Halte au Bordeaux Bashing
Pierre Jean Larraqué : "Bordeaux tourmenté, Bordeaux repensé, mais Bordeaux mort ? JAMAIS !"

Pierre Jean Larraqué réagit à l’opinion de Bernard Magrez sur les vins de Bordeaux paru cette semaine sur Vitisphere. Tribune pour défendre les entreprises qui croient à un avenir de l’appellation.
Au début de ma carrière, j’ai eu la chance de travailler aux côtés de B.Magrez, J’ai un immense respect pour lui, mais il m’est impossible de ne pas réagir à l’article paru dans Vitisphere et relayé sur Linkedin.
A LIRE AUSSI
Je comprends naturellement qu’un patron d’entreprise prenne des décisions stratégiques pour son groupe telles les diversifications vers le monde des spiritueux ou celui de la bière.
Cette vision purement personnelle n’est pas contestable à ce niveau d’information.
Je regrette certains passages de cet article qui tirent « gratuitement » à boulet rouge sur les vins de Bordeaux, ainsi que sur des milliers de vignerons et des centaines de négociants.
Bordeaux quoiqu’en dise B. Magrez reste et restera la plus belle marque de vins dans le monde.
Pour rappel, les ventes de vins de Bordeaux dans le monde représentent 553 millions de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 3,90 Milliards d’euros.
Pour 5660 viticulteurs
110.800 hectares
65% du vignoble est certifié par une démarche environnementale.
Bordeaux est en 1ere position en volume et en valeur dans les ventes de vins biologiques.
300 maisons de négoces.
29 caves coopératives
77 courtiers
La filière vitivinicole c’est 60.000 emplois.
Un accompagnement sur mesure par le CIVB pour les entreprises pour la mise en place de stratégies RSE ET SME.
Des travaux sont en cours pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre avec le plan climat 2020.
La réduction des pesticides est également un axe fort de préoccupation.
Un budget de communication de 23,6 Millions d’euros.
Bernard Magrez parle d’un manque de dynamisme, ce qui précède, prouve en grande partie le contraire.
Il nous dit que les gens sont usés, qu’ils n’ont plus envie et qu’ils vivent sur le passé : de qui parle t’il ?
De nombreux vignerons moins connus que lui, n’ont également aucun problème pour commercialiser chaque année leur récolte et des négociants dynamiques il y en a encore.
Personnellement, j’ai lancé la marque Haussmann il y a une dizaine d’années. Je puis vous assurer que le succès rencontré sur la marque a largement était favorisé par l’identité de l’AOP Bordeaux.
A Bordeaux tout n’est pas noir et l’amalgame que fait Mr B.Magrez me semble injuste.
Mais qui dans son existence, n’a pas connu de moments difficiles ? (Me viennent à l’esprit, le Cognac, le Champagne avant de rebondir et d’avoir le succès que nous connaissons tous.)
C’est dans la difficulté que l’on puise l’énergie et que l’on trouve les ressources nécessaires pour construire les victoires de demain mais aussi dans la solidarité.
Mr Magrez est un grand patron, il ne doit pas être aussi catégorique sur ce sujet :
Bordeaux est loin d’être mort comme il le souligne.
Fort de son histoire, forts de ses vignerons, forts de ses engagements Bordeaux projettera son avenir.
Mr Magrez ne peut pas ignorer tout le travail de construction qui est en cours.
De nombreuses personnes dans notre filière mouillent la chemise et se remettent en cause et croient résolument en leur avenir.
Pour moi cela ne vaut qu’un mot : RESPECT.
Je souhaite à Mr Magrez un vif succès dans ces nouvelles orientations et j’espère très sincèrement que lui et ses équipes continueront à soutenir les vins de Bordeaux.