e conseil d’administration du syndicat des vignerons de Bretagne est officiellement composé de 11 membres, des « vignerons professionnels », des « domaines de dimensions variées avec différents modes de conduite représentatifs de la viticulture bretonne ». Neuf sont des vignerons de Loire-Atlantique, déjà installés, dont le président Maxime Cheneau. Deux sont des porteurs de projet dans le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine. L
a constitution de ce syndicat est présentée comme la première pierre d’une future IGP Bretagne, « imaginée il y a plus de 10 ans », et le début du travail de co-construction entre « les divers pays bretons ». L’IGP ainsi imaginée couvrirait « les cinq départements mais aussi des labels rouges et des AOP », une aire géographique correspondant « au Massif armoricain et ses sols acides aconférant aux vins sa fraîcheur et sa minéralité accompagnant si bien les produits de la mer pêchés localement ainsi qu’une large palette de la production agricole bretonne ».
Dans son communiqué, le syndicat précise aussi que « le syndicat est ouvert à tous les vignerons professionnels et porteurs de projet viticole de Bretagne » et sera « un lieu d’échange où pourront naître d’autres idées ». Peut-être une réponse à l’AVB, association qui réunit une trentaine de vignerons professionnels de Bretagne administrative.
Dans un courrier envoyé à Maxime Cheneau avant l’assemblée générale, l’AVB a en effet manifesté son opposition formelle à la création de ce syndicat et son projet. « Notre association est la seule légitime », pour représenter le vignoble breton et porter une IGP, écrit l’AVB. Avant d’inviter le camp adverse à « cesser immédiatement » l’utilisation de symboles bretons (le drapeau breton, le triskel, le pahre, les hermines) et de la mention « breizh » ou « vin breton » sur ses étiquettes de vin. Cela « crée un risque de confusion et de tromperie du consommateur et peut aussi laisser croire qu’il existe déjà une IGP vin breton.(…) Ces pratiques sont aussi déloyales vis-à-vis de nos adhérents qui sont soumis à la même réglementation. » L’association explique aussi avoir pris attache avec des avocats. « On ne va pas se laisser faire », prévient le coprésident Julien Lefèvre.