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"Le vignoble est en faillite, il faut dissoudre l’interprofession"
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Bordeaux
"Le vignoble est en faillite, il faut dissoudre l’interprofession"

Appelant les vignerons bordelais à assister à l’assemblée générale du CIVB lundi prochain, la Confédération Paysanne considère qu’il faut faire table rase des institutions actuelles pour relancer la filière vers l’avenir.
Par Alexandre Abellan Le 11 décembre 2024
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Le CIVB se trouve cours du XXX Juillet à Bordeaux, en hommage à la révolution de 1830. - crédit photo : Alexandre Abellan
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n cette période de motion de censure, la Confédération Paysanne de Gironde appelle les vignerons bordelais à assister « pacifiquement » ce lundi 16 décembre à l’assemblée générale du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) pour « demander des comptes » indique Dominique Techer, l’indéboulonnable porte-parole du syndicat agricole. Précisant être « juste cotisant » et pas « adhérent » au CIVB, le syndicaliste estime que l’interprofession et ses dirigeants « ont failli. On veut la dissolution du CIVB ». Ayant assisté ce mardi 10 décembre à la réunion entre filière des vins de Bordeaux et grande distribution, Dominique Techer estime que « la montagne a accouché d’une souris : l’interprofession avalise, ne raisonne qu’en quantité produite, demande à dynamiser le rayon vins, annonce réfléchir aux profils produits pour tenir compte des nouvelles tendances de la consommation… Tout ça pour ça ? Ce n’est pas entendable en pleine crise ! » tacle le vigneron de Pomerol.

Ayant une dent contre le système interprofessionnel (notamment le système des Cotisations Volontaires Obligatoires, CVO, ayant nourri nombre de procédures judiciaires infructueuses), Dominique Techer précise ne pas être contre le principe d’interprofession, mais opposé à une institution « en faillite politique et professionnelle. L’organisme a failli n’a pas rempli sa mission : tout se casse la gueule. Une marée de sauvegardes et de redressements arrive et sera suivie par une marée de liquidations. Il n’y a pas de flux d’affaires. Et l’on n’est pas assuré de la non-saisissabilité des maisons d’habitation des vignerons ruinés en SCEA (ce n’est pas le cas en EARL, sauf s’il y a hypothèque). On arrive dans le dur. La situation est grave. Le vignoble est en faillite, il faut dissoudre l’interprofession. »

Renouveau démocratique

Au-delà d’une banderole et d’un rassemblement au CIVB, Dominique Techer veut que la filière sorte de ses réflexes pavloviens pour aboutir à de nouvelles réflexions collectives sur les orientations stratégiques. À commencer par un renouveau démocratique en permettant l’expression apaisée des dissensions : « il n’y a plus un seul vote à bulletin secret dans les instances viticoles. Ceux qui émettent une opposition n'osent pas voter contre, par peur de rétorsion. Il faut une dissolution pour défendre les producteurs face aux prix indécents, aux vignes abandonnées en cours de saison… »

Habitué des prises de parole en fin d'assemblée générale du CIVB, Dominique Techer devrait connaître lundi prochain de nouvelle passe d'armes avec ses interlocuteurs habituels : Allan Sichel, Bernard Farges ou Fabien Bova, respectivement président, vice-président et directeur général de l'interprofession. L'histoire se répétant entre CIVB et Confédération Paysanne, les propos de Bernard Farges lors de l'assemblée générale d'avril 2018 semblent encore d'actualité (voir encadré).

"Il y a ceux qui œuvrent, puis il y a les commentateurs" lançait Bernard Farges à Dominique Techer il y a 6 ans et demi

« Cher camarade Dominique, les élections de la Chambre d’Agriculture ont lieu l’année prochaine, en tout cas ce n’est pas ici que cela se passe » lançait le viticulteur de l'Entre-deux-Mers à Dominique Techer le 23 avril 2018, déroulant « une fiction, en France, dans une interprofession où il y aurait une poignée d’opérateurs qui, pendant plus de dix ans, attaqueraient année après année des structures collectives où tout le monde est élu. Et qui, année après année, perdraient tous leurs procès : à Bordeaux, à Paris, à Bruxelles. Cette même poignée d’opérateur contribuerait à ce qu’ils dénoncent, c’est-à-dire le bashing de cette filière sur les sujets de pratiques culturales et politiques. Ce bashing dénoncé, mais surtout alimenté, on le sait, par la proximité avec certaines associations, contribuant à leurs éléments de langage. Alimenté en participant aussi, de manière enthousiaste, à des reportages à charge. Et de l’autre côté, dans cette filière, il y aurait un certain nombre d’acteurs des différentes familles, qui essaieraient de faire avancer cette filière. Avec toutes les difficultés économiques depuis dix ans, mais aussi le besoin de changements de pratiques, voulu par la société et par nos générations. Il y aurait des collectifs qui essaient donc, tant bien que mal, de faire avancer les choses, de les faire changer. Pas toujours suffisamment vite, pas toujours suffisamment profondément… » poursuit le vigneron. Qui conclut : « en tout cas il y a deux catégories. D’un côté ceux qui œuvrent et tentent d’agir. Puis de l’autre, il y a les commentateurs. Je crois que dans la salle il y a surtout des gens qui veulent agir… »

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Tous les commentaires (8)
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bill et boule Le 25 janvier 2025 à 09:46:13
il y a encore quelques temps, le civb, ses groupes organiques voire les odg prétendaient ne pas connaître en détail ni le nombre ni la nature des procédures collectives en cours parmi les adhérents Or les greffes des tc et tj de Bordeaux travaillent en parfaite transparence d3 telle manière que tout est publié.De plus le groupe bpce tout comme d'un and brastreet France compliment ces statistiques par trimestre ar géographie et par code insee. Donc l autruche qu est devenue la direction du civb et de la fgvb s est mis la tête dans le sable et ne semble pas vouloir changer de position.Meme chose côté groupes organiques et odg. Malaise sur ce debut 2025 !
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Dominique Le 19 décembre 2024 à 23:45:59
Demander la dissolution du CIVB n'a rien d'extravagant. De toute façon, l'effondrement de la filière entraînera probablement sa chute. Les différents maillons de la filière craquent un à un, et le CIVB s'appuie sur eux. L'ODG Bordeaux qui est un élément essentiel, va se retrouver de fait en cessation de paiement avec l'effondrement de son assise économique, et son siège social en piteux état. Et alors, quelle solution si on veut maintenir en l'état tout le système tel qu'il fonctionne ? Augmenter les cotisations ? Autant tondre un œuf. Les ODG et les groupes organiques ne reçoivent plus grand-chose du CIVB. Quel est l'intérêt pour ces structures de maintenir le CIVB  avec en plus un Négoce qui est aux abonnés absents? Pour s'en sortir, il faudrait avoir une vision et un projet pour le monde du vin de Bordeaux. A la question « Quelle vision avez vous pour Bordeaux ? » , le vice-président du CIVB a répondu publiquement « je n'en ai pas ». C'est aussi pour cela, qu'on est dans l'incohérence totale, et le sauve-qui-peut général. Dans la panique, on se jette sur n'importe quelle « innovation » présumée prometteuse comme un naufragé sur une bouée. Et on met plus de 2 millions d'euros dans une unité de désalcoolisation du vin, sans assurance sur le marché correspondant. Il faudrait se poser collectivement pour définir ce que pourrait être l'avenir de Bordeaux. Et ensuite, il faut un vrai plan pour gérer la mutation en minimisant le coût humain et économique. Il faudra des moyens ? Oui mais ce serait moins coûteux que la spirale déflationniste actuelle, destructrice de valeur. Et si elle se poursuivait, ce qui est probable, elle nous entraînerait bien plus bas que nécessaire.
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MG Le 18 décembre 2024 à 18:13:05
La CVO, ça va rendre combien d' euros à l'hectare ?
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Marquis Le 15 décembre 2024 à 00:30:46
Merci a lui des dire tout haut et de lutter. Dans toutes les régions, il y a collusion entre ces dirigeants et les politiques locaux voire nationaux au détriment des intérêts des adhérents. Quant au principe de la CVO, n'en parlons pas c'est une escroquerie
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The Watcher Le 13 décembre 2024 à 08:33:26
Deux réflexions qui, au fond, se rejoignent sur la légitimité des institutions viticoles : On peut faire beaucoup de reproches au CIVB, sur la représentativité des avis divergents, sur son efficience dans les missions qui relèvent de sa nature (notamment la construction d'un prix juste et son respect), mais on ne peut le rendre responsable du dépérissement du vignoble bordelais. La question des cotisations volontaires obligatoires et de leur mobilisation peut néanmoins être posées. Si ce que révèle augustin est véridique en ce qui concerne l'application plus que souple de l'article 1858 du Code civil, c'est aux syndicats de se saisir de cette question de droit. Si la Cour de cassation dit la clôture de la liquidation judiciaire dispense le créancier d'apporter la preuve de l'insuffisance d'actif pour le désintéresser. Il n'est nullement question d'être plus souple sur la justification de recouvrements infructueux et vains. Chacun doit rester efficace dans ses prérogatives.
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Benji Le 11 décembre 2024 à 22:28:32
Même si il est plus facile de dénigrer le civb et tout ceux qui essayent de trouver des solutions pour essayer de sauver les savoir faire et nos productions viticoles,que fait la confédération paysanne?? Voilà une bonne question a la quelle aucun journaliste ne s'intéresse !! Car oui la Conf milite,manifestes mais pour quoi et avec qui? Altermondialistes,hygiénistes,anarchistes,zadistes,black blocks,tous anticapitalistes,tous anti productifs,tous pro décroissances ,sans parler du soutien aux militants hors la loi!!! Voilà la réalité et vouloir faire croire que la seule solution et de revenir à des modes de productions inspiré de la doctrine de Steiner est la seule solution est purement sectaire!!! Pour que les viticulteurs et les agriculteurs puissent protéger ,promouvoir et vivre de leurs productions il est temps de dénoncer cette propagande qui détruit toute l'agriculture française
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Hope Le 11 décembre 2024 à 21:05:27
Trop d'organismes professionnels dans la filière viticole : une remise en question nécessaire ? La filière viticole-vinicole croule-t-elle sous le poids de ses structures professionnelles ? C'est une question qui devrait agiter les acteurs du secteur, confrontés à une prolifération d'organismes de tous types : syndicats, fédérations, associations et groupements, qu'ils soient locaux, régionaux, nationaux ou européens. Ces entités, ?gloutons de cotisations? , qu'elles soient volontaires, obligatoires, ou encore non obligatoires, non volontaires ??? pèsent lourd sur les comptes d'exploitation des entreprises viticoles. Mais pour quels résultats ? La mission de ces structures est d'assurer la représentation, la défense, la promotion ou encore le soutien des acteurs de la filière. BILAN ???? Face à cette situation, le parallèle avec un ?État obèse et inefficace? s'impose : un système surdimensionné, parfois perçu comme déconnecté des réalités du terrain. Les vigneronnes, vignerons, coopérateurs et négociants ne seraient-ils pas mieux placés pour décider, de manière indépendante, des actions à mener pour développer leur activité ? Ne serait-il pas temps de leur redonner la liberté de créer les structures qu'ils souhaitent, selon leurs besoins, avec comme unique juge? leur clientèle ? Cette réflexion soulève une question fondamentale : la filière viticole a-t-elle vraiment besoin de cet écosystème institutionnel pléthorique, ou est-il temps de laisser place à une autonomie plus libre et agile ? À vous de décider !
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augustin Le 11 décembre 2024 à 10:28:39
m techer à raison mais m sichel n est pas l incompétent qu il prétend etre .Notamment le civb est parfaitement au courant du fait que par une facheuse jurisprudence de la cour de cass , l article 1858 du code du commerce protégeant les associés d une scea en lj ne les protège plus du tout.La simple déclaration du créancier, souvent bancaire , vaut vaine poursuite et déclenche la pluie de missiles mirves que sont hypothèques provisoires sur tous les biens des associés et saisies atteibutives sur leurs comptes bancaires . A Bordeaux , soc gen , bpaca cepac, crca 33 et bnp maîtrisent parfaitement le processus hélas. Sénateurs, députés et équipes préfectorales sont alertes depuis cette annee , et un projet de loi rectificatif devrait être dans les tuyaux puisque les 3 groupes de l assemblée que ce soit rn centre et nfp y ont eu accès. Mais quand on sait le désordre qui règne actuellement à Paris , compter sur cette réforme rapide serait illusoire.Donc d ici là , il faut se battre sur l argument du caractère non irrefragable de la présomption de ces vaines poursuites , en montrant la valeur des actifs en cours de liquidation. Cauchemard quotidien pour les associés concernés, qui vient s ajouter à la détresse d avoir licencie leur personnel et perdu l exploitation donc souvent leur raison de vivre. Restons groupes mais effectivement tentons de sauver ce qui encore peut l être c est à dire un toit et une retraite .Est ce trop demander ?
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