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4 000 €/ha pour arracher 37 500 ha de vignes en France "d’ici fin septembre"
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Dispositif imminent
4 000 €/ha pour arracher 37 500 ha de vignes en France "d’ici fin septembre"

Coup d’accélérateur pour l’arrachage définitif des vignobles excédentaires français avec l’enclenchement national d’une aide d’urgence dans les prochaines semaines. Mais coup de frein pour le dispositif temporaire qui passerait par une voie européenne.
Par Alexandre Abellan Le 04 septembre 2024
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4 000 €/ha pour arracher 37 500 ha de vignes en France
« Pour que ça avance, les deux arrachages sont décorrélés. Je le regrette » soupire Jérôme Despey en cette période de vendanges début septembre. - crédit photo : DR
A

ttendu avec impatience pour l’après-vendange 2024, l’arrachage des vignes sans débouchés commerciaux va, enfin, connaître un coup d’accélérateur. « Tout est fait du côté du ministre de l’Agriculture démissionnaire et du côté de la profession pour que d’ici fin septembre il y ait un premier dispositif d’arrachage dit définitif qui soit mis en place dans le cadre du budget d’État de 150 millions d'euros » annonce à Vitisphere Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer. « Il faut que la France pose une notification dans le dispositif Ukraine qui permette de pouvoir mettre en place cet arrachage définitif par l’utilisation des crédits nationaux » précise le viticulteur de Saint-Geniès-des-Mourgues (Hérault). Une notification à la Commission Européenne qui doit être d’autant plus rapide que les fonds d’urgence utilisés doivent réglementairement être engagés avant le 31 décembre 2024.

Avec 150 millions €, l’outil d’arrachage définitif à 4 000 €/ha pourrait concerner 37 500 ha de vignes. Loin des 100 000 ha de vignes excédentaires évoquées depuis plusieurs mois par les représentants de la filière vin, mais plus que les 15 400 ha potentiellement intéressés par l’arrachage définitif remontés par la récente enquête de FranceAgriMer. « Le sondage a mené à beaucoup d’interrogations sur la mobilisation des viticulteurs. À dire d’experts on serait plus proche des 60 000 ha candidats à l’arrachage » esquisse Jérôme Despey, alors que le millésime 2024 a encore aggravé la situation économique de la filière vin. Si actuellement « on ne peut dire s’il y aura assez d’argent ou s’il en manquera pour l’arrachage définitif », Jérôme Despey indique également que les critères précis de cet outil d’arrachage ne sont pas connus (enjeu fermier/propriétaire, dernière année de récolte, liste de cépages…). « Il faut d’abord avoir le feu vert [de Bruxelles] pour enclencher en urgence l’arrachage définitif et avoir une discussion avec la filière sur les modalités » pointe le premier vice-président de la FNSEA.

En deux temps

L’arrachage définitif prenant le chemin de la concrétisation sous le signe de l’urgence, l’arrachage temporaire connaît un autre sort, sa mise en œuvre étant mise à part. « L’outil [d’arrachage] risque d’être en deux temps » rapporte Jérôme Despey, notant que ce dispositif restructuration différée sur 4 ans pour 2 500 €/ha envoie « un signal aux jeunes qui s’installent et à ceux qui investissent avec un arrachage pour pouvoir aller sur une stratégie de replantation en lien avec les marchés ». Demandé par la France, l’Espagne et l’Italie, l’outil temporaire est plus consensuel que celui définitif note le viticulteur languedocien, pointant que « la Commission ne ferme pas la porte et nous dit que ça pourrait avancer avec le groupe à haut niveau » qui va se réunir pour la première fois ce 11 septembre à Bruxelles. Des conclusions sont attendues début 2025. « Ce pas de temps n’est pas celui de la crise » regrette Jérôme Despey, alors que la filière demandait déjà un arrachage temporaire fin 2020. La situation ne s’est débloquée que fin 2023 après la manifestation de Narbonne, le coup de pression du salon Sitevi, les annonces de février, des mois d’échange entre la France et la Commission

« Nous sommes dans le temps de l’urgence, c’est ce que j’ai rappelé avec force avec Ludovic Roux [NDLA : président de la fédération des caves coopératives d’Occitanie et représentant de la France au COPA COGECA] auprès de la Commission Européenne ce jeudi 30 août, un an après notre premier rendez-vous » conclut Jérôme Despey.

 

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Tous les commentaires (4)
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Geoffrey Le 04 septembre 2024 à 21:00:58
On rêve, ça doit leur faire mal de parler d'arrachage aujourd'hui alors qu'ils ont flingué hier ceux qui en parlaient avant eux, de peur de perdre leur magot de cotisation à l'hectolitre produit.... C'est comme ça qu'on fait carrière dans le syndicalisme, en suivant le vent. Notre métier est à l'image de ses représentants, à bout de souffle. Il va falloir faire bouger les lignes par nous mêmes
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louis julian Le 04 septembre 2024 à 10:47:35
l'aide aux prestations viniques représente une somme coquette qui pourrait servir à autre chose ,il suffirait que chaque viticulteur récupère ses marcs et lies et les rende à la terre qui en a bien besoin . La politique viticole est géré de façon désastreuse , le grand plan de restructuration initié par Chirac il y a 50 ans n'a jamais abouti à autre chose qu'un grand gaspillage d'argent public : on te fait arracher aramon ,cinsault , carignan pour mettre merlot et autre qui te font des vins flatteurs au goût certes, mais inbuvables , car trop fort en alcool ,d'où baisse de consommation . on en est à désalcooliser des vins à grand coût ,alors qu'il suffisait de maîtriser les rendements de nos anciens cépages .. Certaines vignes en sont à leur troisième RQD pour quoi ? en plus de l'argent déjà gaspillé on va mette 4000 ?de plus et si la terre change de main ,on y reverra de la vigne ? A réduire les surfaces , il faudrait garder la vigne dans les coteaux avec un peu d'eau s'il faut et rendre à d'autres cultures les terres riches bien souvent irriguées
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VignerondeRions Le 04 septembre 2024 à 09:32:07
Il faut se souvenir du discours de Ludovic et Jérôme jusqu'à mi 2023 (voir les articles de vitisphère) . Il n'y avait qu'un problème conjoncturel. Ce ne sont pas les ministres ou le Parlement européen les fautifs du retard à l'allumage. Ce sont les représentants de la viticulture Française et en premier lieu Ludovic et Jérôme. J'attends encore l'aveu de leur responsabilité, car c'est facile d'accuser les autres quand soi même on n'a pas fait ce qu'il fallait. La déconsommation n'est pas arrivé un matin de 2023, le basculement sur le blanc non plus. Les non reprise de vignobles, les propositions de fermage gratuit, les friches, les retards dans le paiement MSA, etc, etc, c'était quand même bien des signaux visibles, tangibles et quantifiables sauf pour ceux qui ne voulaient pas les voir. Dans un monde normal, quand tu te rates de la sorte dans la mission qui t'es confiée tu dégages, mais pas en France et pas dans la viticulture. On parle de volumes, de surfaces, c'est une chose, mais on oublie de parler de la rentabilité. Comment vont ils la restaurer ? Pas un mot sur ce sujet, or ce n'est pas le marché qui va le faire tout seul, il suffit de regarder ce qui se passe depuis 15 ans.
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augustin Le 04 septembre 2024 à 05:59:03
Le groupe de haut niveau se réunira le 11 septembre ... la belle affaire , on pourrait toucher jusqu à 4 000 euros par ha arraché, tu parles d un horizon pour nos fils et nos filles .M Despey tout comme le ministre démissionnaire se crispent sur la solution selon eux c est à dire l arrachage , l arrachage et l arrachage. On attend toujours des signes d une amélioration de la solidarité entre grands crus et petits châteaux , une orientation nouvelle du négoce vers des vins distributifs et non speculatifs , une solution avec la gd avec ou sans egalim 4 et surtout une incitation par Bercy pour re étaler les pge bpi covid 19 . Cet acharnement à vouloir répondre à une crise multi factorielle par une seule solution confine à l aveuglement et mets la filière au bord du gouffre , un comble venant d agrimer et du ministère censés nous sauver . Vivement un nouveau gouvernement plus à l écoute du terrain et peu suspect de vouloir le gaver avec des recettes non désirées.
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