ors de son assemblée générale du 15 décembre dernier, l'Union générale des viticulteurs de Cognac a demandé à l’Institut national des appellations d’origine (Inao) l’ajout à son cahier des charges de 3 variétés d’intérêt à fin d’adaptation (Vifa).
Parmi elles, le vidal, et, moins connues, le coutia et le luminan, toutes enregistrées au catalogue officiel par l’arrêté du Journal Officiel du 22 décembre 2021.
Le coutia et le luminan sont deux variétés monogéniques blanches issues de 20 ans de travaux dans le cadre du programme Alain Bouquet en partenariat avec l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), repris par le Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC). Elles présentent des résistances au mildiou et à l’oïdium et semblent adaptées à la production de vins de distillation.
Le coutia est issu d'un croisement entre un descendant de Muscadinia rotundifolia et de l'ugni blanc. La variété débourre 12 jours après le chasselas et murit 2 semaines après. Très vigoureuse et productive, elle peut être sensible au millerandage.
Le coutia comme le luminan donnent de grosse grappes compactes et des baies de taille moyenne. Le luminan provient du Mtp 3082-1-42 et de l’ugni blanc.
Un peu plus précoce, le vidal blanc, issu du rayon d’or et de l’ugni blanc, est sensible au froid de l’hiver, aux gelées de printemps et à la coulure. Cependant, d’après PlantGr@pe, « sa remise à fruit est bonne après une gelée de printemps ». Selon le site où il est implanté, le vidal blanc, peut se montrer sensible à la carence en potassium ou en magnésium.
Par rapport au coutia et au luminan, en plus du mildiou et de l’oïdium, il a l’avantage de bien se comporter vis-à-vis du black-rot.
Ces baies sont petites, à saveur simple. Cette variété produit des vins blancs acides, peu aromatiques, avec un taux d’alcool assez élevé et une légère amertume. Ils conviennent bien à la production d’eaux-de-vie.
En fonction du retour de l'Inao et de la disponibilité des plants, les viticulteurs volontaires pourront a priori planter à compter de 2024, dans la limite de 5% du total de leur encépagement (et de 5% du total de la surface de l'appellation). Un organisme expérimentateur suivra le comportement de ces nouvelles vignes.