A 84 ans, Bernard Magrez décoiffe toujours autant. Il défrise même, gratis, en estimant que le dénigrement des vins girondins qu’est le Bordeaux bashing vient de leur manque d’innovation et de remise en question. Pour certains, l’homme aux 42 domaines n’aurait pas dû le dire (et Vitisphere l’écrire), car son avis cause un tort supplémentaire aux vins bordelais. Et à leurs opérateurs, qui se débattent depuis trois années dans une crise commerciale inédite (changement des modes de consommations, repli du marché chinois, surtaxes américaines, crise sanitaire…). Une situation critique qui demande de la nuance pour bien saisir les forces bordelaises, comme l'indique Pierre Jean Larraqué dans une tribune en réaction.
Pour d’autres, les critiques de Bernard Magrez sont d’autant plus insupportables qu’il vient du sérail et serait, à ce titre, aussi responsable que les autres du marasme économique actuel. Il est vrai que Bernard Magrez a fondé son empire viticole à Bordeaux, d’abord sur des vins d’entrée de gamme, dont il s’est séparé depuis 2015, pour ne garder que les clés de ses quatre grands crus classés, dont il est si fier. À l’époque, ce désengagement du vignoble bordelais n’avait pas fait plus de vagues, alors que les constats, et la stratégie, de Bernard Magrez restent implacablement identiques. Une constance qui est démentie par les évolutions actuelles de l’offre, du marketing et des profils des vins girondins.
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