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L’amende à 5 000 € fait s’arracher des vignes en friche
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L’amende à 5 000 € fait s’arracher des vignes en friche

La peur du gendarme pousse les propriétaires bordelais de vignes abandonnées à se mettre en conformité. Ciblant 13 hectares en friche, 4 courriers annonçant des poursuites judiciaires semblent suivis d’effet.
Par Alexandre Abellan Le 09 décembre 2024
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L’amende à 5 000 € fait s’arracher des vignes en friche
La préfecture défend son « plan d’action contre les vignes en friche : ces dernières constituent des réservoirs à maladie dont la flavescence dorée (maladie réglementée dont la lutte est obligatoire) ». - crédit photo : Alexandre Abellan
«

 La taca-taca-taca-tac-tactique du gendarme

C'est de verbaliser avec autorité » chantait Bourvil. La perspective du bâton faisant parfois office de carotte, les lettres envoyées à quatre propriétaires de 13 hectares de vignes abandonnées en Gironde leur annonçant l’ouverture de procédures pénales débouchant sur des amendes de 5 000 euros ont suffi à les remettre dans le droit chemin : l’arrachage pour éviter aux vignes voisines la diffusion de maladies (mildiou, flavescence dorée…). Ces 4 PV avec proposition de transaction pénale avant poursuites « ont conduit deux exploitants à réaliser l’arrachage de leurs parcelles, un troisième à s’y engager » annonce la préfecture de Gironde dans le communiqué de presse faisant le bilan de la cellule opérationnelle sur la viticulture réunie ce vendredi 6 décembre.

Lancées à titre expérimental, par les parquets des tribunaux judiciaires de Bordeaux ou Libourne, « ces actions pénales seront renforcées en 2025 » ajoute l’administration. Sur les quatre dossiers en procédure, il pourrait y avoir une amende de 5 000 € si le dernier propriétaire à ne pas répondre continue à ne pas donner suite, que le parquet va jusqu'au bout et que ce propriétaire devient l’exemple de sanctions qui divisent le vignoble. Membre du collectif Viti 33, le vigneron Renaud Jean participait à la cellule de crise et rappelait que « les propriétaires ont sûrement déjà subi le non-paiement de leurs fermages, puis la perte de leur capital. Ils n’ont pas pu bénéficier de l’arrachage primé et maintenant ils sont culpabilisés. Il faut trouver une solution » autre que la sanction financière.

Dispositifs d’accompagnement

Sujet empoisonné des friches sur des millésimes à forte pression mildiou comme 2023 et 2024, le développement des friches reste difficile à chiffrer en Gironde alors que l’arrachage primé se poursuit*. Dans le vignoble des Côtes (de Bourg et de Blaye), la sous-préfecture de Blaye a identifié 96 propriétaires ou exploitants de 270 ha de friches : tous « ont été destinataires d’un courrier de rappel à leurs obligations réglementaires et les informant de dispositifs d’accompagnement tels que le boisement ou la diversification avec des points de contact » indique la préfecture, qui fera un bilan de cette expérimentation début 2025. Avant de préparer des courriers de procédures judiciaires s’il n’y a pas d’arrachage spontané ? La préfecture indique à Vitisphere que cela dépendra des moyens alloués, sachant qu'elle a 1 500 ha à risque de flavescence dorée dans ses bases. Pour Bourvil, « la taca-taca-taca-tac-tactique du gendarme

C'est d'être perspicace sous un petit air bonasse. »

 

* : Deux dispositifs d’arrachage coexistent à Bordeaux. D’abord celui bordelais à 6 000 €/ha pour le plan d’arrachage sanitaire, qui recense 5 943 ha arrachés à date sur les 6 200 ha validés sur la première vague (2 700 ha pour la diversification financée par l’interprofession et 3 500 ha de renaturation payée par l’État), sachant qu’une deuxième vague de candidature est toujours ouverte (avec 331 dossiers déposés pour 1 513 ha à date). Vient ensuite l’outil national à 4 000 €/ha pour l’arrachage définitif pour l’aide Ukraine, qui a reçu 695 dossiers pour 4 220 ha (les arrachages doivent être effectués avant le 2 juin 2025, pour télédéclaration à partir du 15 janvier 2025).

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Tous les commentaires (4)
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Renaud Le 16 décembre 2024 à 07:30:03
Ne nous trompons nous pas de cible. Les propriétaires après avoir offert leur fermage, ont fini par perdre la valeur de leur capital. Les campagnes d'arrachage n'etaient pas faites pour eux. Ils en furent exclus. Du coup ils ont tout perdu et ce sont eux que l'on va chercher « ?.96 propriétaires en Blayais pour 421 parcelles soit 270 ha » je pensais la double peine inconstitutionnelle !
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Dominique Le 09 décembre 2024 à 23:00:21
Je lis dans cet article que "dans le vignoble des Côtes (de Bourg et de Blaye), la sous-préfecture de Blaye a identifié 96 propriétaires" de parcelles abandonnées. Ce n'est pas tout à fait exact. La sous-préfecture n'a rien identifié elle-même. C'est l'ODG de Blaye qui a lancé une sorte d'appel à la délation 2.0. Je cite la circulaire : "A cet effet, a été validée lors du dernier Conseil d'Administration (16 juillet 2024) la création d'un formulaire permettant à tous de participer au recensement de ces parcelles dont le nombre ne fait qu'augmenter. Les données recueillies seront traitées en toute confidentialité par votre Syndicat. Vous trouverez donc joint à ce mail un tableur Excel sur lequel vous pouvez, si vous le souhaitez, indiquer les parcelles en friche (repousses, vigne abandonnée, tas de pieds de vigne non évacués/brûlés...) qui ont une incidence directe sur vos parcelles en production". Que les parcelles abandonnées soient recensées, bien sûr. Le faire par ce biais contribue à une dégradation de l'ambiance qui n'est pas le but d'un syndicat d'appellation. Mais c'est peut-être un bon moyen de désigner des boucs émissaires pour un désastre économique dont les dirigeants aveugles sont les seuls responsables.
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Braud Le 09 décembre 2024 à 18:36:18
Est-ce qu'une dévitalisation ne serait pas un compromis économique?
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augustin Le 09 décembre 2024 à 18:28:56
c est l arbre qui cache la forêt que ce misérable incident ... attendons la déferlante des lj qui vont mettre aux manettes les mandataires liquidateurs ... on avait reproche à ceux ci de vendre les stocks de vin à des prix misérablement bas, il va falloir désormais les convaincre de ne pas disposer trop rapidement des ha dont ils ont la vente ou du moins de les entretenir à minima .Mais le pourront ils ? On peut toujours feindre ainsi de régler les problèmes en effaçant les symptômes les plus criants .Mais il faudra bien un jour s adresser aux vraies causes et y remédier. Quel plan d action pour réformer l assiette de la cvo du civb ? redonner des couleurs à la treso des petits négociants ? calmer le jeu des primeurs gcc millésime 24 du printemps 25 ? amadouer msa gironde et prs dgfip cité administrative ? coordonner ddtm bpi et les réseaux bancaires sur le es pge ? Évidemment c est plus facile de fustiger dans l instant quelques pauvres hères incapables de mener leurs vignes plus avant ...que de tenir tête à des opposants autrement plus redoutables , pour une action de fond . Et le débat egalim 4 avec la gd est un autre bon exemple . Écrire à Matignon pour dire que bordeaux est pilote c est une chose , arriver à stopper l hémorragie des cours en fav de printemps été 25 , c est une toute autre bataille . Qui requiert une toute autre énergie que celle déployée jusqu a présent. On veut croire au sursaut !!!
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