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"Le vin est la seule industrie en forte décroissance qui refuse les opportunités de l’innovation"
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Martin Cubertafond
"Le vin est la seule industrie en forte décroissance qui refuse les opportunités de l’innovation"

Fin connaisseur du vin, de ses acteurs et de la prise de hauteur, Martin Cubertafond, consultant en stratégie et maître de conférences à Sciences-Po, est un analyste précieux qui partage ses réflexions sur la déconsommation, la restructuration et l’innovation qui secouent toute la filière.
Par Alexandre Abellan Le 21 juillet 2024
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Martin Cubertafond « pense qu’il faut voir les évolutions de marché comme des opportunités et pas des menaces. Il faut se transformer, ça peut être douloureux. » - crédit photo : Jean-François Robert
Q

uel diagnostic portez-vous sur la filière des vins français cet été alors que l’on parle de réduction du potentiel de production face à une déconsommation d’ampleur, s’aggravant notamment en grande distribution française ?

Martin Cubertafond : Si l’on prend de la hauteur et que l’on ne regarde pas seulement les derniers trimestres en grande distribution française mais que l’on regarde la tendance mondiale sur le long terme, il est évident qu’une partie du marché du vin est en train de disparaître. Depuis les années 2000, le marché du vin est divisé en deux : celui du vin de consommation quotidienne, avec un statut de boisson, d'aliment, avec un faible prix par bouteille, qui est en chute libre ; et celui qui correspond à une consommation occasionnelle, avec un statut de plaisir, avec des bouteilles mieux valorisées, qui est en croissance. La séparation entre ces deux marchés est encore plus nette depuis la crise de 2008-2009. Le marché de volume peu valorisé décroît régulièrement, de -3 % par an, là où il y a une croissance sur les produits plus valorisés, de l’ordre de 1 % par an. La déconsommation vue globalement est une mutation de la consommation vers des vins plus valorisés, ce qui amène à une baisse des volumes.

 

Ce serait donc un phénomène de premiumisation, le fameux "moins mais mieux".

On est complètement là-dedans depuis 20 ans. Cela ne signifie pas que le marché des vins de volume est mort : il y a encore de la place sur ce segment. Mais elle est préemptée par des opérateurs produisant énormément de volumes. Il faut avoir une taille critique pour diminuer au maximum les coûts par bouteille, comme en témoigne le n°1 américain Gallo. On ne peut plus aujourd’hui être un opérateur rentable sur ce marché de volume sans avoir une taille critique. C’est sur ce segment que se trouve l’excédent structurel du marché, que l’on observe depuis 50 ans. Les courbes de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) montrent le décalage entre consommation et production.

Cette surproduction structurelle ne concerne évidemment pas les grands crus, mais les vins non différenciés. Il y a trop d’offre et plus assez de consommateurs, et le mode de consommation quotidien se meurt. Les exportations mondiales de vin diminuent depuis 2017, avec la dissipation du mirage de la Chine, dont la consommation est arrivée à son maximum en 2012 et a depuis été divisée par trois. En France, ce sont surtout les vins de Bordeaux qui étaient exposés au marché chinois, qui n’est pas resté le relais de croissance espéré. Le marché mondial a perdu 4 milliards de bouteilles commercialisées depuis 2017. Dont -1 milliard l’an dernier. Sur les 5 dernières années, selon IWSR, les 15 premiers marchés mondiaux sont en décroissance, à l’exception du Brésil. Il y a baisse de la consommation par adulte et une diminution de la croissance du nombre d’adultes consommateurs. C’est ce que l’on voit notamment aux États-Unis.

 

Jusqu’à présent, le marché américain était pourtant un îlot de croissance insolente…

C’était magique ! Il y avait chaque année plus de consommateurs et plus de consommation par tête. Cela s’est retourné il y a deux ans. Maintenant, tous les signaux sont au rouge. Les vignobles américains sont en surcapacité et arrachent. L’industrie US du vin se pose de nombreuses questions, comme le montrent les dernières études du Wine Market Council : comment intégrer les communautés afro-américaines, latinos ou asiatiques, qui sont aujourd’hui sous-consommatrices de vin ? Comment attirer les jeunes consommateurs, qui ont une plus forte tendance à la modération ? Le lien entre vin et santé, fondé sur le "French Paradox" n’est plus d’actualité pour eux. Certaines études montrent que les moins de 35 ans jugent le cannabis (dont la consommation est légale dans un grand nombre d’états) moins mauvais pour la santé que le vin. On entend parfois dire que "alcohol is the new tobacco", un produit qui pourrait être diabolisé et disparaitre de la consommation de masse. Attention, ce n’est pas anecdotique, ce n’est pas une lubie de hippie. Sur le marché américain on ne parle plus de part d’estomac, mais de part d’euphorie pour inclure le cannabis (en plus de la bière, des spiritueux et du vin).

Il ne faut pas être défensif, mais regarder les changements de consommation en face pour être offensifs. Les grands acteurs des spiritueux ciblent les parts de marché du vin en s’attaquant à ses moments de consommation. Grâce au digital, les jeunes générations sont plus à l’aise et se confirment comme des amateurs éclairés et plus impliqués. Pour y répondre, il faut ajouter de la transparence et ne pas se cacher derrière la "magie de traditions multigénérationnelles" : pour les jeunes générations, dire ce que l’on fait est une évidence. Les informations sur l’étiquette ne devraient même pas être un sujet. Mais la réduction de la consommation de vin n’est pas vraie pour tous les segments et tous les prix. Les vins blancs sont en croissance et sont déjà majoritaires sur les marchés américains et anglais. Ceux qui ont des problèmes sont les vins rouges non-valorisés.

 

Vous évoquiez le différentiel entre consommation et production de vin de l’OIV, mais certains estiment au contraire en regardant ces données qu’il y a un manque de vin dans le monde… Et que l’arrachage est un non-sens, comme il n’y aurait pas pour eux de surproduction, mais de la sous-commercialisation

Attendez, c’est quoi une sous-commercialisation ? Si c’est que l’on vend mal le vin, je suis d’accord, on pourrait faire mieux. Mais je suis assez basique : je constate que de manière structurelle, il y a une offre supérieure à la demande. A la fin, c’est le client qui est roi. On ne va pas forcer les gens à boire du vin comme le faisaient nos grands-parents.

 

L’innovation peut-elle sauver le vignoble, avec les vins rouges frais, des cocktails, les vins partiellement/totalement désalcoolisés… ?

Bien sûr qu’il faut faire ça. Ces nouvelles tendances doivent être vues comme des opportunités et non comme des menaces. Même si ce n’est pas avec des rouges frais que l’on va résorber l’excédent de 3 milliards de bouteilles sur 36 milliards de cols produits, il faut explorer ces segments. Alors qu’il y a une tendance à la substitution pour la consommation (le vin quotidien est en train de mourir, remplacé par le vin occasionnel), l’industrie du vin a du mal à innover en restant figée sur ses traditions. Alors que l’on voit les spiritueux innover vite sur le goût, le packaging, les modes de consommation… Prenons conscience que dans la filière vin, on a tendance à dénigrer une bouteille parce qu’elle affiche une étiquette pour Halloween, ou parce que le vin est aromatisé. Regardez le débat sur le vin nature en France : c’est selon moi un non-sens. Il y a un nouveau segment qui se créé, avec ses propres codes, ses nouveaux consommateurs, ses lieux de consommations spécifiques et des prix de vente plus élevés. Mais la filière a tendance à s’enfermer dans un débat stérile : le vin nature n’existe pas, ça pue… Alors que c’est un nouveau segment valorisé !

Le vin est la seule industrie que je connaisse qui soit en forte décroissance et qui refuse les opportunités de l’innovation. C’est comme le débat sur le vin désalcoolisé pour savoir si c’est encore du vin… On s’en fiche ! Pourquoi s’érige-t-on en gardien du temple ? Une partie du vignoble est en train de mourir, mais elle clame qu’elle ne descendra pas en dessous de 8°alc… Ces débats n’ont selon moi pas de sens. L’industrie n’arrive pas à répondre aux attentes des consommateurs. Il y aurait des opportunités à sortir du vin en vrac peu valorisé pour avoir une offre plus lifestyle. La teneur en sucre est un autre exemple : c’est un sujet important pour les nouveaux consommateurs (pour mémoire, 50 % de la generation Z aux Etats-Unis est en surpoids), mais la filière refuse d’être transparente sur ce sujet. Alors que la consommation de vin en France par générations a de quoi inquiéter. C’est à nous d’aller vers les jeunes, pas l’inverse.

 

Rajeunir la population des consommateurs semble être le graal pour la filière vin…

Lors d’une intervention au Vinocamp en 2018, le politilogue Jérôme Fourquet disait qu’au 20ème siècle la culture du vin participait à la cohésion à la société comme référentiel judéo-chrétien, mais ce n’est plus le cas au 21ème siècle. La France est devenue une société multiculturelle, un « archipel », et, selon lui, le vin ne sera pas sanctuarisé pour toujours. Quand il le disait, ça rigolait dans la salle. C’est plus facile à entendre maintenant. Le CNIV (Comité National des Interprofessions de Vins à Appellation d'Origine et à Indication Géographique) prévoit une diminution de 22 % de la consommation de vin d’ici 10 ans (entre 4,5 et 6,4 millions d’hectolitres seraient perdus d’ici à 2034, en se fondant sur des hypothèses d’évolutions démographiques et de modes de vie). En grande distribution l’an passé, le linéaire vin a perdu 1,3 mètre d’après le journaliste Olivier Dauvers. Je ne vois aucun signal de changement de la consommation, le vin ne sera plus le même demain. Quand le président de Tutiac, Stéphane Héraud, dit que l’arrachage de 100 000 hectares va changer le paysage, il a raison. Mais il a déjà beaucoup changé quand on compare la carte du vignoble entre 1970 et 2010. Nous sommes aujourd’hui dans une période de correction de l’industrie. Et pas qu’en France, on arrache aussi en Californie, au Chili, en Australie…

Carte de l'évolution des communes viticoles en France entre 1970 et 2010.

 

Peut-on révolutionner la distribution des vins pour relancer la consommation ou est-ce une cause perdue par rapport à la tendance sociétale évoquée ?

En se mettant dans une montgolfière et en regardant de haut, on voit que la route to market est cruciale. Mais je ne pense pas que la problématique de déconsommation de vin provienne d’un défaut de distribution. C’est plutôt au niveau des consommateurs qu’il y a une inadéquation de la proposition. On le sait bien, il y a moins de repas à table, moins de repas carnés… Ce qui remet mécaniquement en cause la consommation de vin rouge. Mais il est vrai que la distribution organisée ne sait pas travailler le vin. C’est un casse-tête pour eux, lié à une structuration atomisée du marché du vin. Je demande à mes étudiants d’imaginer le rayon des sodas, ils voient facilement du rouge pour le coin Coca, du bleu pour Pepsi, du jaune pour Orangina… Pour la bière, ce sera du vert pour Heineken, du rouge pour Kronenbourg,… Mais pour les vins, ils ne voient rien. Il y a 300 à 700 références par magasin ! C’est le rayon où le client passe le plus de temps et, en même temps, le rayon avec le plus fort taux de non-achat. Le vin est mal distribué, mais c’est se mentir et se voiler la face de se dire que c’est la faute des distributeurs. La société a évolué et la filière ne s’est pas assez bougée. Elle est restée sur le rouge, alors que les blancs et les bulles sont en croissance. Il faut aussi sortir des débats sur ce qui est du vin ou ce qui ne l’est pas…

 

Vous qui êtes un expert de la stratégie des champagnes, comment jugez-vous l’approche actuelle de retirer ses billes du marché français pour monter en gamme à l’export ? Est-ce un pari dangereux ou habile ?

Il est clair, tous les signaux le montrent, que la Champagne est en train d’abandonner son entrée de gamme (les vins peu valorisés vendus en grande distribution en France et au Grande Bretagne), car les maisons peuvent mieux valoriser leurs raisins sur d’autres segments de marché. Résultat, on voit dans les panels Kantar que la pénétration du Champagne diminue en France : ils perdent environ 100 000 foyers par année depuis 2010. Je ne pense pas que ce soit un pari dangereux. Cela le serait si les champagnes étaient très dépendants d’un seul marché géographique, comme la Chine ou les États-Unis, mais ils ont chance de diviser les risques entre de très nombreuse destinations. Le champagne est devenu un produit ultra-premium global. Et surtout, je ne suis pas trop inquiet car l’environnement concurrentiel du champagne est totalement atypique. Son premier opérateur, LVMH, représente un quart des volumes et près de la moitié des ventes en valeur, et il tire la filière vers le haut. C’est une grande chance pour la champagne d’avoir LVMH, n°1 mondial du luxe, comme capitaine de catégorie

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Tous les commentaires (19)
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ALAIN Le 01 septembre 2024 à 08:42:32
l'arrachage est une orientation qui semble s'imposer dans l'esprit de très nombreux producteurs et metteurs en marché...mais pas LA solution si on ne l'accompagne pas d'autres axes de travail. La déconsommation est réelle, mais avons nous pris tout la dimension sur l'évolution de consommation...il faut remettre les consommateurs au centre du problème avec des produits plus pertinents parfois éloignés de nos traditions...et leur accorder plus d'attention. il est vrai que l'innovation nécessaire dans notre domaine rencontre des oppositions préjudiciables...comme par exemple les vins low alcool.
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Jason Le 22 août 2024 à 08:22:48
Très intéressant et pertinent. Merci. P
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POUDOU J Louis Le 05 août 2024 à 16:53:25
C'est couillon à dire mais pour apprécier un vin dans la "version émotionnelle", il faut un minimum d'éducation ... il n'est nul besoin alors de boire avec modération (ça c'est quand on n'a pas de cerveau) mais raisonnablement ! Le Vin n'est pas une boisson ... donc à fortiori ce n'est pas une boisson alcoolisée ... d'autant que son alcool est totalement naturel !!! La nouvelle génération sait apprécier le vin et sait aussi le boire convenablement ... encore faut il pouvoir/savoir l'éduquer au gout ... et aux accords, car on ne bois pas juste pour boire ... et pour se désaltérer on boit peut être simplement une bonne eau ! Personnellement je suis en terme de santé fidèle au propos de Paracelse : "c'est la dose qui fait le poison", si vous consommer trop de jus de grenade, bon pour la santé, vous serez peut être malade! ... d'autre part dans les conditions précitées la santé mentale est pourvue. Un peu de bonheur ne fait pas de mal ... pour l'euphorie (dans votre propos sur les jeunes Américains) non merci ! L'Acculturation n'est pas un bon projet ! Les gardiens du Temple sont nécessaires. Il nous reste à reprendre notre bâton de pèlerin en expliquant très simplement la vraie Valeur du vrai Vin sans la nécessité de se reporter aux valeurs Judéo Chrétienne ... posez la question aux Japonais !!!
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Dom Le 02 août 2024 à 06:58:33
Beaucoup de vin en grande distribution et pas ou peu de conseil Il faut cette personne idem les bars à vin pour vous diriger vous expliquer les cépages les assemblages Et le prix bien entendu car à 3? il n'y aura pas de miracle mais on peut apprécier des bouteilles entre 10 et 15? bien sympathique
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VignerondeRions Le 29 juillet 2024 à 17:53:40
Si je comprends bien le message, il ne faut plus de petits châteaux atomisés, mais une marque forte à l'image de Coca ou Kronenbourg facile à identifier. Cela permettra t il une rémunération de la production, je n'en suis pas certain, car les raisins pourrons venir de pays le moins disant en salaire, en normes sociales, environnementales, etc. Concernant l'innovation, les vins sans alcool (qui ne sont pas des vins), quel rapport aux terroirs non délocalisable, puisque c'est quand même aussi de cela dont il est question.
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Vigneron Le 25 juillet 2024 à 09:07:50
Une analyse hors sol, excusez moi du peu, on touche le fond! Cela m'énerve qu'on nous présente des soi-disant "grand spécialiste" qui ne font que ressasser des discours et constats que tout le monde connait, et qui proposent des solutions sans prendre aucun risque. C'est peut-être la différence entre entreprenariat et métier de conseil. Le fait que le marché est moins important qu'avant ne nous apprend rien! Ni du fait que le consommateur veut consommer de la qualité plus que du volume. Tout ces conseillers sont dans le courant mainstream, hypnotisés par les médias qui véhiculent les discours marketing des grandes écoles de commerce, sciences po et autres pensant que le vin doit se vendre tout seul. C'est le modèle typique de la GD. Certes, un produit peut se vendre tout seul, mais intéressons nous au fond, pourquoi cela marche ? Si on enlève tout le marketing de l'emballage et des marques, à moins que l'on veuille un produit standard, mais à mon avis, le vin n'est pas comparable à du fromage kiri, alors, comme le dit Simon, on voit que le consommateur s'intéresse vraiment au travail du vigneron qui fait que le produit est connu. Le marché ne fait pas tout, et le consommateur est de moins en moins dupe des soi-disant bonnes affaires, promo, prix bradés qui sont des caches misères d'un marché volumique qui n'a jamais recherché la qualité au profit de faibles marges, et qui paye maintenant les pots cassés, menant à son passage toute la filière à la banqueroute. Heureusement, des grandes maisons et producteurs qui travaillent bien et se donnent du mal pour vendre leurs vins échappent à cette déconfiture, et font mentir les chiffres!
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Hervé Lalau Le 23 juillet 2024 à 09:02:26
En quoi le fait de vouloir respecter la terminologie et ne pas appeler vin ce qui n'en est pas car désalcoolisé, par exemple, empêche d'avoir l'esprit ouvert? Sciences Po doit-il prôner le métissage même entre faux et vrai vin?
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Simon Le 23 juillet 2024 à 00:42:44
C'est un petit peu surprenant cette analyse qui se veut moderne, innovante mais qui utilise en example des schemas archaïques de vente du vin: la grande surface. On boit moins et mieux, bien donc les motivations de consommation ont aussi changé. On choisi tel ou tel vin grace à la relation que l'on peut avoir avec un producteur, social media, caviste, visite en cave. En tant que producteur, une bonne partie de mon travail est d'être en relation directe avec mes clients, et me consommateurs. On voit bien que les circuits de ventes qui ne mettent pas en relation le consommateur et le producteur sont à la peine, GD, la place de Bordeaux. Si l'on observe ce qu'il se passe dans les autres marchés comme les US on voit: - un poids moindre de la GD - les gens achètent beaucoup plus à la propriété, on achète car l'on connait ou veut connaitre le producteur, on cherche une forme de relation avec lui, ex vente directe ou allocation. Le vin ne se vend plus forcement parce qu'il est bon mais surtout grace aussi à ce qu'il evoque, l'art, le bio, l'appartenance à un groupe social ou culturel, un producteur, et pleins d'autre choses encore.
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MG Le 22 juillet 2024 à 18:57:11
LVMH, c'est pas la bête à abattre pour la CP de Provence ? Alors on rattache cette lecture à l'autre article avec Vranken-Pommery qui est le second groupe champenois. On comprend le prix actuel des rosé de Provence.
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P Hat Le 22 juillet 2024 à 14:03:17
La stratégie des Champagnes est une bonne nouvelle pour les autres producteurs de vins mousseux, pourvu que les produits proposés soient de qualité. Producteurs de tord-boyaux, s'abstenir. Les termes marketing utilisés dans l'interview d'excellente qualité font peut-être peur aux lecteurs attachés à une sorte de tradition, mais un peu de réalisme fait toujours mal aux nostalgiques et aux 'autruches' qui sortent la tête du trou. L'erreur funeste de ne pas tenir compte de ce que le consommateur, présent et futur, recherche, envoie tout le monde contre un mur brutal. Demandez aux producteurs de viande chevaline, de chicorée et beaucoup d'autres produits qui sont partiellement ou totalement passés dans les oubliettes de l'histoire. Faisons confiance aux jeunes générations de vignerons, producteurs et distributeurs. Avec une attitude positive, un enthousiasme dans la recherche de nouvelles pistes, de la patience pour écouter les consommateurs et quelques conseils de 'Jo Bidens' pour éviter des erreurs idiotes, on devrait pouvoir se passer des chers influenceurs nuisibles.
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JLT Le 22 juillet 2024 à 09:03:45
Il me serait agréable d'échanger avec vous plusieurs heures sur le que vous employez "VIN" pour que enfin vous ne l'utilisiez pas à mauvais escient. Je pense que vous vous trompez de combat. C'est comme demander aux indigènes du monde entier d'oublier leur culture historique et de la rédure à l'esprit contemporain au profit de l'âme de leur ancêtre. Créez de nouveaux produits et oubliait le mot VIN. on s'y résoudera sans dificulte. Alles jouer dans la cours des inventeurs qui n'inventent que des moyens de détourner l'histoire sans doute pour de bonne cause mais en voulant utiliser des mots dont il ne conaissent pas l'âme et l'essence.
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JLT Le 22 juillet 2024 à 08:48:50
On est en train de voler les termes, raisin, vin, oenologie, vinification, chai, cave...et autre pour faire plaisir à une minorité d'écervelés qui sont capable d'expliquer que le vin sans alcool c'est la solution miracle pour desalcooliser la france... Ils seront capable comme pour lesbassines de les deshydratés pour donner à l'eau sa liberte. Le vin non alcoolisé existe depuis l'antiquité, cela s'appelle LE JUS DE RAISIN.
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JLT Le 22 juillet 2024 à 08:47:15
On est en train de voler les termes, raisin, vin, oenologie, vinification, chai, cave...et autre pour faire plaisir à une minorité d'écervelés qui sont capable d'expliquer que le vin sans alcool c'est la solution miracle pour desalcooliser la france... Ils seront capable comme pour lesbassines de les deshydratés pour donner à l'eau sa liberte. Le vin non alcoolisé existe depuis l'antiquité, cela s'appelle LE JUS DE RAISIN.
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ALAIN Le 22 juillet 2024 à 07:21:34
nous ne pouvons pas occulter toutes les opportunités qui peuvent se présenter...et dans ce cadre les vins no-low en font partie. d'autant que des consommateurs semblent favorables...
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Dominique Le 21 juillet 2024 à 13:07:02
Voilà un point de vue très intéressant et étayé. Ca donne envie de creuser. Ca change de nos dirigeants qui ont juste dû feuilleter négligemment les premières pages du livre "le marché du vin pour les nuls". A prévoir peut être pour eux : des cours de rattrapage pendant les vacances ?
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bill et boule Le 21 juillet 2024 à 11:35:53
Ben non pas d accord m cubertafond.Bordeaux production s est bien réinvente en milieu de gamme mais c est le négoce qui lui s est figé dans une approche spéculative, tournant le dos au distributif . Ne pas oublier les 4 p du mix marketing de m kotler , cetres produit prix et promotion mais en l occurrence Place ! Venez nous rencontrer à Bordeaux et vous serez surpris à quel point nous avons innove !!!
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DARIUS Le 21 juillet 2024 à 09:45:35
Dans cet interview M Cubertafond nous explique que les produits les plus valorisés sont en croissance constante. Alors comment il explique que le marché des primeurs des crus classés de Bordeaux soit en crise?
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phildefer Le 21 juillet 2024 à 09:44:30
J'ai aimé le vin et sa culture mais l'alcool est un facteur cancérigène , j'en bois donc maintenant très peu et cela ne me manque pas. J'arrêterais d'en boire totalement si il n'y avait pas cet aspect sociétal un peu obligé (repas, amis, fêtes,....).
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Renad Le 21 juillet 2024 à 07:26:48
Si de véritables industriels s'étaient intéressés à la filière vin et pas seulement à l'aval on en serait pas là. Évidement qu'il faut se réinventer. Et si je fais partie de ceux qui parlent de sous commercialisation et pas de surproduction. C'est pour éviter de toujours stigmatiser la production qui n'a commis que l'erreur de suivre les conseils de l'aval. Aval qui agissant en prédateur est CO responsable de la situation et non la main invisible du marché. Ceci dit, en effet la question du vin desalcoolisé est il du vin n'a pas grand intérêt. Les données techniques et organoleptiques m'intéressent davantage. En preembule je tiens à dire que la démarche de recherche est à mon sens nécessaire et coûte chère. Ce qui est limitant au vue de nos situations financières. Aujourd'hui voilà où nous en sommes. La desalccclisation partielle est gourmande en énergie et aboutie donc à un surcoût pour des vins à 9% Alors que nous pourrions y arriver de façon agronomique donc moins coûteuse et plus rentable pour la production à prix plus bas pour le consommateur. Pour les «  vins » O%. Le sujet n'est pas est ce du vin ou pas. Le sexe des anges on s'en fout. Mais aujourd'hui ce n'est pas bon. Et pour le rendre acceptable nous rentrons dans un autre monde celui de l'aromatisation et de l'édulcoration. Pour des résultats non encore aboutis à mon sens. Sauf peut être pour les produits gazéifiés. La carbonatation a des avantages organoleptiques. Juridiquement ils ne sont plus vin mais Boisson à base de vin. Mais quitte a fabriquer des soda il faudrait qu'ils soient bons, et donne envie d'en reprendre et économiquement pertinents. Et partir d'un produit cher ( le vin) nous met pour le moment hors jeu. Aujourd'hui ne voulant pas jeter le bébé avec l'eau du bain. À titre personnel je suis parti sur la démarche cocktail à base de vin sans desalcoolisation mais adjonction d'eau et le tout gazéifié pour arriver à 6% et 25 g de sucre résiduel sans adjonction ( vin liquoreux au départ) des arômes bio et le tout suite à une véritable démarche industrielle ( objectif organoleptique piloté par panel de consommateurs) et l'objectif rester hors taxe premix pour un tarif consommateur idem à la bière artisanale. Un an de recherche, pas d'investissement matériel que de la matière grise. Et aujourd'hui une réussite au niveau acceptation des prospects. Plus qu'a laisser le temps au temps de la mise en place de la distribution. Mais oui le vignoble a de l avenir si tenté que les carcans ne resserrent pas sur les innovateurs. Car si la démarche est positive ses conséquences seront collectives.
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