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Un millésime enfanté dans la douleur à Sancerre
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2024
Un millésime enfanté dans la douleur à Sancerre

Récolte les pieds dans l’eau, retournements de machine… A l’image de toute la saison, les vendanges ont été acrobatiques dans les appellations du Centre-Loire. Tous les raisins sont enfin à l’abri. Les rendements sont moyens mais les premiers jus très plaisants.
Par Marion Bazireau Le 14 octobre 2024
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Un millésime enfanté dans la douleur à Sancerre
Du début à la fin, le millésime aura éreinté les vignerons. - crédit photo : Adobe Stock
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uf ! 99% des vendanges sont terminées à Sancerre. « Les vignerons se sont dépêchés avant l’arrivée de la tempête Kirk mercredi dernier », témoigne Fabrice Doucet, directeur et œnologue à la Sicavac, le service interprofessionnel de conseil agronomique, de vinification et d’analyses du Centre​. « Nous aurons vraiment jonglé avec la météo toute la saison », confie Clément Berthier, vigneron à Sainte-Gemme en Sancerrois, et président de l’Union viticole sancerroise. « Il n’y a eu que 3 jours de beau sur les 15 derniers jours de récolte et beaucoup de problèmes de portance », précise Fabrice Doucet. « Dans les vignes en pente, la situation est devenue très accidentogène. Deux machines se sont retournées, heureusement sans gravité », illustre Guillaume Laporte, vigneron à Chavignol, et président de la fédération des Vignerons Indépendants du Centre Val de Loire. Plusieurs domaines ont dû se rabattre sur des vendanges manuelles ou modifier leurs plannings et rentrer les rouges des sols argileux avant les blancs lors des rares jours de beau temps. « Même si beaucoup de parcelles sont enherbées et travaillées juste sous les pieds, quand c’est gorgé d’eau, les seaux sont plein de terre et ce n’est pas agréable du tout, image Guillaume Laporte. Pendant quelques semaines, nous n’avons plus regardé quel jour on était. S’il y avait un créneau le dimanche, nous ramassions le dimanche. Nous avons vraiment eu la chance d’avoir des salariés et des saisonniers compréhensifs. Les vendangeurs ont énormément de mérite ! ».

Pas de ruptures sur les marchés

Après avoir connu le gel, le mildiou et la grêle, certaines parcelles ont perdu 70% de leur récolte. « A l’échelle des différentes appellations, je tablerais sur du -20% , sans aucune certitude avant les déclarations de récolte, avance prudemment Fabrice Doucet. Les sauvignons ont donné plus de jus que les pinots noirs et gamays. Les rendements semblent également meilleurs chez les conventionnels que les bio. « Au global, ils ne devraient pas être catastrophiques, et nous allons pouvoir éviter de grosses ruptures sur les marchés en débloquant du volume complémentaire individuel (VCI) », rassure Clément Berthier. « Nous avons du stock, nous sortons de deux belles années lors desquelles nous avions même obtenu une augmentation du blocage de vin en VCI » rappelle aussi Guillaume Laporte. Les acheteurs peuvent se tranquilliser. Ils auront du vin, et du vin de qualité. « Nous avons eu un peu peur à la fin des vendanges en voyant visuellement l’état sanitaire se dégrader mais le botrytis n’a finalement fait que de la pourriture noble », note Fabrice Doucet. « Nous avons eu du vent du nord et pas de températures trop chaudes qui ont empêché la pourriture de virer pourriture acide ou pourriture grise et de vider les jus », complète Guillaume Laporte. « Les raisins se goûtaient très bien dans les vignes et c’est toujours le cas en cave. Les jus se sont très bien débourbés et il n’y a aucuns goûts moisis-terreux », confirme Clément Berthier.

Tout ce qui fait la signature de la Loire

L’acidité totale des moûts se situe entre 5 et 5,5 g/L H2SO4. « Lors des derniers millésimes, elle était autour de 4, se souvient Fabrice Doucet. Les équilibres sont un peu différents et certains vignerons vont devoir chaptaliser mais finalement on retombe sur des choses plus classiques pour notre vignoble septentrional. »

« On n’a pas de maturités à 14 degrés mais ce n’est pas ce l’on recherche. On va être dans la lignée des millésimes 2013 et 2014, avec de belles fraîcheurs, de beaux équilibres, de belles aromatiques, tout ce qui fait la signature de la Loire », se réjouit d’avance Clément Berthier. « Les fermentations sont en cours, ça pétille bien, on voit enfin la fin de ce millésime compliqué. 2025 nous voilà, sois gentil avec nous ! » adjure déjà Guillaume Laporte.

 

 

 

 

 

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