hahutée à l'occasion, la réunion publique du collectif viticole de Gironde a permis aux représentants du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) de défendre leurs actions ce mardi 4 avril à la maison des vins de Cadillac. Attaqué sur l'inaction du CIVB, son président, Allan Sichel réplique : « c'est totalement faux. Les études, ça fait combien d'années qu'elles sont conduites, présentées, mises à disposition ? Qui agit dessus ? Le CIVB n'a pas le pouvoir de dire qui doit arrêter quoi et faire cela. Le CIVB mène des études, identifie les évolutions, vous les présente, vous donne l'opportunité de travailler dessus, remet en cause les profils produits, mène des enquêtes auprès des consommateurs pour définir les tendances. »
Pour le négociant, « il faut arrêter de dire que le CIVB est responsable de tout. Le CIVB n'a pas autorité pour définir qui va faire quoi. La baisse de la consommation en France, cela fait des années qu'on le voit. L'évolution des consommations de vins blancs et de pétillants on le voit : on est encore à 85 % sur des vins rouges. Chacun est libre de prendre les dispositions qu'il veut dans son exploitation. [?] Il y a aussi une responsabilité de l'exploitant. »


Vice-président du CIVB, Bernard Farges liste les coups du sort qui s'acharnent et s'accumulent depuis quelques annés sur Bordeaux : « oui, on n'a pas vu venir l'effondrement de la Chine avec les accord commerciaux avec l'Australie, on n'a pas vu venir la crise Airbus Boeing qui nous a fait baisser de 25 %, on n'a pas vu venir la pandémie, on n'a pas vu venir les 30 % de baisse de commercialisation de la vallée du Rhône et du Languedoc en rouge, on n'a pas vu venir une telle brutalité sur la baisse à Bordeaux? Clairement, on ne l'a pas vu venir. » Pour le viticulteur de l'Entre-deux-Mers, « aujourd'hui Bordeaux a pris plus tôt que la Vallée du Rhône, parce que plus exposé à la Chine. On prend plus cher que tous les autres, notamment le Languedoc, parce que l'on est à 85 % en rouge, quand ils sont à 45 %. »
Au-delà des constats, Allan Sichel fixe un cap : « la reconquête ». Le président du CIVB rapporte « tout un travail de communication, de refonte de l'image, d'enquête auprès du consommateur pour identifier sa perception du vin. On voit que le consommateur a une très belle image des vins de Bordeaux. » Un jugement qui n'a pas manqué de faire réagir dans la salle, mais qu'Allan Sichel maintient : « regardez les enquêtes que le CIVB met à votre disposition ! » En attendant, le CIVB poursuit son plan d'action en France et à l'export pour reconquérir des parts de marché : « il ne faut pas rêver, on ne va pas y arriver rapidement. Ça va être long, ça va être difficile. Mais je vous assure qu'il y a un plan, une volonté » conclut Allan Sichel.