es plantations de vigne en aire d’appellation Cognac qui ne visent pas la production d’eau-de-vie ? Ça existe ! Se diversifiant dans le vin tranquille, la distillerie Sabourin (8 alambics à Arthenac, Charente Maritime, pour 150 hectares de vignes en gestion, dont 50 ha bio) a misé sur les cépages résistants il y a quatre ans en plantant 20 hectares de cépages résistants (floréal, souvignier gris, vidoc et monarch) qui sont en conversion bio (et en vin de France). « Cette année, particulièrement pluvieuse, nous avons traités avec 100 g de cuivre et souffre, ce fut seulement préventif. L’objectif pour la saison prochaine est le non-traitement chimique, seulement avec de la prêle et de l’ortie, ou huiles essentielles » rapporte Arthur Houvet, responsable de produits pour la distillerie Sabourin. S’il y a également eu deux traitements obligatoires contre la flavescence dorée, le domaine a la « volonté d’aller au-delà de la bio et de se diversifier » résume Arthur Houvet, revendiquant la « vision de long terme d’arrêter les traitements » pour « faire de plus en plus attention à l’environnement ».
Alors qu’arrivent sur le marché de premières bouteilles de vins blancs sous l’étiquette Sequentis, l’enjeu pour la distillerie est de faire connaître ces nouveaux cépages aux consommateurs. Des informations explicatives sont présentes sur la contre-étiquette sur l’aspect résistant de ces cépages (« ils permettent une approche naturelle des traitements apportés à la vigne, favorisant ainsi la symbiose avec la nature ») et leurs origines (« le souvignier gris est l’union entre cabernet sauvignon et bronner »). La distribution est actuellement assurée par des cavistes parisiens, le réseau traditionnel permettant d’accompagner l’achat avec des explications. Les prix de vente conseillés sont de 9 € pour la bouteille "reflet" de floréal et 12 € pour l’assemblage "tandem" floréal et souvignier gris.
Techniquement, les vignes résistantes sont plantées sur des porte-greffes RSB à 1 mètre sur 2,5 m. Ces parcelles affichent des rendements de 50 hl/ha et suivent des vinifications classiques : pas de levures indigènes ni de prise de risque sur la réduction des sulfites pour l’instant.
Un aperçu de la contre-étiquette de la cuvée Tandem.