uverte ce vendredi 5 janvier par les autorités chinoises, l’enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vins européens s’est déjà déplacée du terrain technique pour se positionner sur celui politique des fictions commerciales internationales. L’enquête antidumping tenant de la réponse de la bergère chinoise au berger européen demandant, comme le souhaite la France, une enquête sur la production chinoise de voitures électriques.
« S’il s’agit d’un coup de semonce, d’une initiative politique, alors la réponse doit être politique. Nous, comme nos collègues producteurs des autres régions concernées, sollicitons le soutien et l’accompagnement des autorités françaises et européennes » déclare Florent Morillon, le président du Bureau National Interprofessionnel de Cognac (BNIC), pour qui « les fondements économiques de la procédure lancée par le ministère chinois du commerce posent question et il n’y aucune raison qu’elle se poursuive. »
Contactée, la Commission Européenne se montre encore prudente, indiquant « évaluer la documentation que nous avons reçue », mais rappelant que « toutes les enquêtes de défense commerciale doivent respecter les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en la matière ». Ayant fait les comptes, Bruxelles confirme que ce sont les spiritueux français qui sont visés. En 2022, « 97 % des exportations totales de l'Union Européenne de spiritueux à base de vin de raisin vers la Chine proviennent de la France, l'Espagne représente 2 %, et des quantités insignifiantes proviennent d'autres États membres » explique à Vitisphere la Commission Européenne. Deuxième marché export pour les vins et spiritueux européens, la Chine importe essentiellement des spiritueux à base de raisin (88 % des volumes). Les États-Unis sont la première destination, mais là-bas aussi les désirs de chantage aux vins et spiritueux existent… et prospèrent, comme en témoigne l'ancien président Donald Trump, actuel candidat aux primaires républicaines.