iche de 100 millions d’habitants, le Vietnam est un pays où la consommation d’alcool est dynamique, avec des prévisions de croissance de 6 à 7 % par an envisagées pour ce secteur. « La bière est omniprésente et représente 95 % de la consommation dans ce pays producteur et 2ème consommateur d’Asie. Derrière, il y a ensuite les spiritueux, puis le vin qui tient encore une place réduite, moins de 2 % de la consommation d’alcool, mais dispose d’une grande marge de développement », plante Thanh-Oanh Ton Thien, conseillère pour Business France basée au Vietnam.
Si la bière écrase tout dans les réflexes de consommation du quotidien, les vins trouvent leur place dans les occasions spéciales et cadeaux, en particulier lors du nouvel an lunaire, par les images valorisantes et d’élégance qu’ils génèrent. La consommation de bière est également marquée par une culture de l’excès, alors que les sensibilisations aux impacts sur la santé semblent faire évoluer la manière de consommer l’alcool, ainsi qu’une interdiction totale pour la conduite. « Les catégories plus aisées, les cadres s’orientent vers des consommations plus ponctuelles où le vin trouve sa place. De même, la consommation de vin en canette émerge pour sa facilité au nomadisme de consommation », poursuit Thanh-Oanh Ton Thien. Des lancements prometteurs de marques de bières sans alcool dans le pays fait susciter un intérêt marqué de la part des importateurs pour des vins sans alcool.
Les vins tranquilles se taillent la part du lion (80 % des volumes), pour plus de deux tiers de vins rouges (65-70 %). « Les vins blancs et rosés augmentent leur proportion mais restent encore loin des rouges. A noter également le développement notable des vins effervescents grâce à la dynamique des Proseccos italiens », ajoute la consultante Business France. La catégorie des 20-45 ans, qui représente 20 % de la population vietnamienne, est la cible privilégiée de consommation des boissons alcoolisées.
Les importateurs peuvent également être distributeurs, certains ayant même leur propre chaîne de vente au détail. Sinon, la distribution s’articule assez classiquement entre grande distribution, magasins spécialisés et bars-restaurants. La grande distribution est en mesure d’importer elle-même, mais le potentiel du marché vinicole s’affirme aussi dans le développement de wine shops. Le commerce en ligne fonctionne également très bien en raison de services de livraison très efficaces dans le pays. A noter que les accords de libre-échange conclus avec l’Union Européenne en 2020 vont éliminer les droits de douane pour le vin d’ici 3 ans (contre 18 % aujourd’hui), « mais les droits d’accises vont augmenter en compensation », précise Thanh-Oanh Ton Thien.


Bien que challengés, les vins français sont leaders en valeur (à la faveur d’importations indirectes via Singapour), l’histoire coloniale ayant contribué à la solide implantation des vins prestigieux français. En volume, l’Italie et le Chili sont plus importants, mais Bordeaux reste la référence en matière de grands vins à forte valeur, et leader des volumes de vins rouges français.
« Malgré l’augmentation du nombre de sommeliers et de spécialistes, ce n’est pas encore un pays de connaisseurs mais les vins français conservent une image très appréciée, et la position historique prestigieuse de Bordeaux et des vins français. Cependant, la compréhension de la hiérarchisation des vins et appellations reste difficile », analyse Thanh-Oanh Ton Thien.
Patience et persévérance sont les valeurs cardinales mise en avant par la consultante Business France pour s’attaquer au marché vietnamien. Les grandes villes sont les lieux à privilégier, mais en se développant, le marché du vin est devenu concurrentiel. « Le relationnel humain est très important ici, il faut donc construire et entretenir ces relations pour établir des partenariats, qui vont ainsi s’inscrire dans la durée », livre Thanh-Oanh Ton Thien.
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