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"On gagne 400 €/an", avec Sentia des analyses du vin moins chères en toute autonomie
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"On gagne 400 €/an", avec Sentia des analyses du vin moins chères en toute autonomie

Faire une analyse dans son chai en quelques minutes : c’est possible grâce à l’analyseur portatif de l’entreprise australienne Universal Biosensors. Ou quand autonomie rime avec économie. Témoignages.
Par Amélie Bimont Le 02 avril 2024
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L'analyseur Sentia permet de mesurer 6 paramètres : SO2 libre, glucose, fructose, acide malique, acidités volatile et totale - crédit photo : Amélie Bimont
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pécialisé dans l’analyse rapide du sang, l’entreprise australienne Universal Biosensors se lance depuis deux ans dans le vin avec un boîtier portatif de la taille d’un smartphone baptisé Sentia. « Six paramètres sont disponibles : SO2 libre, glucose, fructose, acide malique, acidités volatile et totale », expose Théo Drucker, le distributeur français de la marque.

Et à chaque test sa languette. « Il suffit d’en insérer une dans le boîtier, de sélectionner le test à réaliser et le type de vin, puis de déposer une goutte de vin pour obtenir une réponse quasi-immédiate ». En 21 secondes, le résultat du test SO2 libre s’affiche sur le boîtier. Au maximum, pour la mesure de l’acidité volatile, il faut compter environ 3 minutes. « L’analyseur peut conserver 1000 tests en mémoire » précise Théo Drucker, avant d’ajouter, « nos résultats concordent à plus de 90 % avec ceux des laboratoires ».

Une analyse en trois minutes

Une fiabilité qu’Alexy Jund a vérifiée avant de se lancer. Maître de chai du château La Grâce Dieu des Prieurs, 9 ha à Saint Emilion, il est équipé depuis 2022. « Au début, nous avons comparé les résultats de l’analyseur avec ceux du labo. Ils concordaient donc on s’est lancé », explique-t-il.

Actuellement, Alexy Jund s’en sert pour mesurer quatre paramètres : glucose, fructose, SO2 libre et acide malique. « Je vinifie en baies entières. Les analyses de glucose et de fructose me permettent de m’assurer que la fermentation est bien terminée. Faire une de ces analyses prend à peine trois minutes ». Pour autant, pas question de se passer d’un laboratoire.

« Nous avons besoin de conseils, sans compter que l’analyseur ne mesure pas tous les paramètres, raconte Alexy Jund. Je l’utilise comme un outil d’aide à la décision. Sur les blancs comme sur les rouges, je fais une analyse de SO2 libre par lot tous les mois. Après le sulfitage de fin de fermentation, je fais deux analyses rapprochées pour être sûr d’avoir bonne quantité de SO2 libre. Enfin, un mois avant la mise en bouteille, je fais une analyse du SO2 libre, puis un premier ajustement. Deux semaines avant la mise, je fais une nouvelle analyse du SO2 et j’ajuste si besoin ».

Alexy Jund surveille aussi ses malos avec l’analyseur. Après ensemencement, il contrôle la concentration en acide malique, puis fait une nouvelle analyse quelques jours plus tard pour vérifier que la fermentation a débuté. « Sur nos rouges, en général, la malo part très vite : en 5 à 6 jours. En revanche, il faut être plus patient avec les blancs. Et quand je pense qu’elles sont finies, je fais une analyse au laboratoire. Avant, on contrôlait visuellement les départs avec les bondes de barbotage et on faisait moins d’analyses à cause du coût. », rapporte le maître de chai.

"On gagne 400 € à l'année"

Au laboratoire, une analyse des paramètres classiques (sucres, acidité, SO2 libre et total…) avec conseils lui coûte 20 €. Avec l’analyseur, c’est entre 1,50 € et 4 € par paramètre (voir encadré). Le boîtier seul est lui vendu 2150 € HT. « On doit gagner environ 400 € sur l’année. Sans compter qu’on utilise beaucoup moins de vin : une goutte contre un quart de bouteille au laboratoire ».

Depuis 2015, Jérémy Bricka est installé à Mens en Isère dans un domaine de 5 ha qui porte son nom. Son problème est différent. « Le premier laboratoire est à 1h30 de route. On s’organise entre vignerons pour porter nos échantillons mais c’est assez contraignant » regrette-il.

"On est plus réactif"

Jérémy Bricka utilise l’analyseur Sentia depuis trois mois. Il suit ses vins en élevage mais compte bien s'en servir pour suivre ses fermentations indigènes. « J’ai acheté les languettes pour analyser le glucose, le fructose, l’acide malique et l’acidité volatile, explique-t-il. Pour le moment, j’ai seulement fait une quinzaine d’analyses. Les analyses d’acide malique, d’acidité volatile et de fructose nécessitent de diluer le vin à 20 % mais il suffit d’acheter des pipettes, ce n’est pas compliqué. Si j’avais eu cet outil les années précédentes, j’aurais pu être plus réactif. Une année, il m’est arrivé d’avoir une montée de volatile parce que je maintenais les vins au chaud alors que malos étaient déjà finies. Si j’avais eu l’analyseur, je l’aurais su et j’aurais replacé mes barriques au froid ».

Et pour rentabiliser l’analyseur, Jérémy Bricka a déjà fait le calcul : il doit faire 500 analyses. « Au laboratoire, une analyse de sucres coûte environ 9 €. Avec Sentia, c’est moitié moins cher. Sans compter le coût du trajet pour me rendre au laboratoire et le vin que je fournis au labo alors que je le vends d’ordinaire en bouteille à 11 € ». Rapide, précis et bon marché, l’analyseur Sentia ne s’arrête pas là puisque d’autres paramètres (SO2 total, azote assimilable et teneur en alcool) sont à ce jour en cours de développement. 

Un coût par analyse…et par livraison

« Les languettes sont vendues par lot de 25. Leur prix varie en fonction des paramètres : de 1,50€/analyse pour le glucose et 4 € pour l’acidité volatile, l’acide malique et le fructose », explique Théo Drucker. A cela s’ajoutent les frais de livraison. « Les languettes viennent d’Australie. On les commande sur internet. Il faut ajouter environ 40 € de frais de port », explique Alexy Jund. Si vous avez effectué une grosse commande pour réduire les frais de port, n’oubliez pas de jeter un œil à la date de péremption avant de les utiliser. « Les languettes sont valables 12 mois. En parallèle de leur commercialisation, Universal biosensor les teste par lot pour savoir s’il peut prolonger la date de péremption. Si tel est le cas, les clients sont prévenus par mail de l’allongement de leur durée de vie » explique Théo Drucker.

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