e vin n’est plus l’exception qui confirme la règle. D’ici quelques mois, il n’échappera plus à la déclaration nutritionnelle ni à l’indication de la liste des ingrédients. Ces informations devront figurer sur les étiquettes, directement ou par le biais d’un QR-code. Même s’il demeure quelques points à éclaircir, l’essentiel est là. Focus sur cette nouvelle réglementation.
Tous les vins, et plus largement, toute boisson alcoolisée commercialisée sur le marché européen. Cette réglementation s’applique aux vins conditionnés en bouteilles ou en bib et au vrac.
La déclaration nutritionnelle et la liste des ingrédients.
La déclaration nutritionnelle comprend la valeur énergétique d’un produit, la quantité de matières grasses, d’acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel qu’il renferme.
Seule la valeur énergétique exprimée au moyen du symbole « E » en kilojoules ou kilocalories pour 100 mL devra obligatoirement figurer sur l’étiquette.
A ce jour, aucune précision n’a été apportée à ce sujet. Les autres informations de la déclaration nutritionnelle pourront être indiquées soit sur la contre-étiquette, soit via un QR-Code. De même pour la liste des ingrédients.
Pour le moment, il faut encore attendre les lignes directrices de la Commission Européenne. Trois options sont à l’étude : le calcul par des coefficients de conversion en partant de la teneur en alcool et en sucres d’un vin (option poussée par l’Union des Œnologues de France et Unilabo), l’utilisation de données acceptées par le secteur ou bien une analyse en laboratoire pour tous les paramètres.
Le premier ingrédient – et pas des moindres – est…le raisin ! En cas d’enrichissement, le saccharose ou le moût de raisin concentré devront également faire partie de la liste. Puis, les additifs œnologiques utilisés avec leur rôle technologique. Pour chaque additif il faudra ainsi préciser si c’est un conservateur, un régulateur d’acidité, un stabilisant ou un gaz d’emballage. A ce jour, 23 additifs sont concernés. Les différentes formes de SO2 (dioxyde de soufre, bisulfite de potassium et métabisulfite de potassium) pourraient être regroupés sous le terme « conservateur (sulfites) ». De même, l’indication précise du gaz utilisé lors de la mise en bouteille pourra être remplacée par « embouteillé sous atmosphère protectrice ». Les « auxiliaires technologiques » (ex : bentonite, enzymes, PVPP, etc.) n’ont pas à figurer sur la liste des ingrédients, sauf ceux présentant un caractère allergène et qui devront être mentionnés en gras (ex : ovalbumine). Enfin, pour les vins effervescents, les termes « liqueur de tirage » et « liqueur d’expédition » pourront être utilisés seuls, sans mention de leurs constituants.
Dans l’ordre décroissant de leur importance pour tous ceux qui représentent plus de 2% du produit fini. Ceux qui constituent moins de 2% du produit fini, peuvent être énumérés dans un ordre différent. Exemple de liste d’ingrédients : raisins, moût de raisin concentré, régulateur d’acidité (acide L-tartrique), conservateur (sulfites).
Le 8 décembre 2023. Les vins produits et non étiquetés au 8 décembre 2023 seront soumis à cette réglementation, y compris pour les vins transposés en vrac, qui devront être accompagnés d’un document mentionnant les ingrédients et la valeur nutritionnelle. En revanche, les vins produits et étiquetés avant cette date seront exemptés.
Le Comité Européen des Entreprises des Vins (CEEV) et Spirits Europe ont lancé fin 2021 la plate-forme U-label (www.u-label.com). Cet outil en ligne permet de générer des QR-codes avec l’identification du vin, ses caractéristiques, la déclaration nutritionnelle, la liste des ingrédients, le lien vers le site de l’entreprise. Cet outil, garantit des informations conformes aux exigences réglementaires qui peuvent évoluer. D’autres acteurs se lancent sur le marché et développent leur plateforme tels que Vin.co ou Occitanic.
Oui, le QR-code portant la liste des ingrédients ne pourra comporter aucune information commerciale. Il ne pourra pas non plus servir à collecter des informations sur les consommateurs ni à les tracer, contrairement à un QR-code commercial.
Oui, chaque vin devra avoir son propre QR-code et sa propre liste d’ingrédients.
Les prix varient d’une plate-forme à l’autre. A titre d’exemple, la plate-forme U-label propose différents forfaits annuels allant de 250 € HT pour 20 QR-codes à 2500€ HT pour un usage illimité, intégrant également la maintenance de ces QR-codes. D’autres plateformes affichent des tarifs moindres mais offrent moins de service – pas de menu déroulant pour le choix des additifs, par exemple.
La possibilité pour les opérateurs d’indiquer « contient » suivi de la liste exhaustive des régulateurs d’acidité et des stabilisants possiblement utilisés, ceci afin de faciliter la tâche de ceux qui mettent de nombreuses cuvées en marché.
La possibilité de continuer de mettre sur le marché, sans étiquetage nutritionnel, des vins produits et non étiquetés avant le 8 décembre 2023, tels que les vieux millésimes pour lesquels le vinificateur ne possède pas de registre fiable des ingrédients.
Le mode de calcul de la déclaration nutritionnelle complète (calcul grâce à des coefficients de conversion, utilisation de bases de données ou analyse des paramètres en laboratoire).
Ces différents points doivent être rapidement précisés par la Commission européenne.