menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Viticulture / Le pinot noir est le cépage le plus résistant à la sécheresse, le floreal le plus sensible
Le pinot noir est le cépage le plus résistant à la sécheresse, le floreal le plus sensible
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Changement climatique
Le pinot noir est le cépage le plus résistant à la sécheresse, le floreal le plus sensible

50 jours sans eau suffiraient à tuer le floréal. Il en faudrait 150 pour le pinot noir, le merlot, ou le cabernet sauvignon. Chercheur à l’Inrae, Sylvain Delzon a passé une trentaine de cépages au méga-cavitron et alerte sur les risques encourus par certains vignobles
Par Marion Bazireau Le 02 janvier 2023
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Le pinot noir est le cépage le plus résistant à la sécheresse, le floreal le plus sensible
Selon le chercheur, il est possible de croiser les cépages pour les rendre plus tolérants à la sécheresse. - crédit photo : Inrae
L

a vigne est aussi sensible à la sécheresse que la tomate. « En moyenne, des bulles d’air apparaissent dans ses vaisseaux conducteurs de sève et les empêchent de transporter l’eau lorsque le potentiel hydrique du xylème descend sous la barre des -2,5 MPa ».

Et toutes les variétés ne sont pas égales face à ce phénomène de cavitation. Les résistantes aux maladies sont les plus sensibles à la sécheresse. « Nous avons passé une trentaine de cépages francs de pied au mega-cavitron. Avec un P50 de -1,8 MPa, représentant le potentiel hydrique induisant 50% de perte de conductance hydraulique, le floréal est le plus sensible, suivi par le vidoc et le voltis. L’artaban s’en sort mieux » pose Sylvain Delzon, lors de la dernière conférence des « Vendanges du Savoir » à la Cité du vin de Bordeaux ce 8 décembre. 

Spécialiste de l’écophysiologie à l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), il indique à l’assemblée que 50 jours sans aucune eau suffiraient à tuer le floréal contre 150 pour le pinot noir et son P50 à -3,5 MPa. Le merlot, le cabernet sauvignon et le sylvaner sont également bien tolérants.

« Nous avons démontré que la vigne n’est pas capable de réparer l’embolie et la dessication de ses organes » assure Sylvain Delzon. Elle agit en prévention en fermant ses stomates dès -1 MPa de potentiel hydrique pour moins transpirer.

Cet été, lors de la canicule en Gironde, les scientifiques ont vu les potentiels hydriques tombés à -6MPa chez plusieurs essences d’arbres. « En 20 ans à Saint-Emilion et dans la Napa Valley, nous n’avons pas enregistré de valeurs inférieures à -2 MPa pour la vigne. Une fois ses stomates fermés, elle arrive à réguler le stress hydrique en faisant caviter ses pétioles et tomber ses feuilles en premier. Cela limite la transpiration et protège la tige et ses organes pérennes » poursuit le conférencier, précisant que la vigne est de plus en plus résistante à l’embolie au fur et à mesure de l’avancée de la saison du fait de la lignification de ses vaisseaux. « Un phénomène jamais observé sur d’autres espèces ».

Si Sylvain Delzon n’a pas vu de cas de mortalité purement liés à la sécheresse ces 20 dernières années à Saint-Emilion ou à Napa, il a constaté avec ses collègues jusqu’à 12% de cavitation dans la tige des vignes, avec un impact sur leur croissance et leur rendement.

Menaces sur Cognac et la Nouvelle-Zélande

Le chercheur a étudié le risque de dysfonctionnement hydraulique lors de sécheresses dans 329 vignobles à travers le monde. « Le vignoble de Cognac avec ses 85% d’ugni blanc ou celui de Marlborough avec ses 78% de sauvignon ont tout à craindre du changement climatique » prévient-il.

Sylvain Delzon est actuellement en train de télécharger les données de détection spatiale de toutes les teneurs en eau dans le premier mètre des sols pour estimer leur potentiel hydrique et déterminer s’ils sont proches des seuils de rupture de chaque cépage. « L’idée est de voir si les cumuls de précipitations compensent la vulnérabilité des cépages. C’est surement le cas en Nouvelle-Zélande pour le sauvignon au faible seuil de cavitation ».

Pour affiner ses prédictions de survie des cépages, Sylvain Delson va également travailler sur leur transpiration cuticulaire.

A côté du mildiou, de l’oïdium, ou du black-rot, il encourage ses confrères à intégrer des traits de résistance hydraulique aux programmes d’amélioration génétique. « On peut tout à fait croiser les cépages pour les rendre plus tolérants à la sécheresse ».

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (4)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
louis julian Le 03 janvier 2023 à 19:17:33
Rien de plus logique que de voir des cépages résistants aux maladies fongiques ne pas résister au sec : ils tiennent cette résistance au fait que la confrontation régulière aux conditions humides a fait émerger cette résistance , mais n'ayant pas connu le sec ils n'ont pas de stratégie de défense , mes grands parents avaient constaté cela lors de la première vague des hybrides (villard , couderc etc)qui étaient planté dans les fonds gélifs plus riches
Signaler ce contenu comme inapproprié
JPHBA Le 03 janvier 2023 à 14:52:47
LE PINOT EST TR7S SENSIBLE A LA CHALEUR JE SUIS UNE R2GION OU IL YA BEAUCOUP DE PINOT ET CEUX CI D2P2RISSE TR7S VITE DES QU UNE SÉCHERESSE ARRIVE ALORS QUE LE GAMAY CE TIENS BIEN MIEUX AVEC PLUS DE R2COLTE. LE PINOT A BESOIN D EAU régulièrement. C EST POUR CELA QUE LA RÉGION BOURGUIGNONNE A BEAUCOUP DE PINOT AUJOURD?HUI AVEC LE RÉCHAUFFEMENT LES PROBLÈMES SURVIENNE
Signaler ce contenu comme inapproprié
Leclerc Le 03 janvier 2023 à 13:26:21
D'abord, des infos aussi catégoriques et fondamentales méritent plus qu'une conférence verbale : où sont les publications dans des revues scientifiques ? Et les études évenuellement contraires dans le monde ? Ensuite, il serait interessant de savoir ce qu'en pensent les chercheurs éminents et voisins qui poussent la viticulture française vers le gobelet surtout pas irrigué et sans altitude : Nathalie Ollat, également de l'INRAE, Kees Van Leeuven, de l'ISVV. Tous 2 aussi de Bordeaux, et autres sommités françaises ...
Signaler ce contenu comme inapproprié
Chris Le 03 janvier 2023 à 12:23:17
Ça tombe bien, ce sont les deux cépages (Pinot noir et merlot) que je préfère ? Plaisanterie mise à part, c'est dévastateur ces périodes de sécheresse en autres pour nos vignerons et aussi... à nos agriculteurs. A tous ; Courage
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Paris / Seine-et-Marne / Yvelines ... - CDD CAVES AUGE
Bouches-du-Rhône - CDI Vignerons Indépendants des Bouches-du-Rhône
Ain / Allier / Ardèche ... - VRP/Agent/Freelance GOUTTES D'OR UNION
Gironde - Alternance/Apprentissage Ethicdrinks
Charente - CDI APECITA POITOU CHARENTE LIMOUSIN
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Viticulture
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé