ébarqués de Champagne, Guillaume Hagnier et Marie Devigne ont pris leurs marques à Sarzeau, sur la presqu’île de Rhuys. Le couple de vignerons replante ce lundi 2,5 ha de chenin, floreal, merlot et pinot noir pour proposer une gamme complète à ses clients déjà fidèles.
Les 6 500 bouteilles estampillées “dantelezh” (dentelle en breton) de leur premier millésime 2022 sont écoulées. « Le chardonnay à 11,5% vol. alc. est sec, fruité avec une bonne longueur en bouche, parfait pour l’apéritif, décrit Guillaume Hagnier. Le chenin a plus de corps et un bel équilibre acidite. Il s’accorde très bien avec les crustacés et les huîtres du coin. Le cabernet franc développe des arômes de framboises. Des sommeliers, dont Pascaline Lepeltier, sont venus le déguster et l’ont bien imaginé se marier avec des desserts. » Quand il a goûté ses premiers jus, Guillaume Hagnier a tout de suite été rassuré de voir que les sols filtrants du Golfe du Morbihan étaient adaptés à la production de bons vins.
Le millésime 2023 a été vinifié dans un nouveau chai de 540 m² s’enroulant autour du moulin de Poulhors, ancré autour des 7,5 hectares du vignoble. « Nous avons acheté un pressoir à double membrane et 13 cuves en inox dans le vignoble nantais à 1 heure de route » raconte le vigneron.
Côté vignes, Guillaume Hagnier a opté pour 5 000 pieds par hectare taillés en cordon de royat, à la champenoise. Il entretient le cavaillon avec des lames et des doigts Kress. « J’ai laissé l’inter-rang enherbé pour rentrer facilement dans les parcelles mouillées avec mon tracteur et mon pulvé trainé mais cette année j’ai quand même dû sauter quelques rangs ».
Certifié bio depuis juin dernier, il vient d’effectuer son cinquième traitement au cuivre, au soufre, et à l’huile d’orange douce. Pour l’instant, il parvient à contenir le mildiou. « Nous avons la chance d’être sur un secteur bien venté qui assèche le surplus d’eau. Je ne vois que quelques taches sur feuilles de chardonnay » observe-t-il. L’année dernière, il a dû trier sa vendange manuelle pour éliminer des baies oïdiées mais a tout de même réussi à encuver 35 hl/ha.
Guillaume Hagnier et Marie Devigne viennent de commander un égrappoir et des barriques de 400 hl à un tonnelier de Lannion pour vinifier en rouge. Fidèles leur région d’origine, ils envisagent également de s’essayer à la méthode traditionnelle. Ils sont actuellement une quarantaine à avoir, comme eux, misé sur le terroir breton.