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+34,8 % de taxes chinoises = -25 % de ventes de Cognac = +2,5 millions hl de vin sans débouché
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Effet domino
+34,8 % de taxes chinoises = -25 % de ventes de Cognac = +2,5 millions hl de vin sans débouché

Perdant patience, la filière charentaise appelle à des actions gouvernementales pour trouver une issue diplomatique à sa prise d’otage dans un conflit commercial qui lui est extérieur et pourrait perturber tout le vignoble national.
Par Alexandre Abellan Le 30 septembre 2024
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+34,8 % de taxes chinoises = -25 % de ventes de Cognac = +2,5 millions hl de vin sans débouché
Cognac 'a fait le job, nous avons besoin de l’aide de notre gouvernement' prévient Florent Morillon. - crédit photo : Adobe Stock (Monster Ztudio)
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es eaux-de-vie de vin ne veulent pas être le bouc émissaire des positions françaises contre les aides chinoises aux voitures électriques. C’est un message martelé au plus haut niveau : « on ne veut pas être sacrifiés pour un autre contentieux commercial. Tout le monde le reconnaît, ce n’est qu’un dossier politique qui ne pourra avoir qu’une réponse politique » résume Florent Morillon, le président du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), mobilisé depuis le 5 janvier et l’ouverture de l’enquête chinoise antidumping contre les brandies européens (à 97 % français : Armagnac et Cognac) aboutissant ce 29 août à l’annonce d’une possible sanction de 34,8 % de droits de douane en moyenne. Alors que depuis le lancement de l’enquête, « il n’y a rien ! Un dumping est totalement surréaliste. Cela voudrait dire que l’on a 250 maisons de cognac qui se sont mises d’accord avec les maisons d’Armagnac, de brandies espagnols et italiens pour fixer des prix en Chine. Nous avons ouvert nos livres de comptes, nous avons expliqué toutes nos coupes, nous dépensons des millions d’euros en procédure, frais d’avocat, traduction… Pour avoir une notification de taxe à 38 % » soupire Florent Morillon, pour qui la filière « a fait le job, nous avons besoin de l’aide de notre gouvernement. Nous avons été reçus et écoutés : maintenant, quelle est la suite ? L’empathie ne suffit plus, on arrive au bout du tunnel, sans voir la lumière au bout. »

Ne demandant pas de compensation mais des actions concrètes du gouvernement français pour calmer le jeu entre Pékin et Bruxelles, la filière charentaise prévient que les conséquences de taxations seraient colossales. « Le marché chinois est notre premier marché en valeur, sur les eaux-de-vie les plus vieilles, mais pas que. Si nous le perdions, ce serait -25 % de notre business » esquisse Florent Morillon, pointant qu’avec « -25 % de notre écoulement actuel, qui ne trouverait plus de place, les achats du négoce chuteraient de 25 % et 25 % du vignoble n’aurait plus de destination Cognac. 25 % d’un rendement moyen entre 120 et 130 hl/ha [sur 80 000 hectares], cela fait 2,5 à 3 millions hl de vin sans marché… Que ferait-on de ces volumes ? Il faudrait trouver d’autres débouchés, mais ce n’est pas une période faste pour développer de nouveaux marchés. »

Soutiens nationaux

Les représentants d’autres vignobles témoignent du risque de porosité et de déséquilibre entre les marchés, comme le viticulteur bordelais Bernard Farges, le président du Comité National des Interprofessions des Vins (CNIV), qui déclarait lors de la manifestation charentaise du 17 septembre que « quand Cognac distille, avant c’est du vin. Quand Cognac ne distille pas, c’est aussi du vin, ne nous le cachons pas. » Annonçant que le soutien du reste de la filière vin est acquise à Cognac, Stéphane Héraud, le président de l’Association Générale de la Production Viticole (AGPV), pointait qu’il était essentiel pour les autres vignobles d’« éviter une concurrence rapide » avec des stocks de vins blancs sans débouchés.

Pointant que d’autres secteurs agricoles sont embarqués dans le conflit entre Pékin et la Chine (le lait et le porc) et que d’autres pourraient suivre (agricoles comme viticoles), Florent Morillon rappelle les demandes concrètes des filières d’Armagnac et de Cognac : le report le plus tard possible du vote du conseil des ministres européens sur la taxation des véhicules électriques chinois pour que « la France puisse trouver des solutions et apparaissent comme facilitatrice de la sortie de crise aux yeux de la Chine. Il faut montrer par des actes l’amitié franco-chinoise qui fête ses 60 ans. Trouvons une porte de sortie, un espace de négociation ». Que tout soit essayé en somme.

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