’atterrissage s’annonce difficile pour Planète Bordeaux. Le siège de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) de la première appellation de vin en France voit ses finances s’assécher avec la réduction rapide de sa production et de ses commercialisations. Avec les arrachages (sanitaires, définitifs et non-primés), la surface du vignoble AOC Bordeaux pourrait ainsi tomber à 40 000 hectares en 2025 (contre 59 000 ha en 2011) avec des volumes récoltés avoisinant 1,7 million hl/année sans aléas climatiques (contre 3,38 millions hl en 2011) évoque Stéphanie Sinoquet, la directrice de l’AOC Bordeaux, lors d’une réunion de secteur ce mardi 17 décembre à la salle des fêtes de Saint-André-et-Appelles. Perdant le tiers à la moitié de ses volumes revendiqués, l’ODG perdrait autant en ressources, le modèle de fonctionnement à plus de 3 millions hl ne pouvant pas perdurer à moins de 2 millions hl. Si les réserves du syndicat permettent de voir venir, l’AOC doit maintenant se poser les mêmes questions d’économie d’échelle et de priorisation de l’activité que les autres opérateurs de la filière (vignerons, caves coopératives, négociants, fournisseurs…).
De quoi remettre en jeu les missions de l’ODG : le conseil technique (essais, expertises…), l’activité syndicale (mobilisation politique et adhésion à des institutions comme la CNAOC ou Vin & Société) et la promotion (afin de développer des débouchés commerciaux). En somme, où couper ? À moins qu’il ne faille augmenter les cotisations… Sujet délicat dans un vignoble en crise, mais cohérent par rapport au niveau de cotisation d’autres AOC régionales et nationales chiffre l’ODG. Une orientation doit être prise dans les prochains mois par le conseil d’administration du syndicat, pour qu’un vote puisse être effectué en assemblée générale l’été 2025. Majeure pour l’avenir, cette décision permettra ainsi de savoir si un plan de communication peut être déployé pour la refonte de l’AOC Bordeaux claret (à l’étude par une comission d’enquête de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité, INAO) ou si le site de Planète Bordeaux doit être abandonné ou s’il peut être rénové (son projet de réhabilitation touristique ayant été abandonné, les travaux de mise en conformité se font attendre). L’atterrissage s’annonce difficile pour Planète Bordeaux.