais qui adhèrent à l’initiative Bordeaux local (d’accès gratuit, mais imposant que 50 % des vins proposés à la carte soient de Bordeaux). Sachant que la ville recense 1 500 restaurants, bars et hôtels (pesant pour 17 % des commerces de Bordeaux).

Convertir les réticents

Usée à force d’être répétée, la critique de vins de Bordeaux absents des restaurants de Bordeaux est travaillée par le CIVB, comme l’indiquait son président, Allan Sichel, lors d’un bilan d’activité en assemblée générale ce lundi 16 décembre : « cette année 2024 a marqué l'élargissement du mouvement #Bordeauxlocal [NDLA : lancé l’été 2020], qui vise à réunir viticulteurs, restaurateurs, cavistes et producteurs locaux autour de la consommation responsable, en circuit court. » Alors que trois accords viennent d’être passés entre le CIVB et l’agglomération du Libournais, les communes de Castillon Pujols et de l'Estuaire), « le prochain partenariat va être signé avec la mairie de Bordeaux, la CCI et l’UMIH, visant à promouvoir les vins de Bordeaux servis au verre dans les restaurants de la ville. Mais ne nous arrêtons pas là : il nous faut aussi convertir les réticents, ceux qui n'ont pas ou trop peu de vins de Bordeaux à leur carte. »

Opposition opposée

La mise en action de ce projet ne s’est pas fait attendre, le conseil municipal de la ville de Bordeaux ayant donc adopté ce mardi 17 décembre la subvention de 30 000 € et la convention de 2 ans avec le CIVB. L’adoption de cette proposition en conseil municipal n’aura pas été sans heurts, l’élu d’opposition Philippe Poutou (Bordeaux en lutte) ayant voté contre, car cette subvention « fait le lien avec la manifestation [le 16 décembre] de la Confédération Paysanne revendiquant la dissolution du CIVB. On est solidaires de cette demande, on pense que le CIVB est en grande partie responsable de la crise viticole. Il n’y a pas besoin de subventionner des instances qui, comme la FNSEA, drainent l’argent pour les puissants et sacrifient les petits. » Conseillère municipale déléguée au tourisme et à l'économie du vin, l’élue de la majorité Brigitte Bloch réplique qu’« on ne subventionne pas une institution, mais une opération qui consiste à développer la présence des vins de Bordeaux sur la carte des restaurateurs. Grâce à ce dispositif, on passera de 50 à 200 restaurants dont la cave est constituée à 50 % de vins de Bordeaux. » De quoi rendre moins visibles les ardoises au nom de grands producteurs de Côtes de Gascogne qui font la décoration de nombres d'établissements ?

À noter que la couleur politique de la majorité municipale écologiste se ressent dans la mise en œuvre de l’opération "vins de Bordeaux au verre à Bordeaux", car « les bars et restaurants se verront dotés de PLV ou équipés d’un distributeur de vin au verre qui leur permettra de conserver, dans de bonnes conditions des bouteilles entamées, pouvant ainsi inciter à consommer de façon plus raisonnable et responsable. A cette occasion, les restaurateurs seront également sensibilisés aux enjeux du gaspillage alimentaire et à la nécessité de réduire les déchets secs et les bio-déchets générés par leur activité au quotidien » indique le projet de partenariat.

Le CIVB n'en est pas à sa première initiative pour renforcer sa présence à Bordeaux.